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Après les murs de l’Atlantique et de Berlin, Israël construit le sien !

Y en a, tout de même, rien les arrête.
Les leçons de l’histoire ? Vaste rigolade. Pourtant eux, au premier chef, vachement concernés. Même qu’on a plus droit de rigoler, histoire de pas trop plomber le passé sur certains sujets. Note, je comprends, même s’il faut bien un jour pour guérir les traumatismes savoir tourner la page. Certains événements en Europe, les ligues d’une vigilance extrême, l’opinion sans cesse tisonnée au réveil, au souvenir…certains événements, dis-je, ont jadis dépassé l’entendement dans l’horreur. Mais sont-ils les seuls ? Non. Ils font partie des abominations qui parsèment le parcours humain. Quand Cro-Magnon bouffait sa grand’mère dans la grotte aux bisons, c’était-y pas aussi abominable ? Et pas que lui, plus récent, la liquidation des Arméniens, les exactions des armées en Corée, au Vietnam, le génocide du Rwanda, les intégristes en Algérie, les fantaisies mortelles de Pol Pot, les cornichonneries des Imams dans leur homosexualité militannte vis-à-vis des femmes, combien de vies brisées ? Alors, mettre en exergue la souffrance de tout un peuple, le porter en avant, s’en décorer, s’en prévaloir et s’en servir, c’est faire de l’ombre aux autres, une ombre que d’aucuns pourraient voir, eux aussi, comme un accroc entraînant les ligues de mémoire d’autres bords à revendiquer féroces le respect de leurs victimes. Si ces laissés pour compte de l’innommable ne le font pas, c’est qu’ils n’ont pas les moyens des premiers, les avocats, les dollars, les opinions publiques travaillées au corps et les lois bien adaptées.
Alors, un peu de modestie. Dans le malheur, il y a malheureusement de la place pour tout le monde.
Pour revenir à Israël aujourd’hui en 2003, jusqu’où iront-ils ?
Je sais, ils sont pointilleux sur les comparaisons, sur la moindre allusion… Mais quand ce sont eux qui poussent ?
Voilà qu’ils construisent un mur à présent !
Cela ne vous rappelle rien ?
D’autres antécédents dits de la honte ?
Il est vrai que Sharon parle de barrière, ça impressionne moins. Tant et si bien que Bush, qui a envie d’être réélu, a d’abord parlé de mur, puis le voilà revenu à la barrière.
Et faisant d’une pierre deux coups, ils ne le construisent pas n’importe comment, le mur-barrière. Non. Ils le construisent sur le territoire des autres ! rabotant par-ci, par-là une terre, des maisons, un village.
Les Staliniens avaient encore ce rien d’honnêteté de placer leurs moellons sur l’exact bord de leur territoire à Berlin. Pas eux, pas Israël qui avec leurs colonies et maintenant le mur, vont finir par réduire les autres à vivre de plus en plus resserrés sur un territoire comme une peau de chagrin.
Quand ces messieurs annexent, accaparent, avancent leurs barrières sans rien demander à personne, c’est tout simplement le plus fort qui dicte sa loi au plus faible.
Bush, par ailleurs, grand bailleur de fonds de son ami Sharon, agite sa feuille de route. Bon. Mais, manque de pot, Sharon est en train de les barrer toutes, les routes !
Nos gazettes souvent à la dévotion d’Israël ont salué bien bas le geste « généreux » de Sharon qui a retiré ses troupes de Bethléem. Pas si généreux que cela, cependant. Les Bethléemois ont l’impression de vivre dans une grande prison, rapport aux phobies murales. Là, c’est un no man’s land de 20 mètres de large avec barbelés électrifiés et chemin de ronde. Un mur ? Une barrière ? On ne sait plus… Une nouvelle ligne Maginot, Siegfried ? Les permis de sortie sont délivrés par les mentors de Jérusalem de 7 h à 19 h, après, il n’y a plus rien à voir. Mais, ce qui est le plus inquiétant, la pieuvre des colonies - la plus proche, celle de Har Homa va bientôt devenir une vraie ville tant elle grossit - avance rongeant les vergers des faubourgs.
Alors, le monde entier regarde sans bien comprendre un peuple, froidement, méthodiquement avec l’aide de l’opinion occidentale et le fric américain en bouffer un autre.
Tous les espoirs tiennent en une seule volonté, celle de Monsieur Mahmoud Abbas, premier ministre palestinien. S’il garde son sang-froid et réussit à en convaincre ses compatriotes, peut-être que l’opinion occidentale va s’apercevoir combien elle est manipulée en soutenant envers et contre tout l’Etat d’Israël. Cet Etat artificiel, en déséquilibre financier permanent, avec une armée gigantesque pour un aussi petit pays, ne peut pas se passer de l’approbation et de l’aide financière de ses alliers occidentaux. Si l’on veut la paix dans ce Proche-Orient explosif, il faudra commencer par rééquilibrer les aides entre les occupés et les occupants.
En recousant la loi de compétence universelle sur mesure pour Monsieur Bush et Sharon, la Belgique n’est pas précisément prête à se mêler avec dignité à ce qui est juste ou injuste. Aussi, une fois de plus, ce n’est pas de nos Messieurs Gros Bon Sens que viendra l’exemple qui conduira à la paix, mais d’une opinion déterminée à mettre un terme à toutes les oppressions, à commencer par celle d’Israël.
L’envoi d’une force d’interposition de l’ONU dont Israël ne veut absolument pas, évidemment, reste le seul moyen actuel de freiner l’appétit des maîtres de Tel-Aviv.
Toute la bonne volonté palestinienne n’y pourra rien. Sans cette force neutre de rééquilibrage, il faut craindre que la spirale de violence reprenne un jour ou l’autre.
Cependant, petite lueur d’espoir, une partie de la gauche en Israël pourrait très bien tenir les propos que je tiens. Il n’est pas dit qu’elle n’aura pas sa chance un jour à la Knesset. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard.

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