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Couloir C, porte 8.

- Nous classons les dossiers de l’Exposition de 1905. Mademoiselle Godesec gère deux expropriations en litiges, l’une de 1903 et l’autre de 1904. Enfin, la toiture du bâtiment de la Boverie, aujourd’hui notre musée d’art moderne, fait toujours l’objet d’une procédure de l’Administration à l’égard des entreprises Toit-bleu de Remicourt…
- Tout ça de l’exposition de 1905 ?
-Absolument. Un cas de contrôleur des billets du portique dérivation qui a disparu fin septembre 1905, avec une certaine somme, 13 francs, je crois…
-13 francs !
-Monsieur, 13 francs or de 1905…
-Il n’a pas été arrêté ?
-On était sur une piste en 1922, depuis, plus rien.
- Cent ans plus tard, il y a des chances qu’on ne le retrouve plus.
-Monsieur, l’Administration ne néglige rien. Mademoiselle Godesec a aussi dans ses attributions l’Exposition de l’Eau de 1939.
-Encore des litiges ?
-Pire. C’est un casse-tête. Les personnels n’ont pas été licenciés, puisque la fermeture a eu lieu à la déclaration de guerre. Nous avons 42 préavis qui n’ont pas été distribués.
-C’est grave ?
-Nous ne voulons pas nous placer en-dehors du code du travail.
-Je vois sur votre document que vous en aviez 43 l’année dernière ?
-Oui. Hector Balefoie a été retrouvé dans un hospice. Il avait 88 ans.
-Vous lui avez notifié son préavis ?
-Oui. Avec les frais, sans compter le fisc, il nous devait 26 €.
-Qu’a-t-il dit ?
-On ne sait pas. On est arrivé aux obsèques. Et c’est là que ça se complique.
-Ah bon !
-Le dossier est au contentieux. Nous cherchons à savoir si Balefoie avait des héritiers.
-Je vois que vous avez encore un bureau de la milice.
-Oui. Et alors ?
-Il n’y a plus de milicien depuis la fin du service militaire !
-On voterait demain la reprise de la milice, que ferions-nous ? Ce serait un comble ! L’armée nous a prêté l’adjudant Bédarieux. Nous manquons d’effectif.
-Et que fait-il ?
- Il archivise les rapports des caporaux de la Chartreuse à l’instruction des miliciens de 1949 à 1959. Par exemple, le rapport du caporal Debatz à son maréchal des logis chef Lourdeaux. Debatz se plaint du manque d’air dans les latrines.
-Je suppose que Bédarieux travaille aussi sur les archives des casernes Fonck et Citadelle ?

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- Ce travail est prévu pour 2007.
-Et que faites-vous pour conserver la mémoire de Liège ?
-Les travaux Destenay ont détruit le Centre ville. Sans les archives de l’ancienne maison du peuple, les plans de construction du Sarma et du Gymnase, que saurions-nous de ce périmètre dévasté ?
-Rien.
- Toutes les pierres, les poutres et jusqu’aux clous forgés sont répertoriés ! L’ancien Gymnase et les bâtiments de la Coopérative recélaient d’importants vestiges.
-Et où se trouvent-ils ?
-On n’en sait rien. Notre rôle consiste à conserver les documents pas les traces.
-Pouvez-vous par les documents retrouver les traces ?
-On ne peut pas.
-Pourquoi ?
-Ce n’est pas le même service.
-De sorte que vous ne savez pas où sont les vestiges ?
- Ils ont probablement disparu, achetés par des touristes allemands, dispersés par des fermiers, ou enfouis dans nos dépôts catacombes.
-Peut-être les retrouvera-t-on dans quelques générations au hasard d’une fouille archéologique ?
-Oui. Et c’est là que nous interviendrons et nous prouverons que l’ancien Sarma ou la maison du peuple n’ont jamais existé sur le terrain d’un ancien charbonnage, que les anciennes écuries du Palais des Princes-Evêques n’étaient pas à Jupille.
- Combien employez-vous de personnes dans vos bureaux ?
-C’est confidentiel. Nous ne sommes pas assez.
-C’était Germain Lehontheux pour la RTBF.
-Vous n’enregistrez plus, là ?
-Non, pourquoi ?
-Juste pour savoir combien vous êtes à la radio de Mons par décision du duce ?

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