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Une poésie trouduflasque.

-Monsieur Omar Trouduf-Liégeois, la 24e Biennale Internationale de Poésie, qui s’ouvre ce week-end au Palais des Congrès de Liège, a pour thème "Les mots qui brûlent", à quoi cela vous fait-il penser ?
-A mon pays, le Troudistan…
-Parlez-moi du Troudistan ?
-C’est un pays entouré de montagnes artificielles de schiste charbonneux.
-Des terrils, osons le mot…
- Ô mon pays bleu
Vaste comme ma mère
Quand il pleut
Et qu’elle attend mon père
Devant le GB
Dans la Pigeot…

-Pourquoi Pigeot ?
-Parce que c’est ainsi qu’on disait dans la famille.
- Connaissez-vous le poète marocain Abdellatif Laâbi, qui sera le président de cette Biennale.
-C’est mon poète préféré, après Omar Trouduf-Liégeois, bien entendu. Si on ne s’aimait pas soi-même, où irions-nous ? Ce n’est pas les tirages à 75 exemplaires qui vous apporteraient la reconnaissance.
-Quelle est la tendance cette année…
-On voit beaucoup des minis pulls, surtout les poétesses qui ont le nombril tatoué et emperlé.
-Des nombrilistes ?
-Oui, et un peu des mercantilistes, aussi. J’ai remarqué peu de troudufistes.
-La vision n’est pas la même ?
-Non. Je suis le chef de file de la poésie exaltatoire et enthousiamative de l’amour du sol natal.
-On en revient au Troudistan.
- Cette colline est belle, charbonneuse et minière
Sa ligne sur le ciel, est d’anthracite à l’horizon
Elle est un de ces lieux où la vie décidière
Voudrait s’entourlougaffer les derniers kublatons

-C’est beau ! Avec des mots peu répandus.
-C’est le thème de cette année : la portée des mots où la raison s’égare…
-Beau thème.
-Nous voulons exprimer notre révolte dans le cadre des lois et le respect des mandataires du peuple Trouduf. Notre démarche révolutionnementera le Centre et tant pis pour les formations déconcentrées. Nous voulons leur faire mal.
-C’est tout à fait nouvelier, en effet. Tant d’audace, vous n’avez pas peur que les autorités ne vous dévolutionnent pas ?
-Monsieur Magotte est formel pas de censuration à la poésie contendimentionnaire et populiste.
-Quel grand homme d’Etat !
-Immensatoire.

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-Et les forces d’amour et de solidarité ?
-Après les séances, nous choisissons notre poétesse pour des apartés poétiques où chacun et chacune transporfuckeront. Il y aura des ateliers cramahutant et d’autres liquorant la bédouillette, mais seulement en séance de minuit. On peut s’attendre à un grand succès.
-Et des hommages ?
-Nombreux comme d’habitude. Nous honorerons la mémoire du grand poète Alexandre Bézuquet de la Rive-penchée, connu pour sa célèbre sonnette :
Ma vie à son succès, mon cœur sa douairière
C’est heureux qu’elle n’ait jamais rien su
De mes amours passagères
Avec la femme du dessus.

-C’est un peu leste !
-Vous trouvassiez ?
-Et pour le 175me anniversaire du pays d’accueil ?
-Nous avons prévu un grand spectacle arlequinesque, une sorte de café liégeois, mais en plus varié, plus animé, plus… enfin moins brumioulinesque, avec un prologue brouwertien. Puis des conférenciers, des professeurs, des magistrats, des généraux, bref, révolutionnaristes et inusitatifs. Des révoltés rimbaldiens… Le Conditionnementalisme, le Matuvuisme et le Saturnalisme hutois de la nouvelle plomberie Ombrettoise tiendront des ateliers de réparation des âmes. Nous aurons, Tentatrice Cerbère, 56 kilos de muscles érotisés et Yvonne Deplusmaschère, de l’Académie des langues, et plus si affinités…
-Il y avait jadis le pédicure des âmes, de Pierre Dac… C’est zingorant, en effet…
-Et pour couronnementer le couronnement d’une finale couronnante, le Grand Prix des Biennales Internationales de Poésie sera attribué à l’issue de la Biennale Internationales de Poésie à l’oeuvre d’un poète vivant, presque mort. Il y a plusieurs candidats en listing. Mais, on est certain que c’est Alexandre Pouche-Kinn qui a le plus de chance. Il est socialiste, Liégeois, avocat à tendance suicidaire…
- C’est le favori ?
-Non. Ce sera le gagnant tout simplement..
-Vous allez jouter ?
-Dans les urnes, comme d’habitude.
-Quand les videz-vous ?
-Après la proclamation des résultats, selon une procédure démocratique.
-C’était Archie Danlefrok, pour la RTBf, au Palais des Congrès de Liège.

Commentaires

"-Monsieur Magotte est formel par de censuration à la poésie"... Je suppose que tu voulais dire "pas de censuration".
Ne te gènes pas pour effacer ce post
Amitiés
Sophie

Bien vu Sophie.
J’ai corrigé la chose.
Expectoration grandinesque de ma paronomase amitié.
Le pouwète de ses vices.

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