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Mise en train.

-Je suis gênée en ce moment. T’aurais pas cent euros ?
-Je n’ai pas de liquidité sur moi.
-On peut passer à la banque ?
-C’est fermé. T’as vu l’heure qu’il est ?
-A une borne automatique ?
-Mais la banque, elle n’est pas la porte à côté.
-J’ai compris. Tu veux pas me prêter cent euros.
-Tu as toujours besoin d’argent.
-C’est que je n’en gagne pas beaucoup.
-Comment comptais-tu me rembourser alors ?
-Je ne sais pas…
-Dis tout de suite que tu me demandes cent euros dont je ne reverrai jamais la couleur.
-Tu ne vas tout de même pas me faire le reproche de ne pas te rembourser cent euros que tu ne veux pas me donner ?
-Avec toi c’est toujours la même chose. Tu demandes. On te donne. Puis on te voit plus jusqu’à ce qu’on ait oublié ce que tu devais.
-Sinon, je serais capable de t’en redemander tout de suite et comme tu as de la mémoire…
-Tu n’es plus avec Martin ?
-Si. On est toujours ensemble.
-Alors, pourquoi tu ne lui en demandes pas à lui ?
-Mais parce qu’il n’en a pas, tiens !... Il est comme moi.
-Tu sais que tu pourrais en avoir comme tu veux, avec moi.
-Je sais. Mais je ne veux pas tromper Martin.
-Pourquoi ?
-Parce que je l’aime, lui.
-Merci. Autrement, moi, il n’y a pas de danger, tu ne m’aimes pas. Mais alors, pourquoi m’en demandes-tu ?
-Tu es la seule personne que je connaisse.
-Alors, tu les veux tes cent euros ?
-Oui.
-Embrasse-moi !
-Pas comme ça…
-Ah ! tu en veux sans compensation ?
-Je croyais que tu étais un homme généreux ?
-Je le suis. Mais je ne suis pas une poire.
-…que tu ne monnayerais pas l’amour et, qu’au contraire, puisque tu dis que tu m’aimes, que tu me dépannerais sans compensation.
-Tu comprends, si c’est pour dépanner Martin, ce parasite qui vit à tes crochets… Tu voudrais bien qu’il vive aux miens !
-Tu confonds l’amour avec le désir de coucher avec moi.
-Et toi, tu joues sur les sentiments que j’ai pour toi et dont tu te moques, pour m’avoir aux sentiments, tout ça pour les fumettes de Martin.
-Tu ne t’es pas regardé, pauvre type. Qui voudrait coucher avec toi ?
-Si je t’avais donné cent euros, tu m’aurais dit le contraire et me laisser entrevoir qu’un jour ce serait possible de…
-Salaud !
-Poufiasse…
-On arrête ?
-Si tu veux.
-C’était bien le coup des cent euros. Pour un peu, je te les aurais donné, si je ne savais pas que tu as ma carte bancaire… Pourquoi tu changerais pas de prénom ?

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-Martin, ça te dérange ?
-Oui. Je vois des Martin partout. Tu ne connais personne qui s’appelle Martin au moins…
-Non. Mais si j’en rencontrais un…
-Salope !
-Voyou…
-On ne va pas recommencer. On est bien entrain maintenant…
-Chérie !
-Mon amour…

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