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Parachutage

Le parachutage est aussi vieux que les élections communales.
Rien de plus simple pour lier la mayonnaise.
On prend une commune bien giboyeuse en voix comme Schaerbeek. Un cacique d’un parti en quête d’un point de chute s’y fait domicilier. Il prend d’assaut le comité local du parti qu’il représente, chatouille la vanité de quelques anciens, écarte les nuisibles et savonne la planche de l’ancienne gloire qui localement pourrait lui porter ombrage.
Il entre en campagne comme s’il avait toujours été du coin. Fait la tournée des commerçants. Serre des mains, non sans avoir, au préalable appris par cœur quelques anecdotes de quartier. Et le tour est joué.
C’est le cas en ce moment de Schaerbeek, cette grosse commune de la région bruxelloise, riche en péripéties et pantalonnades politiques.
Actuellement, la vice-Première Laurette Onkelinx s’y essaie avec des fortunes diverses. Son but est de dégommer le FDF Bernard Clerfayt, ci-devant bourgmestre.
Laurette, compte tenu de la grande famille d’où elle est issue, est une pionnière dans l’aventure. Sa nombreuse parentèle est demandeuse. On peut avoir l’esprit de famille, mais jusqu’à un certain point. En changeant de mari, elle a changé de Région, abandonné aussi sec le pays qui « lui tient tant à cœur » : Seraing. Elle y avait trop de gens à pourvoir et pas trop d’avenir dans cette contrée déprimée et sujette aux doutes. A huit mois des élections, son parachutage, même si il a été médiatiquement impeccable, est loin d’avoir réussi. En tous cas, il n’a guère impressionné de monde, si l’on en croit les sondages. C’est que le Parti n’est plus ce qu’il était dans l’esprit des gens. Le combat pour le socialisme est d’un autre temps. Le réformisme est un éteignoir où les idéaux ne sont plus que les rats-de-cave des cavernicoles qui nous dirigent à gauche. Les poings tendus seulement à l’internationale du Premier mai apportent de moins en moins de baume au fond des cœurs. Ils ne sont plus que l’illusion d’une gauche autoproclamée.
C’est dans ce contexte que Laurette se présente. En terme de cavalerie, c’est déjà un vieux cheval de réforme qui, si elle a fait ses preuves dans la diplomatie de l’art de ne rien dire, a fini par lasser les gens. La politique du sourire n’est pas une politique. Ce n’est qu’une grimace. Elle y est talentueuse, certes, mais ce n’est plus suffisant.
Où est l’époque du charisme militant ? De ces grandes gueules qui traversaient les foules en pinçant les mémères, embrassant les enfants et touchant la queue des octogénaires en criant à la cantonade : « Alors, Jules, on bande encore ? ».
On vient d’inaugurer à la Bergerie, le monument du dernier…
Il y a ainsi dans ce parti, pal mal de têtes couronnées qui risqueront en octobre de tomber dans la sciure, faute d’un renouvellement des cadres et d’un regain du discours populaire.
A nouveau mariage, nouveau logis. La charmante construit son nid à Lasnes. C’est-à-dire qu’elle prendra un deux pièces cuisine à Schaerbeek, histoire d’y installer deux chaises, un ordinateur et aux bouts des touches, une petite secrétaire qui peut aussi répondre dans les deux langues au téléphone.

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C’est ainsi que font les avocats qui cherchent de la clientèle, ils ouvrent des bureaux un peu partout et attendent la marée pour relever les filets.
Clerfayt peut dormir sur ses deux oreilles, ce qu’il fait depuis toujours du reste, dans la confiance absolue qu’ont pour lui les boutiquiers du coin et les chômeurs désoeuvrés qui se sont trouvé une manière de s’intéresser à eux-mêmes en devenant francophonissimes à défaut de savoir le français.
Reste Isabelle Durant authentique autochtone, mais dont le parti Ecolo est tombé en léthargie au moment où les problèmes relevant de l’écologie sont de plus en plus d’actualité.
Si le match Clerfayt – Onkelinx, semble couru d’avance, au point de dégoûter d’éventuels parieurs chinois, on peut en guise d’apéritif mettre Ducarme au kir. Il est soluble et parfaitement insipide. Lui qui avait un 4me score à son actif en l’an 2000, a fini par se décourager devant son propre camp. Ses aller-retour entre Schaerbeek et Ixelles mais surtout ses démêlés fiscaux l’ont desservi aux yeux des électeurs, même les plus en délicatesse avec le fisc, comme le sont en général, la clientèle petite-bourgeoise et cabocharde du MR, anti tout, ouvriers, chômeurs, immigrés, dans un libéralisme compris entre les chansons d’un Théodore Botrel et les approximations d’un Maurice Barrès revu par les Michel, père et fils.
Ah ! il faut se la farcir la politique communale de nos partis traditionnels.
D’ici à octobre, le citoyen lambda aura encore bien des occasions de se passionner pour le foot…

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