« On en parle même au Japon ! | Accueil | C’était pour rire ! »

Jüdish unternehmen.

Il ne manquait plus que l’étoile jaune aux francophones de la périphérie bruxelloise. Avec le vote de mercredi : c’est fait !
C’est curieux de la part des médias et des hommes politiques francophones accouplés dans une théâtralité qui confine au vaudeville, la conclusion de la journée de mercredi: « les Flamands ont tiré leur dernière cartouche ! ».
Messieurs les francons de la bonne pensée loyaliste et royaliste, vous êtes bien les has been pour le coup.
On savait que les fascistes du Vlaams Belang avaient déteint sur les « démocrates » flamands. Des signes avant-coureurs comme des ententes communales avaient déjà eu lieu dans des communes anversoises, brugeoises et gantoises ; mais les francophones croyaient dur comme fer que les grands partis flamands résisteraient au pas cadencé d’une Wehrmacht cantonnée à Anvers.
Maintenant on sait que l’ensemble de la classe politique flamande a entendu le chant des sirènes. Il y avait comme un air de revanche hier à la Commission de la Chambre, avec les représentants du Vlaams Belang au premier rang et qui faisaient des « au revoir » aux francophones déconfits en levant la main. Avec un peu plus de raideur dans le bras, ils auraient pu passer pour un salut à l’Adolf...
Non, messieurs le fascisme n’est pas dans la langue, comme l’aurait proféré un jour Roland Barthes qui n’était pas à une idiotie près, mais dans ceux qui la manient.
Ceci n’est pas exagéré, quand on emboîte le pas au Vlaams Belang, on est entraîné vers le pire sans pouvoir revenir en arrière.
Déjà que l’on a brûlé les livres francophones depuis longtemps dans une Flandre qui semble avoir rallumé le brandon du nationalisme tombé dans la fange en 1945… mercredi, on se serait cru à une nouvelle nuit de cristal, les Juifs fuyant les Bruns !
Et malgré tout, tel Chamberlain et Daladier en 1938, nos négociateurs le disent : l’Orange bleue n’est pas morte ! Elle n’est qu’en sommeil (dixit Reynders).
C’est dire dans quel état lamentable sont les négociateurs francophones pour accepter de poursuivre des négociations avec un Leterme dont le parti leur a craché dessus.
C’est dramatique.
En perspective, des centaines de milliers de gens de Bruxelles et des environs vont se trouver dans une situation de prisonniers d’un vaste camp, avec l’obligation d’apprendre de force un idiome qui n’a pour eux aucune utilité.
Bien sûr la sonnette d’alarme, les procédures de sauvegarde et tout ce que l’on voudra, mais les francophones sont dans la position de la vieille dame à qui l’on vient de voler son sac et qui porte plainte devant des policiers hilares qui lèvent les bras au ciel.
Quand du côté flamand, on négocie avec en toile de fond « l’affront » de plus d’un siècle d’humiliation, vraie ou supposée, et que chaque minute est savourée comme une minute revancharde, il n’y a plus rien à faire, on ne peut plus négocier, parce qu’il n’y a aucun compromis possible.

14b.jpg

Alors, si c’est pour se mettre à table avec le grand méchant loup afin de discuter de la façon dont on va être mangé, c’est peine perdue.
Pour rappel historique, quand les Nazis ont annexé les environs de Dantzig (Gdańsk), les Polonais qui vivaient dans ce « couloir » depuis des siècles, ont rejoint en hâte des frontières plus sûres, qui allaient bientôt être annexées aussi. Chef-lieu de la Prusse occidentale, les habitants à 96 % allemands, furent déplacés par les Autorités russes et ceux qui restèrent devinrent à leur tour minoritaires.
Tout ceci pour démontrer qu’aucune forme de nationalisme n’est légitime. Le droit du sol ne prime pas le droit des gens.
La terre est à tout le monde, dirait Rousseau..
Les Flamands qui veulent faire la démonstration du contraire nous replongent 67 ans en arrière.
Toujours est-il que puisque nous en sommes là, il conviendrait dans l’immédiat que la francophonie réponde à un coup de force par un autre coup de force.
Lequel ?
A relire notre histoire, aussi burlesque soit-elle parfois, la France est concernée aussi.
Moi qui n’aime pas la politique de Sarkozy, je suis prêt à lui tirer mon chapeau, s’il se départit de sa prudence, dans une affaire qui touche la Nation française d’une manière indirecte et - quand même - l’Europe de façon directe.
Va-t-on longtemps supporter un renouveau fascisme en Europe ?
La question est posée.

Poster un commentaire