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La solution : la fusion Liban-Belgique !

Voilà le Liban sans président, et comme nous sommes sans gouvernement, on pourrait fusionner. On prendrait le gouvernement Libanais et Albert II deviendrait président du Liban.
Madame Houart serait chargée de mission. Elle pourrait recenser le nombre de drapeaux libanais et belges, en dresser la carte et présenter au Parlement un rapport sur le patriotisme conjugué des deux pays, ce qui ferait monter la cote.
Voilà bien une tâche importante qui comme toutes les tâches importantes n’ont d’autre signification que d’occuper les gens gratifiés d’une mission importante.
Coïncidence avec nous, là-bas la tension risque de monter d’un cran à cause de la lecture qu’ont les deux camps de la Constitution libanaise. Chez nous, la tension on connaît, les deux camps aussi. C’est un paramètre parfaitement maîtrisé. Voilà vingt ans que la rupture est annoncée et jamais elle n’a eu lieu, pourtant notre Constitution est dans un état pire que la leur !
On a un caractère commun avec les Libanais : nous sommes des couillons incapables de faire des choix. Nous n’aimons plus les Flamands, puisqu’ils ne nous aiment plus. Les Libanais n’aiment plus les Syriens, parce que ceux-ci les aiment trop. Ils n’osent pas faire des choix non plus, de peur que l’amour débordant des Syriens ne les conduise à la guerre civile. Nous, nous craignons de montrer notre désamour aux Flamands ; car, ils seraient capables d’en profiter pour nous larguer. Alors, on fait semblant de les aimer encore… comme le fils Vespasien qui trouvait l’argent récolté de la taxe des urinoirs indécent, tandis que son père l’empereur trouvait que l’argent n’a pas d’odeur. L’euro flamand heureusement ne sent pas et comme nous en avons besoin, peu importe si le flamingant pisse dessus en nous le refilant.
Quant à la double lecture de la Constitution libanaise, c’est simple nous en sommes là aussi. Encore que chez les Libanais c’est purement médical. En effet, les maronites lisent de gauche à droite et les musulmans de droite à gauche, les deux communautés pour se comprendre doivent souffrir de dyslexie.
Au Liban, la majorité considère que Lahoud, le président en fin de mandat, doit remettre ses pouvoirs au conseil des ministres. Lahoud, lui, avait prévenu qu’il pourrait passer le relais au général Michel Sleimane, commandant en chef de l’armée libanaise, comme l’avait fait Amine Gemayel en 1988 au profit du général Aoun. Vendredi, vers 19h30, c’était chose faite : le Président sortant confiait à l’armée la sécurité du pays, une décision immédiatement rejetée par le gouvernement. Comme on le voit, si les Libanais étaient comme nous sans gouvernement, le problème ne se serait pas posé. Lahoud aurait expédié les affaires courantes comme Verhofstadt. C’est-à-dire qu’il se serait installé peinard dans ses pantoufles, aurait perçu ses traitements comme toujours, et n’en aurait plus fichu une secousse, avec le secret espoir que ça dure comme nous 168 jours, voire davantage, avant qu’on ne trouve un président… Il aurait demandé à son Flahaut de service d’assurer l’intérim de ministre des armées, dans la paix des casernes. Et on n’en parlait plus pendant quelques mois, étant entendu que, comme sous notre André Flahaut, l’armée aurait passé le temps à compter les grains de riz des sacs à envoyer au Bengladesh, au lieu de faire sottement la guerre avec les Libanais contre les Libanais.
Heureusement que comme à Bruxelles après le passage de Jehanne Houart, la bonne liégeoise, les rues de Beyrouth sont calmes. Mais mauvais point, le gouvernement de Fouad Siniora a tenu, vendredi en début de soirée, une réunion extraordinaire avec les chefs des différents services de sécurité, afin de renforcer les mesures à prendre pour éviter tout affrontement entre partisans de factions opposées. C’est l’inconvénient des forces de sécurité sur le terrain. Les gens ont la matraque qui les démange, alors ils tabassent un petit peu. On pourrait envoyer à Beyrouth notre bourgmestre flamand des Fourons Huub Broers (Voerbelangen) faire de la frontière linguistique entre les manifestants et les forces de l’ordre, ainsi il n’y aurait plus que des contact sporadiques, les horions et les blessures seraient en diminution.
Comme on le voit, nous devrions fusionner les deux pays. Nous serions gagnants des deux côtés.
Elio Di Rupo pourrait même faire partie de la nouvelle agrume fusionnelle. Ce serait un pamplemousse évidemment, et en hommage au Liban, il serait peint en vert et non pas en bleu.

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Le tout est de savoir ce qu’en pensent MM. Dedecker, Michel Doomst du CD&V, et Rik Daems de l’Open Vld, car les Wallons ne savent plus se passer de leur avis. Quant au Vlaams Belang, il rêve du grand Liban unilingue, repoussant dans une ultime croisade les Maures vers les plantations lointaines mais nécessaires d’arabica.
L’idée forte serait justement la croisade. Un bon départ pour une définitive délivrance du tombeau du Christ et de Bruxelles passe toujours par le Liban.
Avec les charters, d’Anvers et de Gand, cela deviendrait une promenade de santé.

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