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André Antoine et le bus de 8 h 47.

Depuis dimanche, c’est clair, je ne supporte plus André Antoine.
Les propos qu’il tient à propos du mouvement de grève des TEC de Charleroi, sont proprement inadmissibles.
Je ne parle pas de la polémique qui s’est engagée entre lui et les personnels en grève, mais sur une question fondamentale de principe à toute démocratie.
Le ministre CDh aurait l’intention de sanctionner les délégués syndicaux du TEC Charleroi sous prétexte qu’ils sont incapables d’exiger la reprise du travail, alors que les travailleurs persistent dans la poursuite de la grève !
Implicitement, Antoine ne reconnaît pas la souveraineté d’une assemblée qui s’oppose à sa volonté.
Autrement dit Antoine récuse toute majorité qui ne lui convient pas.
On sent qu’il n’a jamais été syndicaliste. Qu’a-t-il donc appris à l’Université ?
En outre, c’est montrer qu’il souhaite avoir les délégués syndicaux à sa botte. C’est dévoiler que s’ils sont payés par le patronat, c’est dans le but d’empêcher les conflits ! On voudrait aussi l’opinion de Di Rupo sur l’autonomie syndicale ?
S’il en était ainsi de la volonté du ministre, ce serait clairement affirmer que les responsables syndicaux dévoieraient les votes des travailleurs, supposant par là qu’il existerait des accords secrets entre eux et la Région wallonne !
Si j’étais de la FGTB, je demanderais des comptes à notre illustre.
Evidemment, l’histoire syndicale est pleine de responsables malhonnêtes. Conspués, on les qualifiait de « vendus ». Il n’y a guère, on appelait tout non gréviste« jaune », de la couleur du pape et des briseurs de grève généralement cathos !
On voit bien ce que cela signifie pour Antoine qui se souvient encore du temps où il était « social chrétien ».
En décryptant son discours, on obtient : « Je suis élu par des imbéciles pour faire une politique intelligente, hors de la compréhension des susdits. Donc, une fois élu, programme ou pas, je fais exactement ce que je considère bon pour le pays, le parti et moi.
Malheureusement, il n’est pas le seul à raisonner de la sorte.
Les citoyens de ce pays, y compris ceux qui sont d’accord avec Antoine, ne sont plus respectés par les hommes politiques.
On a bien vu que l’irresponsabilité des foules est soulignée de facto par un consensus de la gauche et de la droite au pouvoir. Ils en ont exprimé le principe, quand ils ont escamoté le referendum sur la Constitution européenne, voté en douce par nos « élites » sans notre avis.
La manière de diriger d’André Antoine m’est insupportable !
Il suffit qu’il dise quelque chose pour que je sente que la vérité est à l’opposé des propos qu’il tient.
Son bon sens est radicalement bourgeois. Sa vision de la Belgique est passéiste. Sa démarche est celle d’un homme foncièrement de droite.

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Dépassant le malheureux fait-divers des bus en grève, comment avec les politiciens que nous avons, allons-nous surmonter la crise grave qui dès le mois de juillet nous pendra sous le nez avec le contentieux de BHV ?
On voit bien que la démocratie n’est pas leur fort, puisqu’ils croient l’incarner, alors que ce qu’ils en font n’en est qu’une parodie.
Vous avez confiance, vous, en ces gens qui vont devoir jouer serré et se montrer fermes avec un nationalisme flamand montant ?
Ne faut-il pas redouter le pire du jugement de ceux qui tiennent pour rien le nôtre ?
Certes, on pourrait refaire des élections qui les verraient encore triompher. Il est possible aussi qu’en condamnant des grèves, en niant des majorités, qu’ils obtiennent un blanc-seing d’une autre majorité, celle manipulée des citoyens dits de bon sens, dont Antoine, en leader, connaît par cœur le dictionnaire des idées reçues.
Prêcher quand il pleut d’ouvrir un parapluie, n’est en rien faire œuvre de visionnaire. J’ai peur qu’Antoine et les autres ne nous conduisent nulle part.
Ils font partie de la race féconde des imbéciles instruits.
Nous succombons sous leur suffisance. Ils ont réponse à tout.
Peut-être n’avons-nous ces reliquats d’université sur le dos que parce que nous avons démissionné de nos pouvoirs ? Comme les délégués syndicaux du TEC, nous n’aurions plus qu’une chose à faire : attendre les instructions de Monsieur Antoine !

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