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Le boson de Higgs ou rien.

Si on en fait un peu trop à saluer la libération d’Ingrid Betancourt, les propos désobligeants de certains par opposition systématique sous prétexte que c’est une privilégiée du système, son passage dans une haute école, ses liens avec le gratin, etc, ne sont pas des arguments fort élégants.
Tout qui est détenu contre son gré et sans une décision de Justice, encore qu’il faille se poser la question « quelle justice ? », mérite le respect.
Ceci dit, peu d’otages ont eu droit aux soutiens unanimes et aux pressions de l’opinion. A côté des pauvres types qui ont payé de leur vie la rencontre avec les FARC, Madame Betancourt a eu beaucoup de chance. Nous verrons bien si elle met sa popularité au service de ceux qui restent prisonniers dans la forêt colombienne.
S’il en était ainsi, nous n’irions quand même pas chipoter sur le battage médiatique, alors que ce serait pour la bonne cause.
Autour de ce drame qui a eu une fin heureuse, il y a les récupérateurs du succès dont le seul souci est de se montrer aux côtés de l’héroïne libérée, de féliciter le président Uribe, après l’avoir incendié de propos désobligeants – pour certains, dont la famille Betancourt - pendant plus de six ans.
J’aime trop la liberté pour ne pas me réjouir quand quelqu’un la recouvre, sans distinguer si la personne est de gauche ou de droite.
Que les intégristes et les ronchons aillent se faire foutre.
Il y a d’autres préoccupations qui méritent autre chose qu’une appréciation, somme toute pour une affaire qui touche aux faits divers.
Les prévisions de l'Organisation de coordination et de développement économiques (OCDE), que ce soit en termes de croissance ou d'emploi, pour les deux années à venir sont pessimistes. Dans son rapport « Perspectives de l'emploi 2008 », rendu public mercredi 2 juillet, l'organisation internationale prévoit une dégradation dans la plupart de ses trente pays membres. L’Europe déjà empêtrée dans l’inflation généralisée (+ 4 % en moyenne), fragilisée par la spirale des prix des matières premières, comptera 33 millions de personnes au chômage d’ici fin 2008, soit 1 million de plus qu'en 2007 !
Belle perspective pour la présidence française de l’Europe !
A l'origine du ralentissement : la croissance de 2,7 % en 2007 tomberait dans la zone OCDE à 1,8 % en 2008 et 1,7 % en 2009. Si les turbulences des marchés financiers, liées aux problèmes des crédits hypothécaires subprimes aux Etats-Unis et aux problèmes sur les produits dérivés diminuent d’intensité, précise l’OCDE.
L’absence de brusques distorsions des prix et des cours en Bourse font hésiter les économistes, sur le mouvement actuel. Tout se dégrade lentement, on pourrait presque dire irrémédiablement, sans qu’il y ait des affolements et des chutes spectaculaires des banques et des cours. C’est donc une crise sans effet particulier, d’un genre nouveau qui n’a rien de la bombe qui éclata en 29 et qui reste présente dans les mémoires du monde des affaires. Nous descendons par palier : hausse des prix, surenchérissement des coûts énergétiques, marasmes des hypothèques et de l’immobilier, perte du pouvoir d’achat des ménages, inflation rampante, etc.
C’est comme si nos économistes devenus spéléologues exploraient une cavité pour la première fois qui les ferait descendre de plus en plus bas sans qu’ils puissent voir le puits final, et en mesurer la profondeur.
Selon l’économiste Jacques Marseille, l’avenir de l’Europe ne peut se concevoir que dans la technique et l’exploitation de nos intelligences, puisque nous n’avons plus rien d’autres à mettre sur le marché !
Si on ne lui donne pas tort, alors le retard de l’Europe est considérable en ce domaine. L’Inde forme plus d’intellectuels et de cadres que nous. La force d’invention et de brevets est toujours américaine et les Chinois sont parvenus à faire mieux que copier nos produits et mettre en pratique le résultat de nos recherches.
Quand on sait, en plus, ce que risque de nous coûter notre politique restrictive en matière d’immigration, on ne s’étonnera pas si par une projection démographique facile à faire, l’Europe se retrouvera moins peuplée que l’Afghanistan, en 2050 !

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En attendant de découvrir le fameux boson de Higgs, cette particule qui expliquerait l’univers quantique de la physique moderne, n’ayons pas honte d’avoir dépensé un petit paquet de milliards afin de permettre au CERN de construire un collisionneur d’une circonférence inégalée sous la commune de Ferney.
Si l'engin ne trouvera peut-être rien de ce que l'on en espère, c’est dans ce type d’investissement qu’est notre avenir. Peut-être déboucherons-nous sur des découvertes et ensuite des applications, qui prouveront que l’Europe n’est pas en train de jeter ses derniers feux !
Voilà, à mon sens, un sujet qui mériterait aussi la Une de nos gazettes. Si les Comités pour la libération d’Ingrid voulaient se reconvertir, ce serait le moment.

Commentaires

Nous européens, pauvres (moralement) de la riche OCDE, devons nous préparer à être moins riches.
Mais serons nous moins bêtes (moutons)? Accepterons-nous de moins consommer le pétrôle et de ne plus polluer bêtement en faisant voler nos avions et rouler nos voitures ? Pourrons-nous supporter une croissance négative comme l'ont fait les japonais pendant des dizaines d'années ? Les plus riches d'entre nous acceperons-ils de partager, de payer correctement nos impôts et de donner de leur personne pour obtenir une société plus juste, plus conviviale et mieux organisée ?
Ce sont effectivement des questions intéressantes. Comment arrrrêter de pulluler pour moins polluer.
Reste que, pour moi, la liberté, la responsabilité, le respect des personnes et le refus des guerres et autres massacres serons toujours des priorités.

Bien, Riche Riche Premier! Il faut commencer par poser les bonnes questions :)

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