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Le presque rien…

C’est presque Noël. Il fallait bien un presque cadeau : l’affaire Nadoff pour les « belges banques » comme on dit à Knokke-le-Zout. Nos artistes de la plus-value n’en ont perdu qu’une petite pincée. Par contre, Fortis Pays-Bas a dégusté. C’est dire qu’on a bien fait de refiler le comptoir pourri aux intégristes bancaires amstellodamois.
Si l’on excepte des petits actionnaires aigris, 56 % de nos concitoyens s’apprêtent à sablé le champagne dans la joie et la bonne humeur, en faisant semblant de ne pas voir les 44 % restant.
Mais, baste ! il faut un volant de manœuvre à l’économie, dirait Mittal.
On nous a toujours expliqué qu’une société sans déchet, c’était une société stagnante. Personne ne nous a fait part du cas d’une société avec beaucoup de déchets et qui régresse ! C’était tellement improbable que même en étant dedans, les économistes n’ont pas de réponse. Les faits semblent absents pour qui ne les veut voir. Tout le monde n’a pas la malchance de glisser sur une frite comme à Lille, ni de finir un mandat en esquivant une paire de chaussures à Bagdad, comme le président Bush.
Pourtant, les traditions se perdent. La trêve des pâtissiers venait à point pour faire souffler les boeufs. On s’alanguissait devant l’âtre en rêvant aux mauvaises blagues que l’on avait jouées aux partis politiques concurrents. On en préparait d’autres pour la rentrée, afin de mettre les adversaires à genoux. La conquête du pouvoir voulait dire quelque chose… On ramassait ses biftons de ministre ou de député sans prendre la grosse tête, pour un peu on s’en serait excusé… En général, c’était la législature précédente qui s’était voté l’augmentation… la griserie du pouvoir pour le pouvoir, sous couvert de sacerdoce, était seule à guider les pas.
Aujourd’hui, la trêve a débuté le jour de l’élection de Di Rupo au Parti socialiste, ça fait des années qu’elle dure ! La moindre aspérité a été gommée, d’où le FPP. Le jour où Leterme a eu besoin des socialistes pour sa majorité, ils étaient fidèles au poste.
Ce pourrait-il que l’on assistât à la naissance d’un parti unique rassemblant la gauche social-démocrate et la droite libérale pur jus, soit le FPP ? Le pot commun est déjà trouvé : l’absence d’idées.
Plus personne n’a rien à dire. On dirait que plus les événements extérieurs se précipitent, plus le capitalisme fait un infarctus pratiquement toutes les semaines, plus les représentants de la Nation préparent les fêtes.
Pourtant, on n’est plus à l’époque où il fallait trois semaines à Paris pour apprendre le décès de Pierre le Grand ! On se croirait du temps où Bruxelles bruxellait… Savent-ils qu’il y a une crise ?
A moins que la disposition nouvelle du contentement de soi soit une manœuvre d’un Séguéla belge engagé par le FPP, afin que nous passions sans stress d’une année à l’autre !
La misère en 2008 serait-elle autre que celle qui remplissait les rues des grandes grèves que le pays wallon a vécues au sortir de la dernière guerre, et ce jusque vers les années 70 ?
Ou bien sommes-nous sous le coup des discours libéraux et sociaux-démocrates selon lesquels nous vivons une époque formidable ?
Axiome : le progrès est constant, sauf pour les travailleurs.
Le public ne croit plus qu’au fric, même ceux qui n’en ont pas !
Comme dirait Di Rupo, il faut vivre avec son temps. Alors, pourquoi persiste-t-il à chantonner l’Internationale ?

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Comment savoir ?
Les socialistes sont-ils conscients qu’ils n’ont plus intérêt à marcher dans la combine libérale ?
Savent-ils ce qu’ils font quand nulle critique de leur part ne vient à l’oreille des gens qui auraient besoin qu’on leur tienne un discours d’espoir.
A chaque fois qu’un socialiste d’aujourd’hui entre dans un quartier pauvre, il en sort avec le curé de la paroisse en grande discussion philosophique. C’est le socialiste qui doit convaincre le curé que Dieu existe ! Un monde, lui qui, jadis, désignait à la vindicte les bourgeois bien pensants, le voilà quasiment franc-maçon déiste.
C’est la politique du bouchon, le volcan bouchonné peut exploser à tout moment, les historiens qui ont le souvenir de Queuille, l’ancien président du Conseil français, pensent au contraire que l’absence de décision résout tous les problèmes. Les dossiers en attente, les plus anciens, comme les tout derniers, tombent dans l’anonymat d’une armoire de la rue de la Loi.
C’est sur une douce euphorie de sauve-qui-peut égoïste que ceux qui le peuvent auront une indigestion de foie gras.
Cependant, si un seul dans la foule, revenu à la raison, lançait sa paire de godasses sur la tronche de Di Rupo, je crois bien que je ne lui en voudrais pas. Au contraire, je me sentirais mieux…

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