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Rentrée des classes.

-C’est la rentrée. Merde. Encore un an à tèje avec les fous, esgourder leurs mitos..
-T’as qu’à plus y aller, hé con.
-Le prof de français, dis donc, il a des veuch tout chelous, mais il est sympa. Le reste, c’est des bouffons… J’en ai ma claque avant de reprendre…
-Sa race !... Et les allocs, la gueule de ta vieille ? Les petits soldats dans le morlingue ?
- Trop chanmé! C’est décidé, je te laisse mes pschitt et je pars avec Marie-Jeanne.
-Tu fumes toujours ?
-Non. Ma go Marie-Jeanne. Te mets plus près des Baffles, Charly.
-T’es en main ? C’est une d’ici ? Une qu’on a sauté en assoce ?
-Elle est du downtown, mon pote !... Sérieux, j'kiffe trop son cul. C’est un truc de ouf…
-Pour tes pschits, j’en ai rien à foutre. Je tague plus, j’y ai gâché un jan.
-Tu tagues plus ? T’es tébé ?
-Au dernier volet d’un garage, en plus c’est le garage d’un cousin, j’ai pris 35 heures de hard labour. La honte en salopette orange à manier le karcher devant les bourges rigolards. Rien que pour avoir écrit « A ton cul la banane ».
-T’étais en pleine inspiration du beau style ! Qu’est-ce que tu vas foutre ?
-Si je rentre à l’école, je vais poursuivre ce que j’avais commencé l’année dernière, du nimp. Je démontais les interrupteurs du rez de la chose. Kevin me les fourgue à un euro pièce. C’est de la balle.
-Tu peux rien foutre avec un euro.
-Tu peux bien causer, toi, avec ta Marie-Jeanne, terminus Lantin.
-J’ai un plan. Elle va vider la tirelire de ses vieux et on se tire dans le Tarn, au Rozier, où son dab retape une baraque pendant les vacances. Ça sera auch…
-Tu flippes complet ! C’est la première planque que les flics visiteront. Tu sais ça marche le portable entre poulets. Puis, dans les villages, c’est des sournois et des sanguins pour ta meuf.
-Alors, on ira ailleurs. Je sais on va bad-triper…
-C’est pas au Rozier que tu vas la checker. Parce que la Marie-Jeanne la première chose qu’elle leur dira au poulet, c’est qu’elle était pas la seule à dévaliser ses vieux, elle avait son branleur.
-La vie, c’est dégueulasse.
-Te lamente pas trop. On est des jeunes. Quand on aura leur âge, ils seront tous crevés.
-C’est pas faux. En attendant, c’est eux qu’ont le blé.
-Faudra bien qu’ça change de mains ! Y a bien le travail honnête.
-T’as vu la gueule des gens qui travaillent honnêtes ? Nos parents déjà…
-Toi t’as pas 18 ans. Moi si, alors pour moi c’est plus lourd quand on quitte le droit chemin pour l’aventure, et qu’on se fait courser par les guignols.
-T’as raison. Faudrait faire quelque chose, mais quoi ?

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-Gérard s’est bien démerdé.
-Son père était déjà dans le bisness à charrier de la récente des pays de l’Est…
-Et si on lui fournissait du bibelot à refondre ?
-Où on le trouverait ?
-On carotte les riches, pardi.
-C’est bourré de caméras. Tu ferais pas un pas sur la pelouse d’un riche que t’aurais déjà les bâtards au cul. Et dans le quartier, t’as que des mancheux, des rigolos, un dentier pour six...
-A les faire transpirer, t’as quand même quelques gouttes de jonc au milieu de la résine !
-Chaque fois que je joue avec l’haricot de tante Louise, je veux, elle me file 20 euros !
-C’est un boulot à fondre dans ses skets. Puis, avec la réserve en yaourt qu’on a, on a beau être jeunes, dans les 40 par jour au max qu’on se ferait, et encore faudrait d’autres tantes Louise.
-La cité abonde de volailles seules. On se spécialise dans la veuve au bord de la crise de nerfs ?
-Non. Je suis pas preneur. T’as plus frais dans les cages d’escalier. En plus, après ta joie, tu tombes parfois sur des biftons au fond de leurs poches…
-Alors, on n’a plus qu’une solution.
-Quoi ?
-Fermer nos grandes gueules et terminer nos études.
-Tu rigoles ? T’appelle ça des études ?
-Oui, je rigole. Mais, ça me donne une idée.
-Tout arrive !
-Ta gueule. Plutôt qu’en reprendre pour douze mois de bourrage de crâne, si on demandait à Joukov de nous diplômer ?
-C’est un as, faut reconnaître, du faux vrai !...
-Il en a de toutes les sortes, même de l’unif de Téhéran, pour les intégristes branchés. On se rencarde ce qu’il faut – Rien qu’à les voir nos FBI, ça va pas chercher lourd en papier timbré - et on entre à la police. Paraît que ça manque de jeunes ! Bien sûr, tu demandes pas les mêmes fafs qu’à la Simonet, un condé « moyenne technique », t’as bon.
-C’est hallucinant, t’irais chez ce foncedé de Joukov. Tu les débectes pas les chanmés !
-Une fois qu’on est créché, ils peuvent plus nous chercher . On fait ce qu’on veut, quoi… ça caillera. En plus on a un gun à la ceinture.
-C’est ça qui t’excite !
-Non. T’as raison, j’oserais plus passer dans le quartier.
-Moi, c’est pareil, mes frères me tueraient. La paix sur l’Islam.
-Chiez ! Demain, Marie-Jeanne, zyva !, caissière dans un grand mag…et moi, Michel le peintre, j’y vais taffer sur ses échelles à partir de lundi et toi ?
-Je m’attaque aux interrupteurs du premier étage du collège du Bon Pasteur...
-Don Bosco, quoi !
-C’est pas glorieux, l’ami des jeunes !
-C’est notre destin, putain de mauvais sort !

Commentaires

Bonjour Richard, avec ce vocabulaire choisi, soit tu as suivi des cours du soir ou alors peut-être, des mauvaises fréquentations.
A te lire j'ai pris un coup de jeune.
Merci.

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