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Il va bien…

À tout hasard, les documentalistes qui préparaient sa nécro, ont gardé les textes; mais la star, un peu jaunie à l’idée, a faim ! L'idole déjeune. (Les journaux)

-Ne fais pas ça !
-Pourquoi pas ?
-Tu vas te mettre ses fans à dos.
-La statuette en plâtre du rocker au lieu de la cathédrale de Milan en fer, ça doit faire moins mal qu’un poing sur la gueule comme à Delajoux.
-Qu’est-ce qu’il t’a fait ?
-Lui, rien, ses fans non plus. Ce qui m’emmerde c’est la déferlante des médias, l’admiration imbécile, la connerie militante… tout me gonfle. Rien que le défilé des amis à Los Angeles, un quart d’heure que ça a pris, plus long que l’échec de Copenhague. Nathalie Maleux n’en pouvait plus. On la sentait pressée de prendre l’avion aussi, derrière Patrick Bruel … Pourtant tous remerciés par le fils Hallyday, venus à L.A. pour se faire voir… Alors, je fais des vœux ! Pourvu qu’il ne meure pas, ensevelis sous les nécros, ce serait, plus possible d’ouvrir la radio sans se demander qu’est-ce qu’elle a, sa gueule ? On aurait droit à la grande tournée de « salut les copains », enfin, ceux qui ne se sont pas cassés au Père Lachaise…
-Mais, tu respectes rien, la souffrance, le chirurgien à la mode qui foire, le drame des saloperies nosocomiales… Et puis le comas artificiel, surmonté… Ah que Johnny est plus fort que la mort !
-Tu vas pas me gonfler aussi ? Qu’on le rapatrie vite fait en Suisse, puisqu’il paraît qu’il paie plus ses impôts en France. Qu’il nous fiche la paix dans son chalet de Gstaad à taper le carton avec son voisin Polanski.
-Tu râles parce qu’il a du succès.
-Alors là, qu’il remplisse le stade de Liverpool, je m’en tamponne les coquillettes. On me paierait pour m’insérer parmi les excités pour allumer le feu…
-Parole, tu connais ses tubes… tu serais pas un fan outré qu’il t’ait jamais envoyé sa photo dédicacée ?
-Je les connais, j’en suis même bassiné… Le temps d’arriver à la radio pour changer de chaîne, j’en ai pris plein les oreilles. Personne peut échapper au flux. Le pire, c’est quand t’es dans un troquet que la patronne à la collection complète…
-T’as qu’à foutre le camp…
-Je vais pas laisser le godet, parce que le ténor léger nasille sa chansonnette. Pour une fois les Amerloques sont nickel. Personne ne connaît le bluesman aux States ! La presse locale le prenait pour un imitateur français d’Elvis Presley.
-J’avais un ticket pour Forêt National, je peux me le faire rembourser. J’ai envie de le garder comme souvenir, des fois qu’il chanterait plus…
-C’est ça. Il n’a plus besoin de chanter, le mec. On vend les places. Delajoux s’amène. L’idole se tire avec le paquet… et s’ils étaient de mèche ?
-Pourquoi tu t’arrêtes jamais de râler ? Cinq minutes seulement, pour qu’on se repose un peu !
-Faut voir. T’as peut-être raison. Si j’en parle, même en mal, du vieux crooner, alors que j’en peux plus des commentaires, j’ajoute ma pierre à l’édifice. C’est comme si je tenais le micro de Nathalie pour qu’elle se pâme encore un peu.

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-Oui, t’ajoutes à la légende.
-Comme si on pouvait encore en remettre une couche.
-Pourquoi tu l’aimes plus ?
-Pourquoi je l’aime pas, veux-tu dire ? Parce que ses postures, la route, les santiags, les femmes, les motos, ses cuites, le rendraient plutôt sympa… un poivrot coureur de jupon, ça change des coincés du cul, mais qu’il chante en plus et que c’est parce qu’il chante que ses fans n’ont plus rien dans le citron que ses tubes à la con, ses chansonnettes soi-disant perso alors qu’il a jamais rien écrit, ses mines, ses costards de scène, ses maquillages, non, c’est un frimeur qui rend les publics cons ! Le pote bling-bling à Sarko bling-bling !
-Ce serait pas plutôt parce que c’est un pote à Sarko que t’es sectaire ?
-Je l’avais oublié celle-là. Ce mec qui joue au grand Français !... l’ami de tout qui devient président, hier Chirac, aujourd’hui Sarko, l’ami du pouvoir… Ouais, c’est un côté que j’avais négligé. Encore que je m’en fous que ce mec soit d’accord avec tout qui tient la queue de la poêle. Non, c’est rien que le Caruso du micro qui me pompe l’air… A côté de lui, finalement, Eddy Mitchell qui pourtant en a fait des tonnes aussi façon route 66, il en devient sobre…

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