« Israël, Etat pirate ! | Accueil | Ça se passera dans 10 jours ! »

Ah !... le Con !...


La connerie, c’est comme la vérole : on vit avec. Il n’y a pas de guérison.
Il n’y a que des rémissions. Yvan Audouard.

Ce mot, comme celui de Cambronne, fut longtemps mis à l’index par la bourgeoisie bienséante, certains pédants d’université et, récemment, une féministe refusait que s’identifiât l’imbécile sur « ce bel attribut féminin ».
Comme les cons fourmillent dorénavant, ce court vocable entre peu à peu dans le langage de tous les jours, je m’inscrirais d’office pour sa promotion utile à la désignation brève et sans appel, si mes lecteurs n’étaient pas convaincus que j’en fus un aussi.
L’hésitation des cons en littérature à placer le mot dans le texte autrement que sous sa forme énigmatique de c…, donne une idée de l’ostracisme dont il a été victime, jusqu’à ce que le génie de Céline en ouvrît la manipulation aux chercheurs d’embrouilles qui n’ignorent pas que sa fréquentation les exclut de tout prix littéraire, fût-il municipal.
Qu’importe, en ces temps malgracieux d’invectives affleurant au bord des lèvres des consuméristes, l’emploi du mot est en pleine inflation.
Popularisé en Haut-lieu par un président de la République avec son « casse-toi, pauvre con ! » il ne pouvait qu’en être ainsi.
Poincaré (1) devrait être appelé à la rescousse afin de calculer, si le nombre de fois que le mot était employé, aurait une influence sur son efficacité ?
Peut-être bien que les hautes eaux de la connerie en diminuent les dégâts, à l’inverse du même phénomène part temps d’intempérie ?
Je me suis fait traiter de con par un aveugle en plein jogging, qui fonçait dans un passage protégé, son chien ne l’ayant pas averti que j’arrivais. Il sentit au capot de mon véhicule, qu’il avait un obstacle que l’animal n’avait pas prévu, tout comme il l’avait été aussi pour moi.
Vous le croirez si vous voulez, mais me faire traiter de con dans ces circonstances fut doux pour moi à entendre.
Nous nous séparâmes sans dommage, lui avec la satisfaction de m’avoir bien jugé sans m’avoir vu, et moi heureux qu’il pût me traiter de con avant de poursuivre sa course folle, sans autre forme de procès, en priant le ciel que le con suivant ne l’achevât pas !
A force de l’entendre à tout propos, on hésite à lui donner un sens qui pourrait être universel.
Il arrive même que des sens extrêmes cohabitassent sans se maudire.
D’un type qui vous a fait rire en plaçant une vanne bien trop fine pour la saison ; mais que vous comprenez parfaitement, vous diriez : « Ah ! le con… Ah ! le con… ». Il y a là-dessous presque un hommage à l’intelligence.

1890917401.jpg

Comme disait Audiard « Quand on a montré son cul, tout reste à faire. Tandis que lorsqu’on a dit de quelqu’un que c’était un con, et qu’il ne disait que des conneries, il n’y a plus rien à ajouter. »
C’est dans son ultime recours que le mot prend tout son sens, quand il ne peut s’employer que lorsqu’on a épuisé toutes les formes disponibles du langage. Il est alors en pleine forme. Il apporte le bouquet final aux artifices de la conversation auxquels vous vous étiez accrochés, afin de l’éviter.
Si le mot ne circule pas entre les membres de la bande des Quatre dix jours avant le 13 juin, ce n’est pas faute qu’ils ne le pensent pas. C’est la seule peur de perdre des voix qui les retient. Mais vous, mais nous, mais moi, combien de fois en voyant leurs tronches d’empaffés involontaires, combien de fois dis-je, n’avons-nous pas eu la sensation de le sentir grandir entre nos cordes vocales, ce petit scélérat, ce mot libérateur ?
Oui, ce sont des cons, des cons définitifs à nous balancer leurs conneries et en nous prenant pour des cons… ce que nous sommes bien entendu. Mais justement et c’est là que le bât blesse. Nous sommes des cons certes, mais eux, en principe en agitant leurs grands mots et leurs grands drapeaux devraient faire comme s’ils ne le savaient pas.
Ils devraient savoir que c’est outrageant, à la fin, d’être pris pour ce qu’on est par des gens qui le sont aussi !
Bref, en nous forçant au déplacement le 13 au vu des conneries lourdes qu’ils ont dites pour que nous y allions le pied léger, ils manquent aussi d’éducation.
Et ça, voyez-vous, le manque d’éducation ; c’est pire que la connerie…
----
1. Le fin mathématicien, pas son frère, le batteur d’estrade.

Commentaires

Heu... C'est con, mais Poincaré, le fin mathématicien, était le cousin germain de Raymond et non pas son frère...

Si ce n'est toi, c'est donc ton frère... ou bien quelqu'un des tiens !
Dont acte.

Poster un commentaire