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Le temps des falsificateurs.

Voilà nos dévorés d’ambition à la destinée d’un pays dont ils ne savent que faire. Que ne passent-ils la main !
L’Histoire se répète. Bart ne le sait pas. Di Rupo n’a jamais su ses classiques. Le 17 février 1793, un citoyen du nom de Jacques Roux ne laissa de son passage sur la terre qu’une pétition à la Convention « Citoyens législateurs, ce n’est pas assez d’avoir déclaré que nous sommes républicains français. Il faut encore que le peuple soit heureux ; il faut qu’il ait du pain, car là où il n’y a pas de pain, il n’y a plus de loi, plus de liberté, plus de république ».
Il n’y a rien à changer dans cette pétition. Tout y est pour 2011 et les suivantes.
Les citoyens qui travaillent honnêtement, risquent pour les mêmes efforts d’avoir moins de moyens de subsistance dans le futur, qu’ils en ont eu par le passé.
Où ont-ils démérité ?
Exécutants, ils n’ont jamais eu le pouvoir d’organiser, donc de maîtriser leur destin. Ils ne sont en rien responsables du système économique. Ils n’ont pas voté les lois du marché.
A l’heure où l’on nous parle de progrès des techniques et des sciences, on leur retire le bénéfice de leur travail, on les astreint à un effort accru, après les avoir félicités des efforts de productivité qu’ils ont faits.
C’est à n’y rien comprendre.
Ou plutôt, les citoyens ont peur de comprendre…
Il s’est passé un événement considérable, déjà ancien, mais dont on perçoit aujourd’hui les conséquences : les dévorés d’ambition ne contrôlent plus la situation !
Nous avions déjà remarqué qu’elle leur avait échappé dans l’état des relations entre les Communautés ; maintenant, nous savons qu’elle leur a échappé aussi du côté de l’économie !
Qu’est-ce qu’une démocratie quand les citoyens ne sont plus défendus par ceux qu’ils placent aux affaires par le suffrage universel ?
Si les dévorés d’ambition ne réussissent à se maintenir au pouvoir que par l’artifice des lois et le découragement général, que penser d’une démocratie dont les valeurs leur échappent ? Les hommes ne valent-ils plus rien ?
La dernière sortie de Di Rupo devant les patrons wallons est éclairante. Déjà que nous n’avions pas accès à la réunion, le chef du PS s’y pavanait et faisait des mots d’esprit sur son prédécesseur, Bart De Wever, qui y fut convié avant lui. S’y montrer, est-ce une attitude digne d’un représentant de la gauche ? S’y mesurer devant un pareil parterre avec un membre de la droite flamingante, par conférence interposée, quelle honte !
Il ne s’agit plus de savoir qui sortira du bois parmi nos célébrités pour démontrer son intelligence, sa valeur au travail, il s’agira de découvrir qui, parmi les anonymes, est assez intrépide pour braver les lois et entraîner le peuple à refonder une autre démocratie, basée sur la maîtrise des moyens et de l’économie.
Là, on ne voit plus les ambitieux de nos podiums. La couardise est la règle, la prudence est celle du banquier qui veut bien jouer avec l’argent des autres, mais s’interdit de toucher au sien.

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Il y a peu d’exemples dans l’Histoire moderne d’une aussi grande lâcheté des hommes de pouvoir que l’on puisse comparer à ceux de la période actuelle.
Parce qu’ils peuvent tout, ils peuvent refonder.
Et que voit-on à la place d’un nouveau Jaurès près duquel se tiendrait un nouveau Marx ?
Des politiciens apeurés qui s’en vont faire des conférences auprès d’un patronat tel qu’en lui-même, on le connut jadis sur le carreau des mines à pousser des enfants dans la fosse.
D’abord, un butor venu d’une Flandre de la droite extrême, une sorte de gourou pour suiveur pathétique, il vient exiger une rigueur farouche. La salle en frémit de bonheur. Il va se charger de le faire lui-même. Les patrons exultent.
Di Rupo lui succède à la même tribune. Il tempère, attend entre quelques flèches qu’il décoche à son prédécesseur que la salle réagisse. Il envoie quelques regards de connivence à quelques patrons. Les mêmes qui avaient gloussé d’aise aux propos sur la rigueur de Bart De Wever, gloussent à propos des litiges communautaires.
Personne ne moufte sur l’état de pauvreté des citoyens. Tout le monde s’en fout.
Et ils pensent ainsi « sauver » la Belgique en même temps que leurs places, leurs prébendes, leur confort ?
Depuis toujours, ces histrions n’ont cessé de nous mentir.
Il en est de l’Histoire que De Wever comprend, les falsificateurs trompent le peuple pour réussir.
Cette fameuse déclaration des droits de l’homme et du citoyen, par exemple, elle aurait été écrite de la main du plus controversé des Hommes de 1793, et haï par les deux conférenciers et l’assemblée des patrons : Maximilien de Robespierre (1) !
Comme quoi, méfions-nous de ceux qui louent les droits de l’homme en clouant au pilori celui qui les écrivit.
Lui au moins, n’allait pas plaider sa cause devant la noblesse, les patrons d’alors. Il l’exigeait au bout d’une pique.
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1. Le préambule de la Constitution de la 1re République reprend mot pour mot le texte de Robespierre proposé par lui le 24 avril 1793 à la Convention.

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