« La Tunisie, seule contre tous. | Accueil | Le jeu des Sep familles. »

Fragrances communautaires.

-Docteur Squons quel remède voyez-vous pour la Belgique ?
-L’anosmie me paraît désormais seule de nature à réduire les différences de nos sens olfactifs opposés.
-Expliquez-vous.
-Les deux peuples quasiment brouillés sont de natures très différentes et cela se sent.
-Il y aurait des odeurs ressenties autrement selon que l’on soit Flamand ou Wallon ?
-Les odeurs sont les mêmes, mais c’est la perception que l’on en a qui est différente.
-C’est grave docteur ?
-Oui. Aussitôt que l’enfant perçoit une pression par rapport au besoin fondamental de reconnaître les odeurs, le thème devient prédominant dans sa psychologie.
-Cette perception contradictoire des odeurs date de l’enfance ?
-Certes. L’éducation reçue des parents y est pour beaucoup.
-Comment cela est-il possible ?
-Les poils pubiens des parents avec ceux des aisselles sont des porteurs d’odeurs. L’entrejambe a une forte concentration de glandes à sécrétion odoriférante. Les poils agissent comme un piège à odeurs.
- La crise belge, une affaire de pipi et de caca ?
-Evidemment. Ce qui sépare les deux communautés tient à cela.
-Pourtant, dans ma vie sentimentale j’ai respiré plus d’une fois les odeurs d’une Wallonne et d’une Flamande ! Je les confonds ! Les odeurs fortes ne sont pas nécessairement désagréables !
-Je vous l’accorde. La déduction olfactive que les odeurs soient identiques est loin d’être partagée par les deux communautés.
-Pourtant les mariages mixtes ?
-Heureusement, beaucoup de gens aiment les contraires. Mais ce n’est pas une majorité. Le principal auteur de la discorde est un petit dépôt, le smegma, matière blanchâtre analogue à du savon mouillé…
-Vous croyez que…
-Le smegma est subtilement logé dans le sillon balano-préputial chez l’homme et chez la femme, entre les petites lèvres et le clitoris.
-Vous parlez de nos compatriotes qui n’ont pas d’hygiène ?
-Pas du tout. La matière est due à la desquamation des cellules épithéliales des organes génitaux et est propre – si je puis dire – à tout le monde.
-Ce serait donc là le secret des dissensions entre Wallons et Flamands et non pas la paresse des premiers et le nationalisme des seconds ?
-C’est certain. Leurs effets attractifs ou répulsifs sont bien connus. Si par exemple entre Bart de Wever et Joëlle Milquet, ces odeurs n’opèrent pas d’effets aphrodisiaques, l’un va sentir chez l’une une violente odeur de morue en décomposition, et l’une va respirer en l’autre ce qu’elle croira venir d’une concentration de défécation ancienne en couronne autour d’un anus mal entretenu. Comment voulez-vous qu’il y ait accord ?
-C’est épouvantable ce que vous me dites. La marche de dimanche dernier était inutile ?
-Pire. Nuisible. Vous rendez-vous compte que 30.000 participants cela fait 60.000 pieds ?
-Oui. Et alors ?
-Malheureux, ne savez-vous pas qu’un pied maintenu dans un milieu chaud et humide, même quand il ne pleut pas, en favorisant la fermentation, produit une odeur désagréable pour les uns et profondément sexuelle pour les autres !
-D’autant que pour une nature suspicieuse, l’habitude de cacher les pieds dans les chaussures peut accroître un sentiment de méfiance.
- C’est évident !

64a000.jpg

-Nous n’avons aucune chance de les mettre d’accord, selon vous, docteur Squons ?
-Reich affirme qu’un dressage trop coercitif crée un sentiment de honte lié à l’odeur qui n’est pas celle du clan. Je vous raconte une anecdote. Jadis, dans une des deux peuplades – je ne vous dirai pas laquelle pour ne pas envenimer la querelle – le chef de la famille avait le devoir de déféquer au milieu de la pièce principale afin que celle-ci s’imprégnât de son odeur, tradition identique d’après un éthologue chez les Indiens Akaramas de la jungle péruvienne. Chose curieuse, les « R » roulés sont analogues dans les deux idiomes. C’est dire comme il sera difficile de concilier les parties.
-C’est sans issue, alors ?
-Un espoir subsiste. Il est dans le sploshing. Les fantaisies sexuelles transgressives seraient comme une rébellion contre l’ordre établi, le flamingantisme imbécile d’un côté et les fanfaronnades de l’autre, dans un mélange complet des odeurs !
-Cette symbiose entre le corps et l’esprit ne se rencontre qu’exceptionnellement !
-C’est pourquoi, j’observe un optimisme modéré… dans une réalité qui m’incite au pessimisme.

Poster un commentaire