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Une gauche latitudinaire.

Nous voilà beaux, avec un monde où le consommateur remplace le citoyen !
C’est toute la philosophie du vivre ensemble social qui bascule dans l’inconnu.
Certes, les civilisations anciennes ont toujours été dirigées par des manipulateurs d’opinion ; mais c’étaient des opinions de proximité. L’empereur n’avait à sa disposition qu’un porte-voix pour se faire entendre et ses sbires ne faisaient le ménage que jusqu’à la périphérie des lieux où il se prélassait. Les autres projets relevaient de l’ambition de conquête et exigeaient des préparatifs coûteux.
Depuis que le divertissement a évincé la réflexion, les « valeurs » de droite s’associent plus « harmonieusement » à la réussite de la consommation, les « valeurs » de gauche y sont incongrues, dérangeantes et par certains côtés, obsolètes. En un mot, la mondialisation de l’économie, va comme un gant à une droite qui triomphe presque partout en Europe. La raison qui fait que les partis socialistes s’y maintiennent aussi est toute simple, ils se sont accommodés de la même idéologie. Ils ne sont plus en opposition, mais en concurrence.
Reste que l’évolution des situations prépondérantes – leur état temporaire - peut tout remettre en question et balayer en quelques années « l’idéal » de consommation pour en faire un cauchemar d’austérité et de frustration.
Alors quid de cette droite consommatrice, médiatique, people jusqu’au ridicule, agrégée à la télévision comme Berlusconi à la jeunesse dépravée, triomphante et victorieuse... alors qu’elle n’a jamais été aussi près de tomber de son haut ?
Voilà trente ans que la gauche ne comprend plus rien.
La liste des erreurs commises est considérable. Tout va à la dérive depuis la chute du mur de Berlin. La folie de croire à une croissance perpétuelle améliorant l’ordinaire des gens jusqu’à la fin des temps, est du même ordre que les mystères qui entourent les dieux.
Il n’y a rien de plus tentant et en même temps de plus faux de croire à l’absolu. D’autant que tandis que le public rêvassait, les plus imaginatifs s’emplissaient les poches sur cette utopie universelle. Eux, au moins, étaient les réalistes.
Quant à la morale, c’est celle que dénonça Jules Renard dans son Journal « Vous revendez trois mille francs ce que vous avez eu pour cinq cents, et vous dites très tranquille : c’est une affaire. Mais non ! C’est un vol. »
Diable ! comment peut-on appeler cela autrement ? Et tout le système est bâti sur cette fausse éthique des affaires !... Un honnête homme se poserait la question : « Comment sortir de cela ? ». Pas eux, au contraire, ils s’en font gloire !
La critique écologique du productivisme sans retenue aurait pu ressourcer la gauche. C’était pour se trouver en concurrence et donc – hostile a priori – au mouvement écologiste. Il fallut donc le combattre tout en essayant de s’en rapprocher pour en faire un allié.

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Puisqu’il était nécessaire pour exister de prendre le contrepied de la droite, sans tout à fait lui ressembler, la gauche s’est jetée sur le multiracial et a forcé sur la note de l’universalité humaine. Vérité fondamentale, il est vrai, mais elle en a nié les phénomènes locaux avec l’apparition d’un facteur ethnique dans la sphère politique. En refusant de discuter de l’immigration de masse et des clandestins, elle n’a pas vu le trouble profond causé par ces transferts importants de population du Sud vers le Nord. Elle s’est contentée de critiquer les politiques souvent exécrables et racistes de la droite, mais n’y a opposé qu’un laxisme mou qui a profondément choqué des populations de souche qui ne se sentaient plus comprises. Elle poursuit de la même manière une politique de l’autruche dans son entêtement de croire au « mélange harmonieux » des cultures. Vaste foutaise où celles-ci se corrompent toutes et s’affadissent au point de disparaître dans une « fusion » irréaliste, qui est en réalité un anéantissement généralisé.
Où l’aveuglement confine à la bêtise, c’est le délitement de la gauche dans la défense de la laïcité. En prônant la liberté du culte là où règne l’arbitraire et l’oppression, la gauche a permis que se développe en Europe un islamisme radical qui n’a pas fini de faire des ravages.
Les violences urbaines et l’insécurité, n’ont pas été traitées par les mêmes principes, puisque la gauche a toujours suspecté que par le remède on arrive à une discrimination, alors qu’elle existe déjà, bel et bien, dont souffrent les populations autochtones comme allochtones.
Mais voilà, pour défendre la laïcité, il faut de la volonté et du caractère dans ce siècle qui voit la montée du religieux. Et la gauche n’en a plus le souffle, ni le courage.
Tout cela est profondément regrettable, d’autant qu’aujourd’hui on a oublié ce que l’Europe doit aux partis et aux syndicats de gauche, à la défense des droits des travailleurs, la liberté d’association, les congés payés, l’assurance-maladie, les retraites, l’enseignement obligatoire, le suffrage universel, etc. Paradoxalement, cela a permis à la société de consommation de rétablir des profits jadis contestés, des capitalistes combattus. Sur la fin du cycle production/ consommation, mutant vers un nouveau cycle production/profit, la nouvelle économie refera dans le futur, les esclaves que les populations ont été par le passé. Le système capitaliste n’a pas dit son dernier mot. La gauche, exsangue, facilite la réappropriation du terrain par la droite pour une économie différente et hautement prédatrice. C’est là le drame.

Commentaires

Triste vérité qui me fout les boules, même à mon âge.Ou allons nous???.Les citoyens sont aveugles.

C'est nul.

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