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Deauville, son casino, son G8…

On n’attendait rien du G8 à Deauville. On n’aura pas été déçu.
A part la première dame de France grosse des œuvres du Président, il n’y avait pas d’autre perspective d’avenir.
Le délabrement du système économique n’a pas impressionné les chefs d’Etat, puisqu’ils sont restés concentrés sur la consolidation des finances publiques et de la reprise économique mondiale.
C’est le vieux refrain de la croissance qu’ils ont chanté en chœur sur les planches, comme si le déséquilibre financier général, si l’on excepte la Chine et l’Inde, ne demeurait pas, avec la forte augmentation des prix des matières premières et leur volatilité maximale, les symptômes d’une nouvelle crise qui succède à celle de 2008, dont on ne sait pas encore si ce n’est pas tout simplement le prolongement de celle-ci.
Toutes les meilleures résolutions du monde n’y pourront rien, les banques n’ont pas changé d’un pouce leur façon de faire du fric. Et elles auraient tort de jouer la carte de la vertu, puisque personne ne les met en demeure de le faire.
Quant aux souhaits pour une croissance économique saine, tout en veillant à ce que les actions, si possible concertées, favorisent l'emploi, c’est tellement de la langue de bois, qu’on se demande si les grandes écoles du monde ne fabriquent pas les hommes politiques sur un seul moule et qu’ils seraient tous interchangeables.
Herman Van Rompuy avait l’air complètement égaré dans le maquis des célébrissimes, à la merci des premiers violons qui n’ont pas besoin de lui pour donner le la. Mieux, il avait disparu de la photo de famille. Enfin, à défaut d’autre chose, il y fait son beurre ? C’est déjà ça !
Que le G8 soutienne « le printemps arabe », il ne manquerait plus qu’après avoir vanté la démocratie comme la panacée pour les arrangements entre amis dans la paix des peuples, qu’il laissât tomber la jeunesse qui vient de chasser des dictateurs.
Sauf, qu’avec le nouveau paysage qui semble gagner le Maghreb, ils n’ont pas bien compris qu’on n’y défendait pas la même démocratie qu’en Chine ou en Amérique. Le « nouveau partenariat » semble être une illusion de plus, la même que Sarkozy voulut mettre au point sur le pourtour méditerranéen et qui avait pour mentors Moubarak et Ben Ali. Car, il n’est pas dit que ceux qui signeront les accords déversant sur la Tunisie, l’Egypte et quelques autres des milliards de dollars, seront encore là l’année prochaine. Mais, qu’on se rassure, les milliards, dans ce cas, n’y seront plus non plus.

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A la grand’messe du capitalisme et de la démocratie unis par les liens de la combine d’Etat, il fallait un bouquet final, une apothéose en feu d’artifice. Ce fut un rappel de l’engagement musclé de la démocratie en treillis.
Le G8 exige que Mouammar Kadhafi dégage. En attendant, l’OTAN déverse en Libye ses anciens stocks d’armes téléguidées actuellement au bord de la péremption. Il n’a donc pas les moyens de montrer ses nouveaux avions aux autorités syriennes, en attendant les arrivages de fusées extra performantes, capables de détruire au sol un WC à 10 mille pieds d’altitude sans toucher à la chasse d’eau. Si bien qu’on s’en tiendra aux menaces, avec débats onusiens pour violations graves et répétées des droits de l’Homme.
Si les autorités syriennes n’entendent pas cet appel, on en tirera les conclusions que Bachar al Assad n’a pas le respect du mobilier national, puisqu’il risque de voir ses beaux bureaux, comme ceux de son homologue Kadhafi, voler en éclats.
Prochaine réunion du G8, l'année prochaine.
C’est Obama qui recevra ces messieurs, dames à Washington.
A Van Rompuy de voir, si en 2012, il n’était pas plus utile au service de la Flandre, pour y inaugurer le premier mandat de la République, qu’à faire la plonge dans les G8 ? Ce qui serait un paradoxe, puisque président de l’Europe, il ne casse rien et que président de la Flandre souveraine, il devrait casser tout.

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