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Vivre comme des rois !

L’Europe vit la tragédie grecque, héritée de la crise de 2008. Celle-ci eut pour mérite de désigner les canards boiteux à la détestation générale. Depuis, l’Europe est malade de ses ministres des finances qui font des plans chacun de leur côté pour une monnaie commune !
Nos économistes nous en ont mis plein la vue. Alain Minc et Attali avaient tout prévu ; mais, à l’inverse de ce qui arrive.
Dès la semaine dernière, Barack Obama a multiplié les rencontres et les déclarations pour trouver une parade au défaut de paiement de la dette du dollar, jusqu’à donner au Congrès dix jours pour le sauver. La comparaison aurait dû nous alerter, lui n’a qu’un seul secrétaire au trésor, nous on en a trop !
Les experts n’ont rien vu. Nous n’étions pas les seuls. Partout, c’est la stupeur, jusqu’à mettre les couverts d’urgence de nos éminences Van Rompuy, Trichet, Barroso, Rehn et Juncker pour qu’ils déjeunent ensemble. Ce qui va en sortir sera la stratégie de l’Eurogroupe.
En urgence, De Wever-Winter ouvrent le portemonnaie flamand en même temps que Di Rupo. Quand il n’est pas communautaire, on sort le fric plus facilement.
La partie de poker de la BCE, qu’elle joue à l’égard des agences de notation, du FMI et des grandes banques privées, risque de mal se terminer. Personne ne peut s’offrir un deuxième cataclysme financier dans le refus de garantir les obligations grecques, en cas de défaut.
Le plan français était totalement irréaliste. En gros, il accroissait la charge des Grecs, en l’étalant dans le temps, afin de sauver les banques d’un nouveau 2008. L’Institute of International Finance (IIF) a un meilleur plan de sauvetage : il faut diminuer la charge qui pèse sur la Grèce pour que le plan soit crédible.
Le jour de la Bataille des Eperons d’or, les ministres des finances de la zone euro travaillaient sur le nouveau plan de sauvetage. Athènes réclame que cette nouvelle aide soit mise en place pour septembre. Elle serait de 110 milliards d'euros, selon le premier ministre Papandréou. Ce montant est tributaire de la participation des créanciers privés. Comment faire semblant de ne pas forcer les banques, tout en les forçant ? Le sujet fait débat.
Angela presse ses partenaires pour qu’enfin on décide de ce qu’on va faire.
Outre la Grèce, le Portugal et maintenant l’Italie, les agences de notation n’en ratent plus une.
La finance mondiale qui se focalise sur l’Europe, permet à Obama de souffler avec son dollar dont il rafistole les béquilles.
L’Europe charge les agences de notation de tous les péchés des gens qui vivent au-dessus de leurs moyens. Ce qui est le cas d’un peu tout le monde, sans que pour autant, l’argent dépensé servent le moins du monde à combler les inégalités sociales qui n’ont jamais été aussi grandes dans toute l’Europe.

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Mais ce pognon des déficits où va-t-il ? De Wever-Winter s’accrochent à l’idée que c’est l’ouvrier qui gagne trop, le chômeur qui a des goûts de luxe. A l’épreuve des bilans, ces deux-là n’ont pas fini de dire des conneries !
On a vu une proposition de Michel Barnier tendant à interdire de noter un pays en redressement financier ! Le problème de fond n’est pas là. Il est dans les dépenses des Etats dans l’organisation d’une démocratie élitiste. Les dépensiers paient rarement leurs dettes. Elles sont réglées par la sueur et les restrictions des populations du bas de l’échelle.
D’aucuns se demandent si la solution n’est pas plutôt celle de l’Ancien Régime, ce temps où les rois empruntaient beaucoup et ne remboursaient qu’en monnaie de singe ou pire en jetant le banquier en prison.
Immorale la solution ? Les masses d’argent qui pèsent sur les économies sont rarement le fruit d’une vie honnête de travail, mais proviennent des coups financiers et des spéculations, quand ce n’est pas de l’argent « lessivé » dans des paradis fiscaux. Si ça se trouve, les Grecs sont saignés à blanc pour rembourser des prêts que d’autres Grecs ont consentis à l’Etat.
Que les peuples se disent « rois » et c’en est fini des dettes supportées par les collectivités.
On voit d’ici la tête de Didier Reynders si une chose pareille arrivait, sans parler des gros mangeurs de capitaux et des économistes d’un système qui ne profite que par rapines et vols « autorisés ». Pour l’heure les tenants d’un capitalisme de croissance, par le sacrifice des petits, seraient déçus. L’économie serait par terre gémirait monsieur de Gallataÿ.
Qu’on le rassure : elle l’est déjà !
Les riches ne prêteraient plus de l’argent aux pauvres !
Ah ! bon, mais à qui voulez-vous qu’ils en prêtent ?
Les compteurs remis à zéro, les Etats, certes recommenceraient à faire des trous dans la caisse. Dame, pour devenir riches, quelle est la meilleure recette de nos parlementaires, nos hommes de haut niveau, nos cracks de l’économie, nos flèches des hautes écoles : faire des cadeaux à tout le monde en espérant en recevoir soi-même !
Mais les trous dans les budgets ne seraient pas abyssaux, pas encore… Et alors quelle joie de savoir qu’on repartirait dans des croissances de 7, voire, 8 %, comme au bon vieux temps ! On aurait pour dix, vingt ans de bon devant nous… qui sait une deuxième mouture des Trente Glorieuses ?

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