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Complices et voyous.

Avec les vieux nougats, on ne peut que se casser les dents. Les recettes de nos olibrius financiers ne peuvent séduire que les pleutres, les libéraux et les socialistes. Avec eux, nous allons nous appauvrir pour que certains se bourrent les poches.
Le plan Di Rupo, adopté ou pas, c’est le poussah d’Anvers qui gagne. Aux fellahs de remonter la pyramide bancaire et industrielle !
Les vieux croûtons de la finance dont Reynders est un fleuron sont des suceurs de roue de la fatalité et du courage inutile. Quatrième classé par le Financial Times des ministres des finances de l’Europe, ce type n’est pas près de faire une autre politique. Il espère faire deuxième l’année prochaine !
Il me déplaît de travailler plus pour que j’accumule du stress et de la peine et que j’aie, en fin de compte, la déplorable sensation qu’on s’est foutu de ma gueule. Et Reynders se fout de ma gueule !
Si les radoteurs du grand capital avaient les yeux ouverts au lieu de les avoir sur le guidon, ils pourraient voir qu’il y a des exemples dans lesquels la Nation sinistrée, par des dettes accumulées et des fiascos bancaires, a dit merde à l’orthodoxie capitaliste, sans être pourtant la nursery des petits-fils du stalinisme.
On ne parle plus de l’Islande et pour cause, ce pays contrarie les assidus des bons de caisse, nos chers mandataires, et davantage notre ténor national Didier-la-Corbeille, ou comment se faire des rentes avec le viager du parlementarisme pantouflard.
Qu’a fait l’Islande ? Il a envoyé se faire mettre DSK et sa remplaçante Christine Lagarde au FMI ! Du haut de ses 320.000 habitants, il a laissé tomber les quatre grandes banques de l’île qui avait volé l’épargnant à plein berzingue et tripoté dans les titrisations et autres saloperies du dévoyé système financier. Les toxiques à la trappe !
Résultat : inespéré ! L’Islande ne s’est pas enfoncée comme nous dans le purin de la finance, ainsi le constate un certain Stefan Olafsson de l’université de Reyjavik.
Que dit ce brave homme ? « Il est parfaitement moral que des spéculateurs ultralibéraux qui avaient déversé des torrents d’argent sur notre île paient au prix fort leur cupidité. »
Ce que notre branleur des vieilles dames à gros pèze, Didier Reynders, n’a pas osé et avec lui nos évanescents du PS, sous la houlette de Minouche Di Rupo, un paysan islandais l’a fait !
Qu’avions-nous besoin de payer pour ces malfrats une ardoise malhonnête et d’y déléguer un Dehaene qui n’a pas précisément des prestations gratuites, sous prétexte de garder des emplois, qu’on n’a finalement pas épargnés pour autant !

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Presque certaines de ne pas être payées, les banques créditrices comme la Deutsche Bank ont fait l’impasse sur un Himalaya de dettes. Evidemment, ça s’est passé dans l’intimité. Les sommeliers avaient intérêt de nous balancer le jus en douceur et de passer au compte des pertes, le frelaté islandais. C’est ainsi qu’au vu des résultats des référendums, c’est tout juste si nos journaux de l’époque n’ont pas traité les Islandais de salauds et l’Europe, de bandits !
Autre geste honteux mais profitable à ceux qui en ont encore une belle paire, les Islandais ont refusé après ces deux référendums insistants, de dédommager les épargnants néerlandais et britanniques à hauteur de 20.000 € chacun. La vente de ce qui reste des actifs de la banque centrale va servir à s’en dégager, sans ruiner la population.
La dévaluation et un nouveau départ ont fait le reste. La cote du pays est à la hausse et la croissance proche de 2,5 % pour 2011, le chômage de 10 % est redescendu à moins de 6 %.
Contrairement à ce qu’on pense, les Islandais sont restés dans les clous d’une juste compréhension du système économique, telle que l’entendait Alexis de Tocqueville et ce sont nos mandataires politiques qui nous ont plongés dans une sombre histoire crapuleuse d’un capitalisme dévoyé.
« Les profits sont pour eux, les pertes pour ceux qui bossent », voilà le discours que l’on nous tient et que les Islandais, moins poires, n’ont pas accepté.
Quoi de plus naturel, que ceux qui risquent de gagner des fortunes, en échange, courent le risque de les perdre ? Chaque jour, des millions de Belges vivent ainsi sous une menace permanente de la faute récurrente : préavis, menace, chômage. Eux risquent tout pour survivre. Les couronnes de laurier ne devraient être que pour eux !
Au nom du principe anlo-saxon « too big, to fail » (trop gros pour disparaître) ? C’est quoi ce pinz ? Les Islandais qui pratiquent l’anglais mieux que nous, ont répliqué « too big to be saved », trop gros pour être sauvé ! On aurait mieux fait de s’en inspirer. Quand on voit ce que Dehaene nous coûte en plus de la facture Dexia, avait-on besoin de nous plomber les pieds, lorsque nous sommes déjà presque au fond ?
C’est en croyant qu’on ne s’en apercevrait pas, que nos élites se sont affichées avec des voyous pour défendre une certaine finance et sont donc devenus des voyous eux-mêmes.
C’est ça. Nous avons confié notre avenir à des voyous. Au moins ne prenons pas l’air surpris devant les résultats. Nous l’avons bien cherché, non ?

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