« PS – FGTB, même combat ? | Accueil | Le Congrès du PS »

Encore DSK !

Voilà Guéant qui en remet une couche en ressortant un vieux rapport de police de 2006 faisant état d’un contrôle d’identité de DSK au bois de Boulogne, haut-lieu de la prostitution parisienne.
Que DSK aille aux putes et qu’il faille encore ajouter un supplément, somme toute privé, à son brillant curriculum vitae de grand éjaculateur, on se demande en quoi l’ex directeur du FMI est encore dangereux pour Sarkozy ?
La presse n’a pas lâché Dominique Strauss-Kahn depuis l’affaire du Sofitel de New-York. Il faut dire qu’il accumule les affaires de cul, mais ni plus ni moins que d’autres tracassés de la braguette, dont on ne parle pas.
Certains pensent qu’à partir du moment où il ne fait plus partie de la vie publique, DSK a droit à une sorte de trêve des journalistes. Quitte à ce que les multiples facettes de son « talent sexuel » s’il fait l’objet d’une sanction judiciaire, soit à nouveau la vedette des magazines people, mais aussi de la presse dite sérieuse.
D’autres, sentant que c’est le bon filon, tiennent à l’exploiter, jusqu’à ce que les lecteurs s’en lassent.
L’Express, par exemple titrait il y a quelques jours « L’effarante double vie de DSK », Le Nouvel Observateur « La vie cachée de DSK » et VSD « Est-il malade ? », tandis qu’à côté de DSK, barbe blanche et l’air accablé, sous une photo d’Anne Sinclair, un titre en gras « Va-t-elle le quitter ? ». Ces journaux ne passent pas d’habitude pour regarder, comme Alain Souchon, sous les jupes des filles.
Je crois l’avoir écrit dès l’affaire du Sofitel que DSK, du point de vue politique, était fini. Ses amis du parti mirent plus de temps pour réagir. Martine Aubry qui s’était le plus mouillée (est-ce judicieux d’employer ce terme ?) dans le tandem qu’elle prévoyait aux élections « si c’est lui, je m’efface » entendez par là qu’elle se voyait déjà première ministre, a été une des dernières à lui tirer dessus. Elle le fit finalement aux noms des femmes, forcée et contrainte par la politique qui ne fait pas de cadeau à ceux dont le destin ne plaît plus à l’opinion. Et c’est probablement à Aubry que DSK en veut le plus.
Je suis plutôt d’avis qu’aujourd’hui on fiche la paix à DSK. Un animal politique déchu est déjà une lourde sanction pour qui aime le pouvoir comme lui. Sa façon de s’afficher, dans ses heures de gloire, l’air vainqueur, désinvolte, une main en poche, pour nous donner avec une bienveillance feinte quelques bons conseils, disait tout du personnage.
Que sa femme le quitte ou ne le quitte pas, on devrait s’en tamponner tout naturellement. Ce ne serait pas la première qui, dans son cas, prendrait la poudre d’escampette.
Les journaux qui s’attardent sur les deux cas, le trompeur et la trompée, se défendent de voyeurisme.

72s00.jpg

C’est un puissant qui a failli être président de la république, c’est donc un personnage qui aura toujours dans son histoire, une réponse intéressant le pouvoir et ceux qui s’en servent. Et puis, argument clé, le peuple est intéressé par le personnage !
Et c’est là qu’il faudrait préciser ce qui intéresse vraiment dans le cas de DSK les gens de la rue, si l’on veut bien mettre de côté un goût du sordide assez répandu de haut en bas de la société, c’est la délectation de voir que les gens de pouvoir sont pareils, sinon pires que n’importe quel passant et que, par conséquent les faveurs dont ils sont grands consommateurs, les traitements qui les font vivre loin au-dessus de la condition moyenne des gens, sont des traitements usurpés, comme tout traitement de faveur.
Et cette vision-là de la chute d’un puissant, aucun journal n’en parle, personne n’en fait allusion.
Pour que cela soit productif d’un progrès de la compréhension des foules dans le tourbillon des événements graves que nous traversons, il serait utile de poser la question de l’honorabilité des hommes politiques à travers aussi d’autres méfaits, comme se vautrer dans l’argent public, se ménager des places et des portes de sortie, et s’inscrire dans une politique comme celle du brigandage des banques.
Nous avons des exemples récents d’individus au pouvoir en Belgique qui ont attenté à la vie sociale des Belges, qui ont même été attraits au tribunal, et qui s’en tirent tellement bien que leurs concitoyens des villes et circonscriptions d’où ils proviennent, les assurent toujours d’une confiance, qu’ils ne méritent plus.
C’est en ce sens que les frasques de DSK sont intéressantes.
Le viol des populations est-il moins grave que le viol des femmes ?
C’est à cette question que je voudrais bien que la presse réponde.

Poster un commentaire