« Une débâcle belge. | Accueil | Saint Paul et Saint Eloi. »

Le PS persiste et signe.

Le gouvernement en s’inscrivant à plein dans le système, c’est-à-dire en épousant les thèses du strict libéralisme, a commis une erreur d’interprétation sur la capacité de la population à accepter les restrictions par la conviction qu’elles étaient nécessaires.
Ces élites, pourtant supposées intelligentes, ignorent tout des gens qu’elles maintiennent dans des formes de démocratie qui les infantilisent. C’est l’avocat qui sait toujours mieux que son client, et qui a toujours raison.
Les motivations du peuple sont simples.
Il n’y entre aucune notion du concept libéral. Quasiment personne n’a lu Locke ou Alexis de Tocqueville, que Reynders se rassure, encore moins Marx et Engels.
L’adhésion à la société belge n’est pas plus socialiste, qu’elle n’est chrétienne ou modérée de droite. Elle est d’ordre sentimental. C’est le fruit d’une histoire que les parents racontent et qui commencent à la Libération. On se souvient de la lessiveuse en bois qui pétaradait comme une moto et comment grand-mère séchait son linge ; de la pension qu’elle avait à condition de ne pas vivre chez ses enfants et de la maison sans garage qu’on rêvait d’acheter dans une rue des faubourgs.
On se rappelle le temps – enfin parmi les plus âgés – par quels moyens on se rendait à l’école, comment les élèves étaient vêtus, ce qu’ils mangeaient au réfectoire et comme il fallait aller jusqu’à la dernière page du cahier à lignes bleues, pour en avoir un autre.
Les Trente Glorieuses ont singulièrement changé les choses. Même si le rythme s’accélérait dans les usines, la vie, soudain, apparut sous un jour moins sévère. On se doutait bien qu’au-dessus, les classes supérieures profitaient au centuple du progrès, bien plus que tout le reste de la population. Qu’importe, personne n’était – ou si peu – envieux des riches. Le peuple s’est toujours contenté de peu, même si ce peu, une fois qu’il l’a obtenu, il y tient !
Et voilà que les classes dirigeantes à la tête desquelles orchestre un socialiste, voudraient faire revenir les gens à la lessiveuse en bois et aux bas rapiécés !
L’argument de la survie d’un pays, par un retour en arrière, ne tient pas une seconde devant ce raisonnement.
Il y en a même un autre que risque de faire une majorité des jeunes adultes « Puisque je vais devenir pauvre, que je devrai entretenir ma mère qui est veuve et qui va perdre de quoi se débrouiller seule, pour moi le progrès, c’est fini. L’avenir est bouché. A ces messieurs qui m’obligent à vivre moins bien que mes parents, je n’y crois plus. La Belgique qu’il me propose, je n’en veux pas. »
D’un consensus mou à une révolte aveugle, la population – dans ses colères inattendues - risque fort de finir comme celle des malheureux Grecs : dans la rue un jour sur deux, avec un immense dégoût d’un système qui ne la représente plus.

77lk00.jpg

La suite est imprévisible.
Ce qui est certain, comme en Grèce, le parti socialiste, allié naturel du capitalisme ambiant, va prendre tout dans la gueule.
Papandréou, Di Rupo, même combat ! On voit le slogan « Dégage » !
Di Rupo n’a pas vu où il conduisait les gens ou plutôt, s’il s’en est aperçu, son erreur fut de croire que la population regarderait sans frémir l’inégalité se creuser entre les classes sociales, parce que le grand homme lui faisait croire que c’est momentané : juste le temps de rembourser la dette !
Le malheur pour le peuple, c’est qu’il n’y a pas d’alternative de gauche au parti socialiste. Il n’y a que des petits partis pleins de bonne volonté, qui voient clair, certes, mais fort dépourvus en moyens et en militants. Si au moins ils se fédéraient, plutôt que de rester attachés à des détails, des hommes, des circonstances ?
Aux élections prochaines, le parti socialiste risque de perdre beaucoup de voix. La droite en gagnera d’autant. Elle va croire que les gens sont résignés. Elle s’attachera à moudre les progrès sociaux, les salaires et tout un passé de luttes et d’efforts.
Si le PS parvient à se débarrasser de ses dirigeants actuels, il pourrait fédérer la vraie gauche à la gauche molle, et repartir à la conquête de ce que le plan Di Rupo va faire perdre aux travailleurs et à la population en général.
L’handicap resterait les années honteuses de collaboration avec la droite. Heureusement, les peuples sont sans mémoire, et puis, ils attendent tous un leader fédérateur.
Pourtant, cette hypothèse, je n’y crois pas trop.
L’erreur dénoncée au début de cette chronique va perdurer. Le PS persistera dans sa collaboration avec les libéraux. Di Rupo prétextera la nécessité de poursuivre son plan pour le bien de l’Etat. Ce menteur né va se faire plat comme une limande. Il n’est pas dit que les citoyens resteront insensibles…
On est à un tournant de l’Histoire.

Commentaires

Si le PS parvient à se débarrasser de ses dirigeants actuels?... Ce sera évidemment pour faire place à tous les fils de...Puis petits-fils de...

L’handicap!!! Pitié! Ne tombez pas dans le travers des parisiens! Handicap a un H aspiré donc, LE handicap! Cela m'écorche les yeux!

Poster un commentaire