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Les tourlourous.

Les hommes politiques de tous bords, me font penser à ces comiques troupiers chanteurs vêtus en tringlots de ligne, le plus célèbre fut Polin et le dernier, Fernandel à ses débuts.
Les Parlements et les studios de la télé font office de salles de café-concert. Ils s’y font applaudir en exaltant le patriotisme, à la différence que la Patrie, tant chantée, n’est que le système économique. La vertu – celle du travail – fait penser aux dames de petite vertu qui font semblant de la perdre tous les soirs avec leurs clients.
-Vrai, Fernand, c’est mon homme… mais, c’est pas rien, j’aime mon métier. Quand je monte avec un vieux pour des thunes, j’ai l’impression que je fais mon devoir !
Le Belgique dans la classe des bons élèves, l’Allemagne championne du rendement, la Grèce montrée du doigt, qu’est-ce qu’on n’entend pas dans l’hymne à la joie de ces pays où tout le monde fait la gueule !
-Le dollar, ça vaut plus grand-chose, l’amerloque s’en fout. L’Europe, c’est encore du lourd, pourtant son utilisateur est au fond du trou.
Le dernier mauvais élève, c’est l’Espagne, le nouveau cauchemar de Christine Lagarde, après qu’elle eût rivé le clou aux mauvais payeurs grecs.
Juan Carlos à la castagne avec les éléphants et Soraya Saenz de Santamaria, porte-parole du gouvernement espagnol, aux castagnettes pour séduire Lagarde, on compatit.
La bulle immobilière crevée, la peau du ballon se révèle être une peau de banane.
L'économie souterraine y représenterait 21,5% du PIB, soit plus de 4 millions de travailleurs au noir alors que l’Espagne affiche un taux de chômage de 25% de la population active !
Voilà ce qui arrive de faire la part belle à ceux qui se sont enrichis en magouillant au plus haut niveau de l’Etat. La « vertu » de l’arrivisme à tout prix s’apprend dans les écoles, pire qu’en Belgique. Dame, avez-vous le cœur à payer des impôts prélevés sur une paie minable ? Le gros des riches place ses paquets d’euros en Suisse ou aux îles Caïmans. Les mandataires les approuvent, puisqu’ils ne prennent aucune mesure, qu’ils laissent faire, mieux, ils en font autant !
La morale réduite aux acquêts, c’est-à-dire sans contrat bien défini, est le logique aboutissement de l’éloge d’une vertu qui n’en est pas une : le système capitaliste. Il pète au nez de l’Europe. Nous l’avons cherché, non ?... depuis le temps qu’on nous vante ses qualités, au point que nous en sommes toujours convaincus en 2012, malgré les gadins et comme il nous traite !
Retenez bien que c’est l’accroissement de la pression fiscale qui serait à l’origine en Espagne du renforcement du travail au noir. Di Rupo, le tourlourou montois, en serrant les vis et notamment en prélevant sur la couenne du chômeur comme il le fait, va conduire la Belgique sur le chemin de l’Espagne. Dorénavant, le chômeur, pour ne pas crever de faim, va être obligé de travailler en black.
D’autant que les Boys de Sabine Laruelle, du petit plombier râleur jusqu’à la PME qui emploie la tante et les neveux, plus quelques petites mains du voisinage, font du black depuis que la Belgique existe et qu’il va y avoir de la concurrence sur le marché parallèle.
On l’écrit noir sur blanc pour l’Espagne, c’est notre avenir : pour préserver leur compétitivité, les entreprises favorisent les emplois non déclarés.

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On veut croire à Madrid que cette économie officieuse n’est qu’une résultante passagère liée à la dégradation de l’économie. Quand une Banque (1) obtient treize milliards de rabiot pour ne pas tomber dans la fosse commune du capitalisme dégénéré, pourquoi les citoyens se gêneraient-ils de planquer ailleurs que dans les coffres de l’Etat, le pognon qu’ils ont gagné de leurs petits bras ?
C’est toute la logique du « vivre ensemble » qui a fondé la République des Citoyens qui se détricote dans la honte d’une économie marchande qui crève de ses vices, comme en Espagne. Elle agit comme une concurrence déloyale face aux travailleurs réguliers et aux entreprises qui cotisent. C’est ainsi que cette débrouille prive l’Espagne de 30 milliards de recettes supplémentaires, de quoi renflouer dix banques !
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1. La quatrième banque espagnole, Bankia, qui croulait sous des actifs immobiliers risqués, a été partiellement nationalisée. L’Etat a pris le contrôle de 45% de son capital en convertissant des prêts publics en actions.

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