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Logolâtrie à la RTBF

Chez Maroy et Gadisseux, cet été se portera léger et entièrement en tons pastels. Le thème de la collection est, par tradition rtbéienne, du babillage de souvenirs d’ambiance. Traditionnellement, l’humour est toujours absent du clin d’œil d’actualité. Ainsi cette année, la collection a été baptisée « Faut-il brûler l’austérité ».
Comme nous nous inquiétions auprès du plus jeune styliste de la Maison, de l’absence de point d’interrogation, Gadisseux (prononcer à l’anglaise « gay-diss-you ») assura que c’était exprès que le couturier Maroy (prononcer Mè-roye) en avait ainsi décidé, depuis que la Maison se voulait optimiste, après la crise qui faillit tout emporter du fleuron de la mode belge.
Bruno Colmant propose « Austérité-Relance ». C’est un équilibre budgétaire entre une cravate vermillon avec une pointe de mauve, une chemise gris-bleu aux motifs quadrillés et un costume gris foncé. Cet ensemble peut être porté par un économiste de droite au budget illimité, car l’ensemble vaut son prix.
Il est aussitôt suivi de FEB, acronyme de Feston Entièrement Brodé, en tissu révolutionnaire noué sans nœud et tenu par de petits fils d’argent, porté par un mannequin vedette La Timmermans, comme on dit La Callas ou La Taylor is not poor. La cravate est bleue rayée, ton pastel, costume deux pièces avec figures en losange, bleu roi. La coupe est sombre puisqu’elle sera en équilibre en 2015, grâce à des réformes structurelles très bien dissimulées le long du corps, ce qui donne à la silhouette plus de minceur.
Modèle unique, Gay-diss-you n’a pas voulu nous dire le prix.

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Le défilé de haute couture se poursuit par « Tel qu’en lui-même », parure portée par Didjé Reynders, présenté comme le clou du spectacle. C’est un tout relance qui a mobilisé les petites mains de la Maison, très habillé, tailleur gris perle, belle allure. Nous avons trouvé Didjé un peu empâté pour une politique équilibrée à dégraisser. Il est vrai que ce n’était que les chômeurs. La cravate n’était pas très bien ajustée. Ce modèle nous a déçus. Le prix nous a paru surfait. La toilette bien financée de l’année dernière avait plus d’allure. Celle-ci fait étrangère à la collection.
« Petite hypocrite » était portée par Laurette Onkelinx, toujours aussi fraîche et naturelle, quoique doyenne de la présentation. En robe-chemisier blanc, la trouvaille était une montre bracelet énorme comme on les porte actuellement, le bracelet rappelant le chemisier. Nous avons remarqué la doublure du col en damiers gris-vert beige, très chic, très discret. Cet ensemble est livré à un prix abordable et est destiné à être commercialisé dans les coopératives et les supérettes.
Portée par Joëlle Milquet, la chouchou des magazines de mode, la suivante était autrement plus habillée. Gay-diss-you l’a présentée avec une certaine fierté. C’est la perle du couturier Mè-roye : « Stratégie globale » tunique brune sur chemisier noir. Les accessoires triple bracelets au bras droit et montre Rolex au poignet gauche, bracelet de montre métal argent et or, donnent à Miss Milquet l’avantage d’un coût de la vie peu commun.
A côté d’elle, Deleuze faisait quelque peu provincial avec la mode col ouvert, pour nous montrer « Economie d’énergie » veston brun, chemise rose, allure décontractée pour après-midi de golf.
L’invitée d’une autre maison portait « Demelenne » robe du même nom que la starlette qui nous la faisait découvrir. L’ensemble donnait l’impression, par son contraste, d’être exactement le contraire de « Stratégie globale », tunique blanche sur robe brune. L’idéal pour covoiturer un caddie avec la femme de chambre, un aprem chez Carrefour.
Après la présentation, Gay-diss-you nous fit applaudir Moureaux, hors festival, bien connu dans le prêt à porter, qui nous vanta l’abaya pour homme. Par temps caniculaire, ce vêtement aère complètement les testicules. Idéal contre les vents chauds venant des marchés de Molenbeek.
La Maison concurrente présentait également ce dimanche, sa collection trash « L’assassinat de la petite Diana » avec la styliste Domino Demoulin. Nous en reparlerons la semaine prochaine.
On peut dire que la mode belge se porte bien et qu’elle a sa place dans le monde.
La soirée se termina au bar Reyers « Chez Jean-Pierre Gaultier » qui entre deux histoires de marin, expliqua à Didjé Reynders comment attirer les investisseurs en Belgique : louer à Dodo-la-saumure un contingent d’hôtesses, nos présentatrices de mode n’ayant plus l’âge indispensable à cette occupation hautement rentable.
Le champagne, dédié aux chômeurs de longue durée, coula à flux tendus, évidemment…
Devant le succès, Mè-roye a promis de faire une séance nocturne pour ceux qui étaient retenus à Gstaad l’après midi à la partie de poker et qui devaient revenir en Falcon vers la fin de la journée.

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