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De Coroebos d’Élis à Usain Bolt.

Il semblerait que les jeux aient déclenché le complexe du scout « toujours prêt ». C’est Kim Clijsters qui a donné le signal du départ. Elle est fin prête pour renvoyer toutes les balles dès samedi. Bart De Wever est au top pour devenir bourgmestre d’Anvers. Wilfrid Martens piaffe afin de tirer le cochonnet hebdomadaire avec Miet. Seul, le pauvre Michel Daerden n’était pas prêt hier. On espère pour aujourd’hui. Même celles dont on ne parle jamais d’habitude, l’étaient. L’équipe de hockey belge se dit prête à sortir de l’anonymat d’un sport dont tout le monde se fout.
Il y a très longtemps, au temps où personne n’avait d’iPod, on choisissait souvent la belle saison, histoire de se farcir le régime suspecté de maquereauter les peuples.
15 juin, sac de Rome par les Vandales, 14 juillet prise de la Bastille, 17 juillet tentative de prise de pouvoir par Lénine, 18 juillet Rome en feu, 20 juillet putsch contre Hitler, 21 juillet début de la guerre de Sécession… 27 juillet 2012 ouverture des JO de Londres…
Notre époque serait réduite à cette médiocrité à cause des moyens qu’on a d’alerter ou d’éveiller un sentiment d’injustice dont serait victime le plus grand nombre. Autrement dit l’iPod pourrait être un instrument d’insurrection, comme il l’est devenu en Tunisie, en Libye et en Syrie, avec ses autres moyens de communication que sont les portables en général.
Notez qu’il pourrait le devenir. Imaginons que la foule devienne sceptique, réclame des comptes et ne se contente plus de slogans ? Que les politiques soient déchus de l’aura et du respect qui les protègent et chutent de leur piédestal sous les huées et les quolibets ? C’est possible, grâce à l’iPod et plus rapidement qu’on ne le pense.
Aussi faut-il veiller à ce que les gens soient informés dans le « bon » sens et votent de même. Les médias s’y emploient. Les dirigeants font pareil. Tout qui détient une parcelle d’autorité est de mèche !
Comme une société ne peut vivre sans événement, il faut donc que ceux dont on parle soient le moins attentatoire possible au régime en place.
Les sports, c’est parfait. C’est un spectacle qui canalise les énergies dans un seul but : le dépassement de soi et qui regroupe autour de ce concept tout qui admire le dépassement des autres.
Il n’y a pas là dedans le moindre souci, la plus petite parcelle d’inquiétude dans le devenir du bonhomme social dont nous avons tous en nous, une petite parcelle. Et, cerise sur le gâteau, le sport permet de greffer sur l’ensemble des activités qui l’entoure, un tas d’industrie annexe et connexe qui génère du fric facile. Qui dit mieux ?
Il est une force importante qui pèse sur la faculté d’oubli des choses prégnantes qui ainsi s’estompent et deviennent supportables (1).
C’est d’autant plus criminel que le sport n’est pas une mauvaise chose en soi. Au contraire, il permet à l’athlète, même modeste de s’épanouir physiquement et de raffermir sa volonté.
Mais, ce qu’on appelle aujourd’hui le sport, comme parallèlement ce qu’on appelle aujourd’hui le travail, l’est-il encore réellement ? N’est-on pas arrivé au bout d’une logique de commercialisation d’une chose qui ne devrait pas l’être ?

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Quand on sait le prix d’une perche en carbone ou d’un vélo « Tour de France » ne devrait-on pas plutôt mettre à la disposition de tous les sportifs par une action des gouvernements, tous ces accessoires coûteux qui discriminent déjà les sportifs en deux branches les professionnels et les amateurs, les sponsorisés et les autres ?
Enfin, réduire les spéculations qui atteignent des paroxysmes, dans le football, par exemple, avec les sommes indécentes que les transferts et les échanges rapportent à des intérêts privés, alors oui, sous certaines conditions, le sport pourrait être à sa juste place qui serait derrière les faits de société, les tribulations de l’économie et du capital et le rapport de la politique avec le business.
Enfin, tant que les grands messes du sport-spectacle seront tellement fréquentées qu’on y refusera du monde et que ceux qui restent sur le parvis de ces modernes cathédrales s’extasieront quand même des exploits sur écran large de télévision, il est inutile de rêver, au point que je me demande si je vais éditer ce texte.
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1. C’est pourquoi la religion musulmane, si contraignante dans ses règles, peut devenir dans les mains de manipulateurs habiles, une source d’accablement des sociétés « démocratiques », en lieu et place des populations droguées par le sport et inoffensives socialement. Ce qui ne veut pas dire qu’ainsi affrontés au problème religieux, les deux camps aient raison, chacun de leur côté.


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