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Béatrice sur la plage !

Voilà que Béatrice Delvaux se colle un devoir de vacances afin d’alimenter la machinerie du Soir tournant au ralenti.
C’est pour confronter notre situation désespérée aux marchés financiers, dans une démarche de vie ou de mort : lutter ou périr !
Dans l’esprit de la charmante, il ne s’agit pas de transformer le désespoir en révolte, mais en un retroussis collectif de manches pour un remboursement par le travail et le sacrifice.
Et d’abord, une plus grande intégration et une plus grande solidarité du fric sont perçues par l’éditorialiste en chef dans l’intervention « offensive » de la Banque Centrale Européenne. Elle y voit les prémices d’un changement d’optique des Etats.
Ayant besoin elle-même de se remonter le moral, elle estime en or les paroles de Mario Draghi, président de la BCE, selon lesquelles il fera tout pour préserver l’euro.
Du moment que Mario Draghi le dit, les marchés exultent et reprennent confiance, susurre notre charmante, probablement quelque part au soleil pour écrire son mail au Soir, gagnée par l’optimisme d’une fin d’après-midi apéritive sur une plage de sable fin.
Cet ancien banquier de Goldman Sachs joue sa réputation de banquier central, explique le Figaro. A croire que Béa a puisé l’essentiel de son éditorial dans ce journal, par ailleurs excellent, quand il s’agit de défendre les friqués contre tous les prédateurs sans le sou, qui ont la stupidité de croire qu’on devient riche en travaillant.
La situation actuelle est plutôt celle de l’attente, comme l’explique Gilles Moec, chargé de mission par la Deutsche Bank, pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
L’ancien banquier de Goldman Sachs aurait fait un parcours sans faute à la tête de la BCE, ce qui est à moitié rassurant. N’avait-il pas fait un parcours sans faute aussi chez Goldman Sachs avant d’être repêché par l’Europe ?
La créance attend de la BCE, des achats massifs des dettes espagnoles et italiennes.
Question : qu’est-ce que cela change pour nous ?
Les dettes rachetées par l’Europe restent toujours des dettes. Elles aggravent même les nôtres puisque la facture collective est divisée en autant de participants selon leur poids dans la Communauté.
Les dealers du fric sont un peu plus rassurés et donc l’euro retrouve des couleurs à leurs yeux. Ce qui n’empêchera pas nos libéraux de nous faire produire plus et à moindre salaire pour rembourser « ces honnêtes gens ».
Le « collège des oiseaux » n’est pas loin, quand Madame Delvaux évoque Guy Verhofstadt et Daniel Cohn-Bendit, avec dans la bouche des expressions comme « les deux apôtres du fédéralisme européen ». On la sent prête à faire du porte à porte pour convaincre les citoyens de revoir à la hausse, la confiance qu’ils vouent à l’Europe.

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On n’est pas loin du discours des années quatre-vingts quand on ânonnait dans les petites classes des écoles « L’Europe est ma famille. Elle nous aime et nous l’aimons ».
Merde ! Que Verhofstadt se soit converti en apôtre de l’Europe, après avoir fait une démonstration en Belgique de la preuve de son immobilisme sur l’affaire des communautés et gangrené par son libéralisme forcené, les rapports des travailleurs à la démocratie, n’incite personne à la confiance !
Béa ne peut pas comprendre la gifle que recevront les travailleurs belges quand ils se permettront de rechercher des responsables sociaux – déjà rares en Belgique – et pratiquement inexistants en Europe, dans l’abandon de la souveraineté des Etats.
Le plan Van Rompuy ne mentionne nulle part que l’Europe si elle veut progresser dans le fédéralisme doit aussi avoir l’assentiment des peuples et que ceux-ci ne trouvent pas leur compte dans les affaires de dettes, de commerce et de concurrence du mélimélo mondial.
Jusqu’à présent cette « entente des Etats » c’est surtout soldée par une baisse générale des pouvoirs d’achat dans les pays industrialisés.
Sur ce plan, l’Europe n’a jamais fait le ménage et se fiche des situations dramatiques des gens qui par centaine de milliers ont perdu leur emploi à cause d’une économie libéralisée et non maîtrisée.
Pourquoi l’Europe va-t-elle si mal ? Mais, parce qu’en dehors des élites, plus personne n’y croit.
Alors, chère Béa, tournez-vous de l’autre côté, si vous restez allongée sur la natte sans bouger avant le dîner, vous risquez un coup de soleil !

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