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J-F Copé : le style émigré.

La droite française, représentée en grande partie par l’UMP prend un visage extrêmement inquiétant. En saluant le départ de Depardieu sous d’autres cieux afin d’échapper à l’impôt sur les grosses fortunes, J-F Copé s’est particulièrement distingué un peu comme les aristocrates de l’Ancien Régime émigrant en masse du côté de Coblence et faisant tout pour que la Nation française disparaisse vaincue par les ennemis extérieurs.
Venant de Copé, cela n’étonne pas, mais suivi par une partie conséquente de la droite et même par la gauche, côté bobo et artiste, cela inquiète. Ainsi, font-ils la démonstration qu’il y a deux patries, celle du fric qui est mondialiste, notoirement égoïste, et celle où l’on est né qui est de loin moins importante, que l’on peut jeter comme de vieilles pantoufles. Qu’est devenu l’esprit de solidarité pour les siens ? Où est la conscience d’appartenir à un pays dont les gens sont malheureux parce que l’économie fiche le camp ? Certes, cruelles et injustes sont les circonstances qu’un enfant meure de faim en Inde, mais, ceux qui meurent à notre porte ne sont-ils pas plus aisément secourables, sous notre responsabilité directe et donc plus injuste encore que nous les laissions mourir de faim ?
Est-ce que préserver ses nougats et les bouffer tout seul dans son coin est un idéal, quand le péril économique et l’incertitude sociale sont au cœur des préoccupations ?
Si c’est devenu des balivernes, il ne faut pas que s’en prendre aux riches. Le PS est tout aussi responsable par son attitude plus proche du fric que des gens.
La presse semble plus éblouie par Obélix que par l’homme d’affaire Depardieu, dont on passe tout, justement parce qu’il est aussi celui qui fait rire le peuple dans des films « grand Public ».
Evidemment, dans les milieux de droite qui reprochent au drapeau d’être tricolore, alors que le blanc avec la fleur de lys faisait plus chic, les cathos français se sont mis à l’heure Copé. Les voilà qui grossissent les rangs des antipatriotes en s’immisçant dans la querelle du mariage civil des homos. Que je sache, le mariage à l’église leur sera de toute manière non accessible tant que l’église n’aura pas changé d’avis et que, par conséquent, elle n’a pas à manifester dans le cadre de la loi.
Le voilà bien, ce clergé français s’occupant soudainement du code civil, alors que le droit canon est respecté par les Institutions de l’Etat.
Veut-il rallumer une nouvelle fronde de la religion et suivre Copé dans sa dérive orléaniste ?

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Une question reste à poser à la droite : Quand on parle des mouvements sociaux qui secouent la société française, quel Jean-François Copé se fait le porte-parole de l’opposition ? Celui qui voit dans les manifestations contre le mariage gay "la très grande inquiétude de nombreux Français" ou le chef du parti jadis majoritaire, qui du temps de Sarkozy, désapprouvait "la clameur du peuple français", adversaire de la réforme des retraites ?
Le Monde du 9 janvier pose très bien le dilemme "Être au pouvoir ou dans l'opposition conduit les politiques à changer d'attitude vis-à-vis de la légitimité d'une manifestation contre un projet de loi ».
Il semble quand même que Copé vient de franchir une frontière dans les pas de Gégé. Depuis quand un Français, chef de parti de pouvoir, prend-il une position favorable à l’évasion des capitaux ?
Que je sache l’UMP, tant que les socialistes donnent des gages à la pérennité du système économique et aspirent à la bourgeoisie comme progrès social, ne verra aucun problème à leur passer le pouvoir.
Alors, pourquoi cette crise d’incivisme ?
Les combinards de droite ne sont-ils pas à égalité avec les combinards du PS ?

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