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François et Elio, centristes.

Au Congrès du SPD, Elio est allé prendre des leçons pour atteindre au libéralisme absolu d’un Gerhard Schröder, canonisé de son vivant par… François Hollande, dans un discours à la tribune, très enthousiaste du modèle allemand !
On comprend que Harlem Désir, secrétaire du PS français, ait été choisi, justement, par sa souplesse et sa malléabilité. Paul Magnette, président du PS belge, devrait ne pas créer d’ennui à Elio Di Rupo, dans sa démarche à l’identique.
Voilà qui donne le ton à ces deux partis, toujours dénommés « socialistes ». Mais jusqu’à quand ? Des signes attestent que la gauche de collaboration et de gouvernement, loin de contester la dérive actuelle, s’est résignée à prendre le vent pour aller jusqu’au pire. Mais si, en France, les élections sont plus lointaines (4 ans), par contre en Belgique, on vote l’année prochaine.
On se croirait revenu au temps de Guy Mollet et de la SFIO, sauf que par rapport au PS solférinien, la SFIO passerait pour un parti marxiste !
Déjà, notre démocratie démontre par les faits, la fausseté de l’étiquette qu’on lui donne. Nous sommes en train de vivre l’extension du pouvoir des acteurs économiques, bancaires et financiers. C’est la définition parfaite d’un système oligarchique. Les banques et les spéculateurs décident dorénavant des politiques économiques des pays à court de liquidités.
Voilà la réalité, et tout cela sous les yeux d’un personnel de gauche au pouvoir et qui semble s’accommoder de la situation, sans montrer aucun signe de nervosité, comme si faire une politique de droite quand on est de gauche allait de soi.
A l’heure actuelle, nous eussions dû être les maîtres des banques et non leurs débiteurs !
Nos gestionnaires ont donné au secteur bancaire le droit de rachat de sa dette et de laisser en place les propriétaires des banques en faillite.
C’est donc bien aux victimes que l’oligarchie somme de rembourser les emprunts d’État aux banques ! L’oligarchie montre bien, par cet exemple, une réalité sociologique et un système politique dépravé.
Il faut que les électeurs des partis de gouvernement soient aveuglés, pour ignorer l’imbrication étroite des dirigeants politiques avec ceux de l’économie. La grande confusion des genres se retrouve dans le cas du mandataire public impliqué dans des conseils d’administration du privé. En Belgique, on a décidé que la mission d’État de Jean-Luc Dehaene chez Dexia était acceptable et qu’une autre mission, ayant pour objet la volonté de poursuivre des activités sidérurgiques dans le bassin liégeois avec le matériel installé, ne l’était pas ! En France, Jean-Marc Hérault a désavoué Montebourg sur Florange, pourtant ce dernier reste au gouvernement pour racoler ce qui peut l’être à gauche.
A l’usage de la crise actuelle, on voit bien que ceux qui ont en charge les affaires publiques ont plus le souci des intérêts particuliers et beaucoup moins le souci de l’intérêt public.
Le résultat de ce glissement de la démocratie vers l’oligarchie s’est fait de manière progressive et insidieuse. Les dégâts sont visibles en 2013, par le creusement soudain accéléré des inégalités.
Les dirigeants ne sont pas des imbéciles, ils défendent leur système en prétendant préserver la démocratie de la fiction. Neuf électeurs sur dix s’y laissent prendre encore. Donc pour les oligarques il n’y a pas urgence ! Cette proportion en faveur du mythe démocratique est indispensable, il est vital que la masse digère le bilan inégalitaire, si prodigieusement intéressant pour « l’élite ».

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Tant que la clientèle est assez nombreuse, ce genre de situation persistera. Le jour où Hollande et Di Rupo ne pourront plus garantir les avantages de la clientèle, ils seront obligés d’investir dans la police. A entendre les derniers discours, on n’en est pas loin.
Il n’y a qu’à comptabiliser l’admiration de tous les oligarques pour le régime chinois qui a des taux de croissance à faire bander les vieillards de Wall-Street, pour se douter que les gouvernements ne pourront tenir, qu’en se montrant plus autoritaire.
En abandonnant à son sort peu enviable l’électeur de gauche, Hollande et Di Rupo pensent s’installer au centre. Avec la concurrence, on leur souhaite bien du plaisir.
Même faisandé et désastreux, le libéralisme serait-il malgré tout en train d’enterrer le socialisme ?

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