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Un ministre à New-York.

Ah ! le boulet... On le voit partout dans le déplacement de Mathilde à New-York, même dans un piétonnier, offrant son corps en forme de bouclier aux dangerosités de la circulation. On se demande si ce n’est pas Mathilde qui l’accompagne, plutôt que lui l’accompagnant. Ce n’est pas une question de charisme, il n’en a pas. C’est une question de placement. Reynders a la science du placement. Il n’en aurait qu’une, mais celle-là, il la tient bien.
Il a l’instinct de la bête de scène. Il sait quand le point rouge face caméra s’allume et qu’il est filmé.
On le voit partout et de partout. Si bien que les New-Yorkais se demandent s’ils ne sont pas mariés, la reine et lui. On les rassure. Ils restent sceptiques. Le bodyguard de Michelle LaVaughn Obama est beaucoup plus discret. Il est vrai qu’il ne cherche pas une réélection.
Sacré Reynders, même à l’étranger il drague les électeurs du MR !
Jeudi, à l’ONU, le personnage plus important que le secrétaire des Nations Unies, c’était lui. Ban Ki-Moon paraissait minuscule, effacé, inexistant, en ombre chinoise. La reine au centre du tableau dépassait Didier d’une demi-tête et Ban d’une tête. Didier compensait par la grosse tête qu’il tient depuis Jean Gol. Le co-fondateur avec Perrin l’avait poussé sur les rails de la belle fonction lucrative en le faisant nommer à la SNCB. Depuis, elle n’a fait qu’augmenter, jusqu’à la macrocéphalie d’aujourd’hui.
Mathilde devrait se méfier, elle aussi, à titre personnel. Son coiffeur a tendance à gonfler sa coiffure. Qu’elle fasse gaffe, qu’insensiblement, elle n’attrape celle de la reine Fabiola dans ses dernières représentations avec Baudouin.
Les cameramen ne sont pas responsables de la multiprésence de Reynders. Ils ont eu beau changé de plan, changé d’objectif, rien à faire. Le roi de NY, c’était lui.
Même au boulot à la tribune en train de faire des efforts pour retrouver son anglais de sixième, alors qu’on croyait toutes les caméras braquées sur elle, un malheureux a voulu montrer la salle ! L’opérateur n’a pu que constater la chaise quasiment centrale remplissant l’écran de l’affalement majestueux du ministre, et son locataire clignant de l’œil à la caméra, dans le sourire indéfinissable du marchand de voiture d’occasion qui vous refile l’affaire de votre vie et qui se révélera n’être que la sienne.
C’est fort travaillé chez Reynders, question belle présentation et assurance. Il est sans doute né comme ça.
Je crois finalement que sa seule force est d’incarner. Avocat (a-t-il seulement plaidé une fois ?), il incarnait déjà ! Mais, il n’incarne pas n’importe quoi et n’importe qui. Aux finances, il incarnait le petit porteur modeste, monsieur Prud’homme près de ses sous et garant des sous des autres en bon père de famille. Aux Affaires Étrangères, il incarne la Belgique, cette grande âme dans un corps minuscule. Il prend de la hauteur, il témoigne, il hausse le ton, il augmente d’une semelle, l’épaisseur de ses talonnettes. Avant, aussi à sa période SNCB, il dû incarner, le rail, la Louison, la trompette de l’aiguilleur… poésie des gares…

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Jeudi, le principe universel en matière de droits de l’homme qui venait à l’esprit et sortant des lèvres charmantes de celles qui en proférait les principes, c’était lui, Didier !... le développement durable, lui encore, l’éternel plébiscité à Liège, à Uccle, partout, sauf à Jodoigne, lui toujours.
Et enfin, droits des enfants, qui mieux que lui aurait su faire pleurer dans les chaumières sur le sort des petites victimes du travail ? Lui, encore.
Mais qui donc écrit les discours de la reine ? Peut-être bien que la réponse est sur un microfilm chinois que les vieux messieurs du parti décryptent à Pékin.
Les dernières images, le soir, au MoMA, le musée d’art moderne de New York, Magritte vanté amoureusement par la reine, le peintre semblait présent devant les cimaises à ses côtés, le visage rond, le cheveu argenté, à deux pas de la conférencière improvisée. L’œil tourné vers on ne sait quelle contemplation intérieure, il semblait vouloir dire aux caméras, ceci n’est pas une pipe « c’est une belle gueule, vous ne trouvez pas ? ».
On l’eût poussé un brin, il avait cent anecdotes sur Magritte, sa vie son œuvre.
Avec des mirliflores aussi éclatants, la Belgique est bien partie. L’autre chandelier de cheminée, Di Rupo devrait se méfier.
Le ministère des Affaires représenté par un tel ministre, les conditions sont optimales pour que la CIA se régale.
Quant à Mathilde, elle est assez intelligente pour savoir quand un second rôle veut prendre la place du premier, qu’il est en son pouvoir de ne pas renouveler le contrat de l’outrecuidant ou mieux encore, alterner l’emploi des cierges célébrant l’icône. Le prochain voyage, par exemple en Inde pour les droits de la femme, qu’elle demande à Di Rupo de l’accompagner. Les gloires alternées, s’annulent. C’est bien connu.

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