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Magnifique Isabelle !

Ils n’en démordront jamais ! Ils conserveront jusqu’au bout, ces imbéciles instruits, une image obsolète, complètement dénaturée de ce que sont Mesdames et Messieurs, les « N’importe qui » de la société.
Cela les arrange bien de considérer le peuple infantile, immature à jamais, parce que cette image implique des guides éclairés, eux bien entendu, aidés de toute la filouterie parasitaire qu’ils entretiennent autour de leur soi-disant supériorité.
L’enterrement de Wilfried fait partie de l’organisation cérémonielle de leur stratégie. Ils enterrent un des leurs. Ça fait du bien pour leur prestige.
Deux exemples pour illustrer ces propos.
Le premier tient à la veulerie des médias, à leur peu d’objectivité et à leurs liens avec les stéréotypes de la bourgeoisie de toujours.
Nous sommes sur France Inter dans l’émission « on va tous y passer » ce vendredi 11 octobre 2013. Roberto Alagna, ténor, est l’invité venu faire la promo de son nouvel album "Robertissimo" !
Par jeu, il devait illustrer quelques flashs sur les étapes de son existence.
Le ténor déclina ses origines. Il dit, comme si cela relevait du domaine du surnaturel, être « Fils d’un maçon et d’une couturière ».
D’où les exclamations sur le double mérite du ténor. Oh ! mon dieu, est-ce possible !
Une remarque, s’il avait été le fils d’un notaire et d’une propriétaire de Palerme, les autres auraient trouvé cela évident, allant de soi !.
Cela voudrait-il dire « comme il a du mérite d’être parti d’aussi bas et faire la carrière que l’on sait » ?
Mais, c’est dénigrant pour les maçons et les couturières, cette façon de s’exclamer ainsi sur des personnes ayant exercé ces métiers.
Ce ne fut que quelque secondes, mais elles pèsent dans la manière d’adhérer ou pas à cette société du classement express des êtres, avec cette croyance que tous les métiers manuels sont exercés par des gens qui ne peuvent faire autre chose et dont l’intelligence plafonne à aligner des briques ou à coudre un jupon. Alors que c’est l’inverse. Il n’y a pas plus épouvantable que de faire des métiers qui ne permettent pas de laisser libre cours à l’intelligence et à l’imagination pour autre chose, et qu’un maçon soit emmuré dans ses briques et une couturière esclave de sa machine à coudre ne permettent en rien de juger de leur intelligence et de leur capacité intrinsèque. Et pourtant avec courage, lucidité et souvent résignation des millions de gens y sont contraints.
Second exemple. L’émission sur France 2 « Des paroles et des actes » recevait François Copé une xième fois. L'invité est confronté à plusieurs journalistes spécialistes et à un adversaire politique. La nouveauté est que, désormais, l’invité doit répondre aux questions d'un Français "lambda".
Comment le choisit-on ? On l’ignore, mais certainement pas comme RTL ou la RTB, qui choisissent – le font-il exprès ? – des « témoins » mettant en relief les capacités des invités.
D’un autre calibre était cette chômeuse frisant la cinquantaine, Isabelle Maurer, venant de Mulhouse en Alsace.

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Alors que Copé est sur la ligne de ceux qui trouvent que les chômeurs gagnent trop, Isabelle Maurer, incarne la femme du peuple qui en a assez de s’en laisser compter par des gens qui n’ont aucune idée des difficultés que traversent des travailleurs et des chômeurs aux ressources minuscules.
Ce fut pendant dix minutes un régal de propos succincts, de situations précises, de drames profonds, le tout dit d’une manière encore réservée malgré la fougue indignée intériorisée, avec des repentirs sur la forme - malgré tout peu agressive - que prenait le débat.
Elle osa dire "C'est scandaleux!" avec de l'émotion et de la colère dans la voix "On survit Monsieur Copé avec le peu qu'on ose nous donner".
Et l’autre préconisant des économies sur le dos des pauvres parmi les pauvres, s’il est resté impassible, moi, à sa place, je n’aurais plus su ou me mettre, pour qu’on ne me voie plus !
La chômeuse était lancée et Pujadas volant au secours de son invité, essaya en vain de la couper. Et de fait, ce qu’elle disait emportait la salle. On avait envie d’applaudir.
"Maintenant ils touchent même au Munster" dit Isabelle, évoquant les remaniements de personnel chez les fromagers. "Aujourd'hui l'Alsace elle souffre et y'a plus rien. Je ne veux pas baisser la tête, je veux avancer en même temps que mes enfants, je ne suis pas le bourricot de service".
Non, je n’accepte pas le classement de ce siècle classificatoire. Il y a parfois cent fois plus de pertinence et d’intelligence d’un inconnu rencontré sur un trottoir, qui n’est rien et ne sera jamais rien d’autre, qu’un premier ministre ou qu’un mannequin bien vêtu et bien disant qui se dit le représentant de cet inconnu.
Tant que les valeurs venant de tous et parfois des couches les plus ignorées de la population ne seront pas respectées, écoutées et défendues, je considère un devoir de montrer le même mépris à ceux qui ne les respectent pas.
La société moderne ne s’y prête pas ? C’est entendu. Alors, changeons-là !

Commentaires

Bien dit et bien vu,moi aussi,j'ai suivi cette émission et l'intervention de cette dame.
A quand la révolution.....

Bien dit et bien vu,moi aussi,j'ai suivi cette émission et l'intervention de cette dame.
A quand la révolution.....

Il existe beaucoup "d'intellectuels par défaut" c'est-à-dire des personnes qui se disent intellectuelles parce qu'elles ne savent pas se servir de leurs 10 doigts.
On les trouve souvent derrière un guichet.
Un maçon ou une couturière font plus appel à leurs capacités intellectuelles que ces gens là. D'ailleurs les professions les plus rémunérées dans notre société sont des gens qui travaillent de leurs mains tels que les chirurgiens, les dentistes etc.

Que dire des financiers, des héritiers, des avocats (certains)et des politiques qui ont - parfois - des revenus supérieurs aux chirurgiens et aux dentistes ? Il est vrai aussi, qu'on en voit d'autres qui gagnent beaucoup d'argent... avec leurs pieds ! Il n'y a pas de règles. Un constat cependant, il existe une énorme inégalité entre les professions dans leur rémunération et qui ne rime à rien, sinon à un classement ancien et bourgeois des valeurs, sans aucun fondement, ni aucune mesure des talents, de la pénibilité et de la dignité du travailleur, magnifiant parfois l'insignifiance et dénigrant l'intelligence.

Ce qui est donné au chômeur est ce qui est pris à la France.

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