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Je croîs donc j’en suis.

Peut-on imaginer retrouver le plein emploi à l’ère du numérique ?
Cette question à peine posée, en découle une autre.
Allons-nous plutôt vers un doublement des chômeurs d’ici 2020 ?
La politique à l’ancienne des États d’Europe est en question. Les pépères des banques estiment depuis mon grand-père, qu’un cycle se compose de trois périodes d’un bail 3-6-9 : ralentissement/crise/reprise.
Nous perdrons des milliards à rafistoler ce schéma ancien : après la crise revient le plein emploi, soit plus ou moins 5 à 6 % de chômeurs, au lieu des 15 ou 20 % !
Du point de vue social, c’est toute la répression à l’encontre des jeunes à la recherche d’un premier emploi et des chômeurs de longue durée qu’il faudrait songer à réformer. Et pourquoi pas une allocation universelle ou tout autre revenu pour ceux qui demain ne pourront pas accéder à un travail rémunérateur ?
Autrement dit, il va falloir changer les discours sur la nécessité de travailler, puisque cela sera impossible pour un tiers des citoyens en âge de le faire.
D’autant que si se poursuit l’organisation du travail selon la logique capitaliste, sous la pression des demandeurs d’emploi nombreux les salaires ne pourront que baisser.
L’ère du numérique vient à peine de débuter. Déjà nous voyons les ravages d’Internet sur les distributeurs classiques, les informations papier, les programmes de connaissance, les banques, les Administrations et les universités.
Correspondre à cette nouveauté, ce n’est pas comme adhérer à un système philosophique plutôt qu’à un autre, nous n’avons pas le choix, la réalité nous y contraint !
Internet évolue plus vite que nos économistes et que nos politiques qui pensent l’État. Lorsqu’un Charles Michel et un Elio Di Rupo croient que le chômage n’est pas une fatalité et qu’ils n’ont trouvé pour seul argument incitatif qu’à appliquer des sanctions aux « récalcitrants », quand les mêmes parlent de l’offre et de la demande, du rapport des salaires et des taxes sur la prospérité et la dette publique, ils sont encore à l’ère industrielle et au lieu du passé, c’est du futur qu’ils font table rase.

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Ils n’ont raison que sur un point, pour sortir de l’ornière, il n’y a que la croissance ! Reste à savoir laquelle ? Car celle qu’ils veulent installer fait, elle aussi partie du passé.
S’ils espèrent un nouvel élan en supprimant les avancées sociales qui ont nécessité tant de sacrifices et de combats de la classe ouvrière, ils se trompent lourdement. C’est inutile de remettre en état de concurrence des mécanismes et des techniques qui ne correspondent plus à la réalité du 3me millénaire, leurs efforts ne serviront qu’à appauvrir les peuples et anéantir les démocraties.
Et quand ils s’apercevront qu’au bout de tous leurs efforts, la croissance n’apportera pas l’emploi, que feront-ils ?
Le numérique est en passe de supprimer un emploi sur deux dans le tertiaire, souligne les carences d’équipement dans l’Administration, dans la police et la justice, touche tous les secteurs privés ou publics.
Une prise de conscience de l’intelligentsia, des élites et de tout le bazar intellectuel et pseudo qui noient le poisson est nécessaire.
Il est de bon ton de regarder du côté de l’économie américaine et de copier ses tendances, c’est-à-dire en somme, d’arriver toujours deuxième avec un coup en retard.
Les Etats-Unis, c'est 5 % de la population de la planète et 50 % des dépenses militaires mondiales, voulons-nous asseoir notre future prospérité sur ce schéma ?
La faute de l’Europe c’est de croire au-delà des règles du libre échange avec les USA que ceux-ci joueront le jeu après et même pendant que nous nous endormirons dans l’idée que le capitalisme mondial, c’est ce qui peut nous arriver de mieux.
Le développement des techniques d’Internet nous échappe. Elle est aux mains des Américains. Ils savent tout de nous, au moment où nous savons de moins en moins sur eux.
Nous pouvons construire notre internet selon des besoins européens, créer des startups dans nos garages, nous émanciper de Bill Gates et de la Silicon-Valley.
Mais, il faut penser autrement que les Américains : revoir le droit à la propriété, innover en matière d’organisation du travail et du droit des données de communications, etc.
Nos partis sentent trop la poussière et l’académisme pour qu’ils puissent seulement réfléchir à ce monde nouveau qui pourrait être prometteur.

Commentaires

Superbe analyse mon cher duc..

Superbe analyse mon cher duc..

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