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La barbarie selon Diderot.

Au fur et à mesure que l’Europe se défait de ses vêtements anciens pour aller vers la liberté totale d’entreprendre et mettre en concurrence les secteurs jusque là interdits au privé, les « vertus » du commerce total se transforment en « vices » rédhibitoires.
Les bases du système économique sont remises en question, parce que celles-ci n’ont pas les effets escomptés : plein emploi, multiplication des réussites industrielles novatrices, hausse générale du niveau de vie, prospérité générale, etc.
Elles ne sont pas remises en question par les économistes eux-mêmes qui persistent dans leur erreur, mais par les utilisateurs, les consommateurs et les travailleurs, c’est-à-dire l’ensemble de la population, si l’on excepte les systèmes bancaires, la bourse et les politiques sous la bannière de l’Europe.
Il y a donc bien une majorité de fait contre la façon dont on gère l’économie, qu’aucun des pouvoirs ne veut prendre en considération. Une fois de plus, les économistes tenant du système nous ont menés en bateau.
La destruction des services publics qui devait en être l’apothéose est en train de virer au cauchemar, pour les usagers et les personnels. Le chômage aurait plutôt tendance de croître. La concurrence est improbable, inexistante au sommet de la pyramide des multinationales. La valeur humaine du travailleur se rétrécit comme son salaire et l’appauvrissement général est à mettre en parallèle avec les plus grosses fortunes mondiales en nette progression.
Ce système économique, poursuivi avec acharnement dans la zone euro, montre aussi l’entêtement des responsables dans une étrange béatitude qui se glorifie du nombre mondialement accru de milliardaires. Des actuels concurrents pour la présidence des Commissions, aucun n’a d’autre plan que celui dont le peuple constate la faillite.
Cette semaine, ce sont les affres de la grande distribution qui font la Une des journaux, précédemment, c’était la sidérurgie wallonne agonisante dans les bras d’un seul homme : Mittal. C’est la Poste qui disparaît dans la qualité de ses services, les distributeurs de gaz et d’électricité qui s’enfoncent dans des méandres de sociétés et de sous-sociétés et ainsi de suite, sans que l’usager y voie la moindre amélioration et la baisse des tarifs.
Oser nous dire que l’économie va vers son redressement, que la situation s’améliore, c’est proprement se moquer du monde.
Ainsi comme cités plus haut les grands magasins :
Les effets négatifs du système sont éloquents. C’est la troisième restructuration cette année de ce secteur vital, quand même, pour le ravitaillement de l’essentiel aux populations : Makro (370 travailleurs), Home Market (233 travailleurs) et aujourd’hui Delhaize avec une perte probable de presque 2000 emplois. Et ce n’est pas terminé, les professionnels de la distribution parlent de la perte de 30.000 emplois d'ici 2017.

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La théorie de l’économie organisée sous les impératifs de la concurrence avait (et a toujours) pour objectif de moderniser les entreprises ou d’en créer d’autres, prétextant que des lois trop rigides empêchent des modifications rapides. Elle a comme impératif de disposer à sa guise d’une main-d’œuvre abondante, pas chère et modifiable à souhait.
Voilà qui est parfait sur le papier.
Mais, en réalité, les fermetures et les restructurations ne produisent pas de nouvelles unités avides de personnel. Il s’agit pour l’entrepreneur de faire produire davantage en réduisant les coûts de personnels par des apports techniques mécaniques et électroniques nouveaux, voire des délocalisations aux antipodes, à seule fin de disposer d’une plus-value à partager entre les propriétaires-actionnaires.
Ce n’est donc qu’un progrès du seul capital, au détriment exclusif des personnels et des populations.
Le système a donc un résultat contraire à l’espérance des gens.
Quand donc des partis comme le CDH et le PS le comprendront-ils ? Quand il sera trop tard pour eux, sans doute !
Il est mille fois plus facile pour un peuple éclairé de retourner à la barbarie que pour un peuple barbare d’avancer vers la civilisation, c’est Diderot qui le dit depuis le XVIIIme siècle.
Nous y retournons donc, victimes d’un système que nos élites portent toujours aux nues.

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