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Beautiful Joni Ernst !

Les élections à la mi-mandat d’Obama sonnent la fin d’une mandature avant terme qui fait penser à François Hollande ; pourtant Obama n’a pas fait pire que son prédécesseur, G-W Bush. Par certains côtés, il a même été un bon président.
Je ne vais pas revenir sur les mérites ou les démérites d’Obama, ce n’est pas le sujet de cette chronique.
La victoire des Républicains aux élections a gonflé leurs prétentions à régenter tout à leur manière. C’est ainsi qu’ils vont jusqu’à rêver d'un impeachment d'Obama. Ce qui les motive est le succès à ces «Midterms» d’une candidate républicaine de l’Iowa, Joni Ernst, qui augure bien de ce que devront faire les postulants aux élections du futur pour être élus. Comme l’Amérique est pour l’Europe le « mainstream » qu’il faut absolument copier, il est à parier que cette façon de se faire valoir s’étendra chez nous aussi, comme l’ont déjà expérimenté le parti De Marine Le Pen en France et les têtes de gondole de la N-VA serrées autour de leur chef Bart De Wever, dont on se rappelle ses campagnes et ses sources de popularité (radio et télévision).
Dans un Etat qui a majoritairement voté pour Obama en 2008 et 2012, Joni Ernst candidate proche du Tea Party, comparée souvent à Sarah Palin, a obtenu 52% des voix environ, contre moins de 44% pour son adversaire Bruce Braley, démocrate.
C’est une hipster (qui se démarque) déjà copiée en Europe et qui le sera davantage, surtout par la droite libérale et ultra-libérale. Si le « style » n’a pas encore été copié au MR, on le doit à la forte mainmise des repoussoirs publics que sont MM. Michel et Reynders sur l’appareil et aussi le peu de showmen parmi les partenaires francophones de la droite flamande. On ne voit pas Bacquelaine ou Jacqueline Galant monter un show à la Bart De Wever, pour faire plébisciter quand même leurs mesures antipopulaires. L’électorat de droite n’a été jusqu’à présent sensible qu’à la différence qu’exercent des personnes comme Maggie De Block, côté flamand, et M.-C. Marghem, côté MR, en montrant une certaine fascination bienveillante de l’opinion. Bien orchestrée par des journaux plutôt à droite comme Le Soir, ça fait du chiffre dans l’urne.
Joni Ernst, c’est autre chose.
Dans la vidéo qui a fait décoller sa campagne, elle s’est présentée comme suit : «Je m’appelle Joni Ernst, j’ai passé ma jeunesse à castrer des cochons dans une ferme de l’Iowa; quand j’irai à Washington je saurai couper le gras.»

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Voilà qui fait penser à la campagne balai de REX et de Léon Degrelle en 1936 et qui plaît toujours dans des périodes de grands troubles économiques et sociaux, à une droite qui craint pour ses privilèges et qui se défend des pauvres. Par une sorte d’admiration niaise pour la muscu, assez étrangement, ça plaît à certains pauvres aussi.
Ex colonelle de la Garde Nationale de l'Iowa, elle s’est pointée avec un programme qui touche autant les anciens du Ku Klux Clan, que les jeunes de Wall Street. Mère, vétérante de l’US Army et leader indépendante qui dit mieux ? Si en plus, elle se déplace en Harley et avoue que la ferme familiale lui manque, voilà ce que la droite adore, une personnalité qui vient du bas, pour défendre le haut ! Un apport de sang frais qui rend confiance à l’entreprise et au capital !
Exactement ce que MM. Reynders et Michel tentent d’être, sans convaincre et que Bart De Wever réussit, en flattant le caractère rude et frustré de la paysannerie flamande. On en oublierait la position extrémiste de Joni la hipster ! Pour elle : les Américains d'aujourd'hui sont des assistés, pendus aux Welfare State (leur CPAS), une manière bien Républicaine de critiquer l'assurance maladie pour tous, mise péniblement sur pied par Obama
Là-dessus un coup de nostalgie, genre Ouest-Américain quand les Eglises s'occupaient seules des pauvres et que les fermiers laissaient la mère, armée du fusil et de l’autorité paternelle, gérer la ferme et les six enfants, tandis qu’ils partaient compter le cheptel et cultiver les champs.
Même obsession que la N-VA concernant le parasitisme étranger « venant manger les fruits de notre travail ». Encore que Miss Ernst n’est pas allée jusqu’à accuser l’État voisin, le Missouri, de manger le pain de l’Iowa, comme Bart De Wever a fait dans ses campagnes pour la Wallonie. L’étranger, commence pour elle à la frontière du Mexique et au contrôle douanier de Kennedy Air port.
En Europe et en Belgique, en particulier, la démocratie prend un tour particulier depuis que l’économie est dominante. On n’a vu fleurir ce genre de personnage que dans des partis de droite. Est-ce que la gauche sera obligée demain de les imiter ? Voilà qui promet des surenchères qui risquent d’encore écœurer un peu plus les électeurs.

Commentaires

Cher RICHARD III,
J'espérais vous voir à la grande manifestation à Bruxelles aux côtés d'Émir KIR de Charleroi.
Un Liégeois qui ne participe pas à la défense sa principauté . . . et qui n'accuse les flamands - responsables de tous les crimes belges - que dans ses chroniques, c'est être pleutre.

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