« Multiplex pour multicons | Accueil | D’usage gratuit : l’ATCV-1. »

R3 sur liste d’attente.

Comment expliquer la chose qui m’arrive ?
Une chronique sur trois était consacrée aux turpitudes du gouvernement Di Rupo. Qu’un parti socialiste prenne le pouvoir, avec quelques autres il est vrai, j’avais difficile de supporter la gestion du pays de ces renégats. Les critiques étaient abondantes et faciles, du jamais vu : l’image déplorable d’un parti de gauche appliquant une politique de droite, pour sauver l’économie capitaliste !
Voilà que la droite pure et dure remplace les rosés, donc fait nécessairement plus franchement de dégâts, de façon décomplexée. Me voilà tombant dans un trou noir, non pas que je n’aie plus de griefs, au contraire, ils s’accumulent de manière inquiétante. Il n’y en a jamais tant eu. C’est un fait, il faut que je me force pour réagir. Toujours un coup d’avance, j’attends de leur part une nouvelle saloperie. Quand elle survient, je ne suis même plus étonné. Elle était dans l’air du temps, De Wever l’avait bien dit. Et comme Michel fait tout ce que Bart veut… Bref, je m’en fous !
Comment s’insurger contre une droite qui fait une politique de droite ?
Lutter contre des mesures impopulaires, certes, se jeter comme un seul homme à la défense des chômeurs, des vieux, des travailleurs à mi-temps, des intérimaires, on ne peut y couper sans montrer de la lâcheté. Mais cette droite qui produit ces malheurs, elle est dans son rôle et elle fait ce qu’elle a prévu. On ne peut pas la critiquer, elle, en tant que droite.
La seule chose que l’on peut lui reprocher c’est que le MR implanté à Bruxelles et en Wallonie n’a pas la majorité dans la partie du pays qu’il représente. Autrement dit pour les francophones, ce gouvernement n’est pas conforme aux règles d’égalité. S’il joue le jeu d’une majorité fédérale, c’est grâce à la représentation flamande et non pas grâce à nous.
Tandis que les socialistes dans l’ancien gouvernement avaient beau dire que sans eux… etc. on connaît la chanson, il n’en existe pas moins que le peu qu’ils ont fait dans le sens de la droite libérale, c’était encore beaucoup trop. C’était se renier et se ficher du monde.
Et ça, personne à gauche ne pouvait l’accepter.
Il m’arrive parfois de me dire à présent que l’électorat flamand impose son point de vue à l’électorat francophone, à quoi bon vouloir expliquer quoi que ce soit ? L’idée de rendre mon tablier m’est venue en attendant que l’émeute me réveille. Mais le rendre à qui ?
Et si l’émeute n’arrivait pas, tant l’état de pauvreté réduit les moyens intellectuels ! Le temps consacré à la recherche de la nourriture s’empare du temps de la critique. On assiste à une érosion générale des esprits.

1blogggg.jpg

D’autant que tout cela est précaire, tributaire d’un emballement. Les moments où tout bascule sont rares. La foule est incertaine, versatile, capricieuse. La droite et les médias, tous pratiquement d’accord croient la maîtriser et en garantir le pacifisme. À leur place, j’en serais moins certain. La situation pourrait évoluer très rapidement dans l’un ou l’autre sens. En gros, le Belge est majoritairement conservateur et de droite, même si du Nord au Sud on sait que de tout temps, il y a plus de gauche d’un côté et plus de droite de l’autre. Pourtant, il n’est pas sûr que ce mandat aille jusqu’au bout. Jan Jambon a intérêt à remplir les réservoirs de ses autopompes et compter les caisses de grenades lacrymogène.
Faut-il être sot comme Charles Michel de prétendre poursuivre une mise en adéquation des foules d’après un schéma économique qui exige que nous soyons de plus en plus « adaptés » à l’économie mondiale, c’est-à-dire en pertes constantes de droits sociaux et de salaires !
Il n’ignore pas que la foule a beau être anesthésiée, groggy debout, elle pourrait se réveiller, être sauvage quelques heures quelques jours, quitte à retomber dans son coma et renier avec force ce qu’elle vient de commettre.
Nous avons aussi, un bel exemple venant de France, de ce qu’un gouvernement socialiste de coalition aurait pu faire en lieu et place de l’actuel MR, avec les partis flamands de droite.
Di Rupo a du bol. Il n’aura pas le sort de François Hollande et du PS français.
C’est Charles Michel qui va prendre tout à sa place. Pourvu que son vieux ne fasse pas un infarc… Je suis tellement revenu de tout, que ça me ferait de la peine pour lui.

Commentaires

Ne te tracasse pas trop, Richard! Tant la gauche que la droite sont incapables de remettre de l'ordre dans les institutions qu'elles ont dirigées et orientées pendant si longtemps. Il faut donc de temps en temps une droite pour remettre de l'ordre à gauche et une gauche pour remettre de l'ordre à droite. Mais une gauche ne remettra jamais de l'ordre à gauche ni une droite de l'ordre à droite. Ces réflexions ne concernent hélas pas le monde financier qui ne vit que pour lui-même et se tamponne de la gauche et de la droite...

Très juste et bien observé.

Poster un commentaire