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Chronique de l'imbécile.

S’il y a bien un exemple de duplicité, c’est bien les gens de pouvoir parmi lesquels certains tenaient Bart De Wever en piètre estime avant qu’il ne devienne incontournable. Ils ont dit des abominations sur lui et promis à leurs électeurs qu’ils n’entreraient jamais dans un gouvernement avec la N-VA.
Et voilà que c’est le Bourgmestre d’Anvers qui donne le ton !... que le petit Chastel exulte !... que la réunion de nouvel an du MR rassemble les marquants du parti en joie… un Gérard Deprez chuchotant à l’oreille du prince… …un Didier Reynders à qui Charles vole la vedette faisant contre mauvaise fortune bon cœur… qu’enfin le premier ministre triomphe et est acclamé pour son discours d’une si surprenante banalité qu’on le croirait écrit par son père quand il flattait Jean Gol… que cette bourgeoisie, certainement une des plus bêtes d’Europe s’enthousiasme de la pire des situations sociale et politique qu’on n’ait vue depuis la Libération !
Et la presse emboîte le pas dans le dithyrambe.
Ce n’est pas qu’il faille attendre beaucoup de cette droite attachée à l’extrême droite comme le lierre circonvient un tronc, ce qui est renversant c’est la manière dont l’électorat francophone trompé par le MR applaudit « les sauveurs de l’économie » alors que ces redondants personnages étranglent le peuple !
L’aberration, c’est bien cette démocratie par délégation de pouvoir. On s’y moque des principes et on s’assied sur les consciences. Quelle serait la majorité qui admettrait comme positif l’état de pauvreté d’une grande partie des électeurs ? Et pourtant, c’est ce qui se passe.
Les sacrifices sont « nécessaires » au redressement, selon les dires libéraux et ultralibéraux.
Oui, mais lesquels ?
Les dernières déclarations de Bart De Wever à l’émission « De Zevende dag » sur la VRT, ne laissent aucun doute là-dessus. Elles sont un véritable scandale.
Le gourou d’Anvers pense que des économies sont encore possibles dans la gestion des indemnités de chômage et de l’assurance-maladie, tandis qu’ailleurs on aurait raclé jusqu’aux fonds de tiroir ! Comme si le vrai assainissement ne passait pas par remettre aux normes européennes la taxation des grandes fortunes ! On a oublié à la N-VA et au MR que la Belgique est un paradis fiscal, et que des centaines de millions s’économiseraient parallèlement sur les dépenses de l’État et que l’ensemble ferait un beau magot ! De par la nature de ses Régions et de sa Fédération, la Belgique est le pays au monde le plus doté en gouvernements, cinq en tout.
Charles Michel et le parti MR se sont dits gourmands des réformes proposées par la N-VA !
Les dirigeants de ce pays – je n’ai pas d’autres mots – sont des voyous nuisibles, tous surpayés pour le peu de qualité des services qu’ils rendent à la Nation !

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Pourquoi péjorativement le dictionnaire définit-il le mot « voyou » comme étant lié au peuple des trottoirs ? Rompant avec cette discrimination, on pourrait au contraire estimer qu’un personnage situé au plus haut de l’échelle a plus de capacité de nuire au plus grand nombre, qu’un chenapan le nez au vent sur les trottoirs en quête d’un mauvais coup.
Peu d’électeurs sont de cet avis. Le long fleuve tranquille des urnes va son train sans trop inquiéter ceux qui conduisent le peuple au pire.
La disposition d’esprit qui considère que le mot « voyou » peut s’appliquer à d’autres personnes que ceux rencontrés dans la rue, n’est pas courante. Est-ce pour autant qu’elle est injuste ?
Si le commandement ne vaut pas cher, au moins l’opposition serait-elle plus intègre ? Va savoir ! Elle s’oppose à quoi l’opposition ? Mais à des détails, souvent infimes, parce que les gens qui la composent ne sont pas au pouvoir, c’est tout.
En gros, l’opposition pense comme Bart De Wever et Charles Michel sur l’économie, la mondialisation, la régionalisation de la Belgique et sur tout ce qui fait la pérennité des solutions bourgeoises aux problèmes structurels et ponctuels de cette société !
Alors l’espoir ? Dans ce fichu pays, on en est à attendre que le voisin (la France) se décide à flanquer ses dirigeants à la porte, afin d’envisager la solution pour les nôtres.
Comment ne pas être consterné par tant de platitudes, de peurs savamment orchestrées et malgré cela être obligé de suivre une opinion majoritaire profondément incapable de se libérer du chemin des abattoirs qui l’attire comme un trou noir ?
Assister impuissant à la bêtise crasse triomphante, à l’égoïsme profond des gens de pouvoir et à leur incroyable versatilité, sentir que la voie est mauvaise et y être le marcheur obligé poussé dans le dos par les marcheurs passifs, c’est une épreuve à laquelle on ne se résigne pas sans éprouver de la honte pour les citoyens de ce pays.
Peut-être suis-je prétentieux, éternel insatisfait et jaloux des talents bien supérieurs à ma médiocrité personnelle ? Sans doute. Mais alors, en compagnie d’économistes, de juristes, de philosophes, d’hommes de science et de culture dont la liste serait trop longue pour une simple chronique et qu’on ne lit, ni n’entend jamais, dans les journaux, aux tribunes officielles et dans les conversations de la bourgeoisie.
Alors oui, en cette noble compagnie, j’accepte ma condition d’imbécile.

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