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La fermeture bis.

Après celle des bordels d’Alphonse Boudard, voilà celle de l’Europe d’Angela Merkel !
L’Europe va mal. On le sent même dans les discours pro européens de Charles Michel. Quand il se lance dans des sujets pareils, le premier ministre a tendance entre deux phrases de relever la tête de son papier et à regarder furtivement à gauche et à droite comme s’il craignait que quelqu’un dans la salle ne se lève pour lui en coller une. En réalité, il regarde si ses agents de sécurité sont prêts à intervenir.
L’Europe le rend de plus en plus prudent. La dernière fois, il jetait des regards d’homme traqué !
Nous pourrions l’être aussi, tant depuis Robert Schumann nos élus délégués à l’Europe nous ont promenés en nous racontant les pires craques sur les énormes avantages que nous aurions en faisant l’Europe.
Voilà quelques années qu’ils ont renoncé à nous la rendre heureuse. C’est qu’ils ne peuvent aller plus loin dans le fantasme. De même, ils ont renoncé à la propagande de l’Europe au niveau des écoles primaires et gardiennes. Finis les petits drapeaux, les illustrés, les cartes des spécialités, de la saucisse de Francfort au fromage d’Édam, du Parmesan, aux castagnettes, etc. pour le bouquet final à la Tour Eiffel, cela revenait trop cher. Même les tout petits réclamaient plutôt la suite de Dark Vador.
À Liège, les plus ardents à soutenir l’Europe, le PS liégeois aux commandes de la Ville en revient aussi : ça ne fait que la troisième fois que l’Europe retoque le projet des tramways, il faut bien le dire dans un parcours tout tracé et sans intérêt pour la jonction rive gauche / rive droite.
À l’heure de la descente sous les deux chiffres de croissance de la Chine, de la chute des prix du pétrole et de l’afflux des réfugiés d’Afrique du Nord auxquels se mêle le flot continu des réfugiés économiques du Maghreb, l’Europe se désagrège, Schengen est une farce, le problème grec de la dette est toujours là, Varsovie a trouvé son petit Napoléon et l’Angleterre s’apprête à faire un référendum pour en sortir.

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Qui a lu Gibbon, dans ses deux gros tomes de la collection « Bouquins » sur le déclin de l’Empire Romain, en avait retenu que pour venir à bout de l’empire, il avait fallu attendre plus de cinq siècles. L’étonnement du lecteur que l’Europe pourrait se désagréger après seulement 65 ans d’existence (déclaration du 9 mai 1950) montre assez qu’on ne s’y attendait pas si vite.
Et pourtant, on a tous les ingrédients pour.
1. Absence de cohésion des peuples par l’absence de lois sociales communes ;
2. Un vent libéral d’extrême droite contraire à l’union souffle sur les pays ;
3. Une Europe trop attachée à la mondialisation de l’économie navigue sur les avis des Places boursières ;
4. Un envahissement pacifique par une transhumance des pays d’un autre continent et une guerre de religions exportée de ce même continent ;
5. Une incapacité à mesurer les sombres perspectives des classes défavorisées, faisant près de trois cent millions d’Européens des sous-citoyens.
Cette liste n’est pas exhaustive.
Les règles communes sont en réalité des chiffons de papier qu’on ne respecte plus, comme par exemple la règle des 3 % maximum de déficit, règle que la France n’a jamais respectée. Que les taux d’intérêt des dettes souveraines passent des alentours de zéro à deux ou trois % et c’en serait fini de l’euro !
La fin du traité de Schengen (défense des frontières extérieures) est imminente, tant les États « agressés » par le déplacement massif des populations rétablissent les leurs, tandis que l’Europe n’aide en rien les pays de contact premier avec l’immigration de masse : la Grèce, l’Italie, la raison principale étant que l’Europe n’a pas d’armée. Un continent qui n’a pas de vocation militaire, c’est bien, sauf en temps de guerre. C’est plutôt fâcheux.

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