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Après le Rubicon, la Bérézina.

« Hollande et la primaire : second souffle ou dernier soupir? » titre très joliment Mediapart.
Voilà bien le fond du trou pour Hollande, dont la stratégie d’une primaire à gauche devient l’ultime défense d’un politicien à bout d’inventions !
Qui aurait cru que la gauche allait en arriver là ? Qui pouvait deviner sous les traits d’un Don Quichotte candidat, qu’il y avait un Sancho Panza président ?
Comme écrit toujours l’excellent Médiapart qui n’a pas d’équivalent en Belgique puisque la presse y est confisquée par la bourgeoisie d’argent : « Le président de la République n’étant plus en mesure de se représenter, le citoyen François Hollande sera candidat à la candidature de son parti. La primaire socialiste aura lieu les 22 et 29 janvier prochains. »
On assiste à la décomposition de l’État français pratiquement en direct et non stop.
Les échauffourées dès le début de l’Euro 2016, à Marseille et Nice sont comme un tour d’échauffement aux syndicats qui protestent contre la loi El Khomry. Un salafiste tue un policier et son épouse à Magnanville. Des casseurs suivent dorénavant tout défilé syndical. À Paris, ils brulent des voitures sur la place de la République. Etc. La liste s’allonge. On se croirait à un festival de protestations contre le gouvernement musclé d’un François Fillon. Eh bien non ! C’est le bilan provisoire d’un gouvernement élu par la gauche française !
Que serait-ce si Valls n’avait pas fait voter l’état d’urgence à l’Assemblée ! Cazeneuve, ministre de l’intérieur s’agite beaucoup à la télévision, serre des mains sous les projecteurs, le téléspectateur se croirait dans les débuts d’un feuilleton cinématographique parodiant la fonction du ministre. On s’attend à voir Louis Jouvet sortant du 36, quai des Orfèvres.
L’électeur de gauche aurait dû se méfier de Hollande. Il avait pourtant eu l’occasion de le voir à l’œuvre au Parti socialiste, lorsqu’il était premier secrétaire. Il avait déjà l’art de laisser pourrir la situation. Martine Aubry avait prévenu « Quand il y a du flou ; c’est qu’il y a un loup ». C’est un peu vrai, sauf que « mou » semble plus approprié que « loup ».
À la première difficulté, le gouvernement se braque, Hollande se terre à l’Élysée et Valls se prend pour un élu de droite des Républicains. Ses ministres rompent des lances contre les agitateurs sans qu’il y ait la moindre ouverture vers un dialogue de conciliation. L’opinion s’enflamme et c’est dans la rue que la protestation est la mieux entendue.

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Et tout ça avec un gouvernement socialiste et un président du même bord !
À la quatrième année du gouvernement Hollande, 8,8 millions de Français sont considérés comme pauvres, avec moins de 977 € par mois, plus de 6 millions de demandeurs d’emplois sans compter parmi eux, ceux qui ont renoncé à s’inscrire !
La quinzaine de millions de laissés pour compte savent encore lire. Les magazines publient comme une régalade les dividendes des grands industriels ou les salaires des footballeurs. Dans la haute administration et au Parlement, ce n’est pas triste non plus, quoique mis hors pratique par Hollande, le cumul de mandats et les avantages en nature vont bon train. Un ministre, celui des Armées, cumule ouvertement et impunément.
Où va la République ?
Et si les émeutes se poursuivent, si les terroristes sèment à nouveau la mort par quelques failles du dispositif ou une attaque qu’on croyait impossible, que va faire le président de la République ?
Des bruits courent qu’il pourrait ne pas finir son mandat ! Est-ce possible d’en arriver à cette dernière péripétie ?
Quant à l’avenir de la gauche, il n’est peut-être pas mauvais que ceux qui s’en réclamaient sans en être vraiment s’en aillent.
Vivement ce moment où l’extrême gauche ayant perdu son qualificatif, sera la gauche, tout simplement.
Et que ce qui reste du PS aille au diable, s’allie avec François Bayrou ou avec tout qui se dit du centre, qu’importe, du moment que le PS ne se gargarise plus d’être un défenseur des travailleurs, on s’en fout.

Commentaires

Toujours impeccable dans l'analyse. Et le Don Quichotte candidat qui masquait le Sancho Panza président : brillant en plus d'être drôle.
Merci.
Un fidèle lecteur

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