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Divorce et corruption.

Les médias professionnels traitent avec mépris les auteurs des blogs coupables d’excès d’appréciation ou de dépréciation.
C’est vrai.
Être son propre censeur et tenir des propos modérés est difficile. Les sources dont disposent les blogueurs sont quasi entièrement dans les mains des professionnels.
Les sources détenues par les médias sont autant manipulées et interprétées par ceux-ci que par les blogueurs eux-mêmes. Les professionnels ont une qualité supplémentaire qui les rend davantage dangereux, ils sont lus par un plus grand nombre de gens.
La presse ordinaire si dédaigneuse du people ne fait pas autre chose à l’occasion.
Une personnalité s’enrhume ou divorce et aussitôt chacun y va de son commentaire et laisse aller son imagination.
La presse dite « sérieuse » s’est abandonnée la semaine écoulée dans les bras des fans de Johnny Depp dans l’action en divorce de son épouse Amber Heard.
Tout est bon pour sauver l’acteur de la suspicion d’avoir frappé ladite qui s’est présentée le visage tuméfié, jusqu’à dire que les traces des coups n’étaient rien d’autres que les effets d’un habile maquilleur. En renfort, Lily-Rose, sa fille et Vanessa Paradis son ex, un producteur, etc. sont garants de la douceur du pirate des Caraïbes.
On est surpris de voir comme la nature humaine dépeinte est sujette à transformations selon qu’elle soit d’un homme commun (violent envers les femmes) ou célèbre (gentil et abusé par une mégère).
Qu’est-ce que le journaliste en sait ? Est-il besoin de lui apprendre qu’à part quelques fondus, tout le monde s’en fout ?
Ne fait-il pas exactement la part belle à une information dont il n’a connaissance que par le dépôt d’une demande en divorce ?
C’est faire œuvre de journaliste que la publication de ce genre d’information ? Un psy devrait étendre l’étude du cas Depp aux auteurs des âneries écrites à son sujet.
Jeudi un vent contraire semble inverser la machine. L’avocat de Head dépose des « preuves » des violences. Etc…
Plus sérieux, quand même,
L’affirmation de François Lenglet du jeudi 26 mai dans « Des paroles et des actes » qui recevait Jean-Luc Mélenchon. Le président bolivien, Evo Morales, est un corrompu, affirmait l’économiste médiatique.

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Ici, il s’agit bien d’une affirmation plus significative du comportement des médias sur la politique en général. Morales est un homme de gauche au pouvoir, donc c’est un corrompu !
Ils ne peuvent pas s’extraire de ce qu’ils pensent pour être impartiaux dans leur critique. Il est vraisemblable qu’il n’existe plus aucun journaliste des médias qui soit de gauche ou qui, étant de droite, sache quand même faire preuve de discernement.
Du coup, on en revient à une presse d’opinions, sauf qu’il n’y en a plus qu’une !
Ainsi, les électeurs du Soir, de la Dernière Heure, de la Libre et de leurs dérivés provinciaux lisent et s’imprègnent d’une culture de la plus pure droite capitaliste, c’est-à-dire qui va directement à l’encontre de leurs propres intérêts.
Pour la fin de l’histoire, Lenglet a déclaré au candidat à la présidentielle de 2017 qui lui demandait "une preuve", expliquer que "la petite amie de monsieur Morales (...) a bénéficié de 500 millions de dollars de commandes publiques". Une accusation démentie dès le lendemain par l'ambassadeur de Bolivie à Paris dans un courrier adressé à France 2. Le président bolivien, un temps poursuivi pour "trafic d’influence", a finalement été blanchi par une enquête parlementaire.
La chaîne publique a "choisi de retirer l’émission" de son replay.
Lenglet a dû avouer « …que les termes que j'ai utilisés pour qualifier le président Morales, lors de ce débat télévisé pour le moins animé, n'étaient pas appropriés".
Rares sont les mea culpa de la presse et des médias. France 2 et Lenglet ne l’auraient peut-être pas fait sans l’intervention de l’ambassade avec preuves à l’appui.
Le gros du public restera persuadé que Morales est un corrompu.
Depuis longtemps on sait que toutes les contrevérités qui vont dans le sens que les autorités approuvent sont toujours bonnes à dire.
Bien entendu, la grande presse prendra un air dégoûté en parlant des blogueurs de mon espèce. Il est vrai que je le lui rends bien.
Le croirait-on ? Les grèves s’amplifient en Wallonie au prorata de la Flandre obéissante.
Les Michel sont en train de livrer les Francophones aux ukases de l’économie libérale.
C’est grave docteur ?

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