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Regroupement familial.

Jean-Luc Mélenchon était invité à l’ouverture du 37e Congrès du PCF ce 2 juin à Aubervilliers. Les communistes se rallieront-ils à lui pour 2017 ? Beaucoup l’espèrent.
Voilà le genre d’information qui fait plaisir.
Le président du PS Élio Di Rupo serait-il plus bête que Pierre Laurent du PCF ?
Tant que les petits partis d’extrême gauche ne pesaient d’aucun poids dans la baratte à beurre électorale, les caciques du PS les ont combattus comme les pires ennemis.
On se souvient des diatribes du temps d’André Cools et de l’affaire des sept délégués, comme les sept samouraïs de Cockerill mis à pied par Lambion, président de la FGTB liégeoise, alors que ces syndicalistes ne faisaient que respecter un vote d’assemblée pour la poursuite d’une grève. Mais Lambion avait déjà négocié une reprise avec l’employeur.
Le PS de ces années de plomb n’existe plus. Les chefs le voudraient bien, mais l’opinion de gauche n’est plus leur dupe.
Les travailleurs se moquent des égos. Il faut donner une place sur la scène politique au PTB, et négocier avec ses responsables.
Ce n’est pas facile. L’actuel bureau du PS est toujours de la vieille école : celle qui se gardait bien d’écouter des courants à l’intérieur du parti et qui était adversaire d’une libre discussion sur les sujets qui fâchent.
Les réticences viennent d’en haut.
Mais les chiffres sont là et le PTB sera bientôt incontournable dans les cuisines postélectorales.
En France, au vu des sondages et de l’émiettement du PS de Cambadélis, la situation est différente de la Belgique. Hollande, Valls et Macron dérivent vers le centre et bientôt le PS, éclaté ou pas, aura cessé de compter comme force politique, en tous cas les électeurs de gauche s’apprêtent à le quitter massivement. Il devient absolument indispensable que l’on se compte dans les états-majors parisiens et qu’on reparte vers un grand parti possible de peser sur le système.
La donne a changé. Le temps de la mise en commun des forces du travail est arrivé.
Les deux hommes (Laurent et Mélenchon) se sont même donné l’accolade réconciliatrice.
Côté belge, le PS en Wallonie et à Bruxelles n’a que peu souffert du gouvernement Di Rupo, dans sa politique centriste vouée à la conservation du pays dans le système capitaliste mondialisé et à la monarchie, symbole de l’unité de la bourgeoisie.
Mais le transfert des électeurs du PS vers le PTB pourrait à plus long terme faire payer au PS les erreurs de son président.

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Si au moins le PS ouvrait un dialogue avec le PTB, il pourrait en découler un renouvellement des vieilles lunes du Bureau du parti et réfléchir à deux aux moyens de préserver l’acquis des travailleurs menacé par Charles Michel et Bart De Wever.
Pour cela, il conviendrait de traiter autrement le PTB que les Écolos et le CDH, c’est-à-dire jouer franc jeu et à égalité de part et d’autre du tapis vert.
De cette utopie à la réalité, il y a une grande distance à parcourir. Le PS belge n’est pas en situation de panique comme le PS français. Il a encore de la marge.
Des luttes actuelles, naîtront peut-être des socialistes d’une nouvelle génération détrompés des effets nuls de la social-démocratie et du bluff de la société de consommations. Mais on pourrait de la sorte gagner du temps – peut-être une législature après celle qui vient – et proposer une autre démocratie.
La direction du PS retiendra-t-elle la leçon ?
La saison n’est plus aux discours courtois et aux passes d’arme diplomatiques entre Michel et Di Rupo.

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