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Un air de vacances…

Ce dimanche midi sur nos télés nationales, le dernier champ clos politique de l’année n’a pas vraiment fait le poids.
Les crocodiles de la RTBF ont fait tout ce qu’il fallait pour que le départ de Florence Hainaut passe pour son envie personnelle de quitter les studios. En réalité, la production est entièrement responsable de la perte d’audience. Si on ne secoue pas le cocotier, la rentrée de septembre pourrait être le début d’un nouveau drame. Il faut qu’on sache que le présentateur n’est pas responsable des décors, des journalistes maisons et même jusqu’à un certain point des sujets et des invités.
On voit bien où le bât blesse. La présentatrice était parfaite. Hélas ! la médiocrité du reste a fait le désastre. C’est pathétique comme les chefs se défaussent sur les subordonnés.
Sinon, même débats aux deux chaînes. On a même vu simultanément Gérard Deprez sur RTL et RTBF dire la même chose sur le même sujet !
Justement à propos des choix des thèmes et des hommes, consensus général « Ils n’auraient pas dû partir, à propos des anglais ». ou encore « on devrait revoter, le référendum n’est pas le sommet de la démocratie, le parlement anglais est seul souverain » et autres successions d’ânerie à faire pleurer de bêtise.
Comme je le craignais, l’Europe condense les vieux crabes de tous les états membres qui y viennent pantoufler. La Belgique en a fourni de célèbres comme Louis Michel et Gérard Deprez.
Un signe qui ne trompe pas, l’après Brexit du gouvernement belge qui prévoit toujours tout sans jamais une idée originale, a nommé Paul Buysse pour gérer la crise. Elle est composée de 2 francophones et de 7 Flamands.
Et de quoi va-t-on y parler ?
De la possibilité de reconstruire l’Union Européenne sur de nouvelles bases ? Non, vous n’y êtes pas. On va parler du sauvetage du pognon que les entreprises flamandes ont engagé en livre Sterling et du rapatriement des affaires rentables.
Emmanuelle Praet est logique avec elle-même. La démocratie du 50 + 1 n’est valable que si la majorité est conforme aux lois du bon sens bourgeois dans le respect des autorités. Quand elle dévie de ce bon usage, la démocratie peut être momentanément suspendue, jusqu’à ce que les élections suivantes remettent le pays sur les rails.
Pour elle et Christophe Giltay, le parlement anglais serait en droit d’ignorer le référendum !
Quand je pense que les mêmes piaillent de colère dès qu’une « infime » minorité de travailleurs empêchent les bus de rouler.
Il y avait comme un consensus sur le plateau de RTL ce dimanche. De Deprez à Buysse, en passant par les animateurs de Deborsu, on devrait annuler le Brexit et faire comme si rien ne s’était passé.
Giltay a même comparé l’'ancien maire de Londres Boris Johnson, adversaire de Cameron au sein de son parti… à Richard III ! Mais comme Giltay n’est pas si calé que ça en histoire, il voulait parler de la caricature que Shakespeare a faite d’après Thomas More, courtisan de Henri VIII. Comme quoi on peut dénoncer le populisme et être soi-même un vecteur de ce « mal du siècle » (1).

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Bref, dimanche très édifiant sur l’irresponsabilité de nos élites. En restant gravement en retard du quotidien, ne comprenant rien à ce qui se passe, ils sont déjà en train de remettre l’Europe sur orbite … C’est à dire droit à la catastrophe.
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1. Histoire de l'Angleterre, Philippe Chassaigne, Champs Flammarion, 2001.

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