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Un journaliste flamand à la sinistra…

…ça n’existe pas, mais sinistre, oui.

Les partis flamands qui font l’essentiel de la majorité de ce curieux gouvernement ont une conception pour le moins singulière du syndicalisme.
Pour eux, la grève est une manifestation de mauvaise humeur des travailleurs d’une entreprise ou d’un secteur d’activités contre un ou des employeurs. Quand il s’agit de faire grève contre une décision d’un gouvernement, c’est une grève politique !
Par exemple, un saut d’index, passer de 42 heures à 43 ou changer les règles d’indemnisation du chômage s’y opposer débouche sur une situation qui s’apparente à un coup de force contre une décision prise par les représentants du peuple démocratiquement élus.
Dans ces conditions, c’est le gouvernement qui serait victime d’un complot !
On voit ou un pareil raisonnement conduit : à une passivité dangereuse qui laisse au pouvoir toute latitude d’asservir les travailleurs, puisqu’il suffit à un gouvernement soutenu par des partis de droite (comme c’est le cas) de suivre à la lettre les suggestions des financiers et des industriels pour atteindre à une économie et à un équilibre financier parfait.
À ne pas confondre avec la prospérité des habitants et à l’harmonie des classes sociales, comme il se doit.
Charles Michel serait victime d’un complot des partis socialistes des Régions qui auraient parties liées avec la FGTB. C’est en ce sens qu’il faut lire la diatribe du père venant au secours du fils, grâce à la complaisance des journaux.
On doit imaginer aussi que les cadres syndicat-parti recevraient des instructions du Bureau du PS dans le plus grand secret de sorte que la base resterait en-dehors, sinon, si tout le monde était au courant cela ne serait plus confidentiel. Les assemblées seraient conduites par le bout du nez et les délégués des entreprises n’y verraient que du feu. Comme dans un James Bond, les instructions s’autodétruiraient la minute après que les cadres supérieurs en aient appris le contenu.
Élio Di Rupo et Marc Goblet rasant les murs une lanterne sourde à la main tiendraient des conseils privés avec certains dirigeants de la société civile et quelques journalistes. Le tout au nez au Bourgogne et à la barbe poivre et sel du vitupérant lanceur d’alertes du MR, Louis Michel en personne.
La voilà bien l’opposition extraparlementaire que tout dictateur en herbe souhaite avoir. Les Michel pourraient prendre conseil chez Erdogan qui n’a même pas eu besoin d’évoquer un complot pour mettre hors-la-loi un beau paquet de parlementaires turcs d’origine Kurde.
Et pas l’ombre d’une preuve, d’un MR infiltré au PS, d’un ardent flamingant bilingue caché sous le bureau de Marc Goblet, pas forte la police libérale, d’ici à ce qu’on interpelle le petit Chastel sur sa mauvaise gestion de crise, il n’y a qu’un pas.

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Bien entendu les partis flamands parmi lesquels on peut dorénavant compter le MR jettent ce cri d’alarme du complot en harmonie avec la majorité des Flamands plus que satisfaits des mesures d’austérité prises par ses responsables ainsi que par les surdoués du MR.
Les francophones, éructent un journaliste flamand très écouté de Bruges à Gand, rejettent toute idée d’économie et de réforme. Nous avons d’après lui une culture sociale qui peut nous faire dormir sans cauchemar alors que nos dépenses publiques représentent 54 % de notre produit intérieur brut. Ce veau-marin de la mer du Nord voit dans cet aveuglement le caractère dépensier de notre sécurité sociale. Il ne lui viendrait pas à l’esprit qu’une Belgique avec cinq gouvernement et neuf provinces, des doublons linguistiques en pagaille, une frontière des langues qui multiplient tout par deux, une armée mexicaine de parlementaires archi payée et une autre multitude à l’Europe, que toute cette chienlit n’est pas un peu pour quelque chose dans le mastic des 54 % qu’il nous présente comme une pure honte francophone ?
Ce qui gêne finalement ce roule-ta-bille du dimanche, c’est l’obstination des Wallons à se lever du pied gauche et à voter plus à gauche au fur et à mesure qu’on avance dans la panade économique mondialisée.
Ce qui rend nerveux ce pauvre type tient dans notre obstination à vivre « un temps révolu » au lieu de découvrir le monde qui vient aussi ravi qu’un Flamand à qui on rabote le salaire et qu’on pousse à accélérer les cadences, pour la grandeur de la Flandre et les émoluments de Bart De Wever.
Je souhaite à ce futur prix Albert Londres bien du plaisir dans son univers, quant à moi, je retourne comploter dans le passé.
C’est si bon d’être ringard et francophone !

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