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Deux censeurs pour le prix d’un !

S’il y a bien un thème qui me vient souvent à l’esprit et que j’ai essayé de retranscrire sous différentes formes, c’est bien celui de la liberté d’expression.
Être libre de dire et d’écrire ce que l’on pense sans encourir aucun délit est essentiel pour atteindre à plus de démocratie.
En ces années de pensée unique et de peur collective, ce n’est pas gagné. Internet, cette grande bouche médisante de l’à-peu-près en fonds de commerce, est le mauvais lieu que nous fréquentons tous. Tel quel, il est l’indispensable fourre-tout auquel il ne faut surtout rien toucher. Car y dire ce qu’on pense reste le meilleur moyen d’y penser juste, à la longue, par esprit critique et critique des autres.
Même Jean-Marie Le Pen n’aurait pas dû être sanctionné pour ses imprécations et ses raccourcis douteux de l’histoire. N’est-ce pas son droit de penser ainsi et les autres de penser autrement ?
Derrière toute sanction se cache une double imposture. La première est celle de la censure. De quel droit une loi peut-elle interdire de penser « faux » ? Le censeur pense donc juste, parce qu’une loi le lui dicte ! Ensuite viennent des juges qui estiment le délit et distribuent les sanctions. Ce voile prudent jeté sur les mots à ne pas dire, les réflexions à ne pas faire, n’est-il pas ce linge que l’on jette sur un mobilier avant de partir en vacances, de sorte que les gens ne peuvent savoir ce qu’il y a dessous ? Autrement dit, le pouvoir craint que certaines idées ne se répandent, qu’on laisse au moins au public le soin d’en décider.
Pendant longtemps la lecture de « Mein Kampft » a été interdite dans nos démocraties, par contre, nous avons été régulièrement assaillis des réflexions de ceux qui l’avaient lu pour nous. Comment peut-on juger du bien fondé ou de l’infondé d’un livre que l’on ne peut pas lire ?

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La seconde imposture enfin tient dans le vice caché de nos démocraties : celui de l’infini mépris que les « élites » ont des électeurs. Ils se croient tellement intelligents que par comparaison nous sommes des bêtes brutes sans réflexion, manquant de capacités intellectuelles, donc bons à tout y compris le populisme. Ce faisant et vu de telle sorte, il se pourrait bien que le populisme revête chez eux une forme d’intellectualisme synonyme de bêtise, plus grave que la nôtre.
Depuis les attentats des suppôts de Daech, les militants de la liberté d’expression sont sur la défensive dans les pays de l’UE, à cause du contexte politique actuel.
Bien entendu, une menace expresse qui se répand sur le NET et où il y a risque de mort d’hommes, n’entre pas dans la liberté d’expression, mais relève des tribunaux.
Bien que cela ait existé depuis que l’homme sait écrire, la population connectée en grand nombre augmente d’autant le risque, non pas que l’auteur de la menace mette son projet à exécution, mais à cause de l’effet d’annonce qui fait dans l’esprit de quelques-uns office de fatwa.
Est-ce une raison pour que Facebook ou Google détermine, ce que nous pouvons ou ne pouvons pas lire ou voir ? C’est un sujet de débat qu’il serait temps que nous ayons, plutôt que de laisser planer des doutes sur la manière dont on décide pour l’internaute.
Toute législation est scabreuse, partisane et inutilement contraignante. On ne légifère pas sur la morale et le civisme. Les lois construites contre les discours de haine n’ont jamais frustrés que ceux qui essaient de comprendre les motivations des auteurs des lois et des nouveaux délinquants qu’elles créent.
Les pays d’Europe ayant mis en pratique des lois contre les discours de haine ne sont pas plus à l’abri que les pays qui n’ont rien dans leur arsenal judiciaire répressif sur le racisme et les religions exclusives.
Les censeurs, « élite » au pouvoir, ont été rejoints par des superpuissances privées, capables par la seule force de l’argent d’imposer « leur » censure. Ce «pouvoir au carré» (gouvernements et géants d’Internet) travaille à nous cacher des choses, à nous en interdire d’autres, comme à nous en imposer en grands nombres, sans aucune transparence et sans compte à nous rendre.
On croyait avoir un seul censeur et voilà que nous en avons deux !

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