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Difficulté de se définir.

L’a-t-on oublié ? La traduction littérale du mot « islam » est « la soumission ».
L’Islam est donc compatible avec la démocratie par délégation, puisque le principe même du système est la soumission du plus grand nombre aux décisions d’un petit nombre. Sauf que dans l’esprit des islamistes, c’est la soumission à Dieu. Qu’on se rassure, il a toujours existé des compromis entre la loi de Dieu et celle des hommes. La preuve, l’Europe est le continent où a été inventé, il y a plus de cent ans, la vie en couple avec Dieu, même pour ceux qui ont décidé de faire chambre à part depuis la Loi de 1905.
Ce qui me gène dans la soumission, c’est le mot lui-même.
À s’en tenir à sa définition, le libre arbitre ou la liberté de choix devrait se trouver dans un compromis entre la soumission et l’insoumission, selon les rapports entre le pouvoir et nous.
On le voit bien, le maître mot c’est ce à quoi on se soumet, c’est-à-dire le pouvoir.
Insoumis de nature, je suis pourtant soumis au pouvoir. Je suis contraint de faire acte de soumission pour assurer ma tranquillité et aussi parce que ma nature, quoique rebelle, est pacifique.
Le pouvoir n’est nullement une conclusion scientifique qui constaterait que la capacité de décider pour les autres est réservée à des sujets plus intelligents et en meilleure condition d’exercer l’autorité.
La capacité supérieure d’un détenteur du pouvoir à diriger s’évanouit dès qu’on en discute.
Ce qui est certain, c’est que le pouvoir influence considérablement la personnalité de celui qui l’exerce.
En général celui qui le détient en prend un soin jaloux comme une maîtresse adorée.
On a bien essayé sans succès de le limiter pour le réduire progressivement, afin qu’il soit absorbé dans une organisation sociale idéale.
Personne n’y est jamais parvenu, attendu qu’il faut beaucoup d’ascendant et de pouvoir sur les autres à quelqu’un qui serait en plus vertueux, pour qu’il cesse. On voit le cercle vicieux.

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Pouvoir et vertu ne font pas bon ménage.
Les partis sans exception sont des variétés de l’absolutisme, selon Proudhon. Il est donc illusoire de définir un progrès d’après la définition que nous donnons à la démocratie. Dans les cas les plus malheureux, l’autorité fait régresser l’adulte.
La plus flagrante des soumissions politiques est en train de se produire sous nos yeux. C’est l’opportunité du Turc Erdogan qui profite d’un soulèvement d’une partie du peuple pour asseoir son pouvoir et le rendre pérenne. Celle non moins prégnante est la soumission à un patron et par delà au système économique. Les économistes que l’autorité affectionne le plus sont ceux qui sont le plus soumis à l’idée que le système économique actuel est le seul possible. Voilà qui englobe tous les économistes médiatisés.
C’est quand même notre civilisation « supérieure » qui a su prendre dans ses filets la majorité des citoyens pour les soumettre au pouvoir d’une minorité.
Il est impossible à la majorité politique actuelle de débattre des appropriations abusives que sont les grandes fortunes assises sur l’autorité par le pouvoir de la propriété, sans se désavouer elle-même.
Il n’y a d’indépendance de la conscience que fondée sur l’indépendance économique. C’est dire si l’humanité est mal partie avec une mondialisation de l’économie qui en exclut les neuf dixièmes.
L’esprit de propriété que l’on enseigne aux étudiants en économie développe celui de la domination, de l’amour propre égoïste, du même mouvement qu’il détruit l’amour pour les autres et le sentiment d’universelle appartenance à l’humanité.
Voilà pourquoi on ne peut pas être philosophe sans critiquer le pouvoir, la domination et l’absolutisme du système économique.

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