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"Fail. Learn. Succeed".

Voilà qui va réjouir ceux qui ne sont pas encore rassasiés de clichés sur la réussite.
"Tombe. Apprends. Réussis", c’est un match de boxe que vous faites avec ceux qui vous barrent la route. La victoire mène au pognon, gage de réussite unique et vénéré.
Certes, vous en prenez de toute part, vous êtes groggy debout, pire vous tombez le nez sur le tapis. Votre adversaire lève déjà les bras. L’arbitre compte. Vous vous relevez à neuf et vous flanquez la pâtée à celui qui a cru prendre le pognon à votre place.
Ah ! mais…
Changer de « business model », jusqu’à ce qu’une combine vous en fourre plein les poches, voilà le conseil des ambitieux qui ravit les egos et donne à moudre, quand on n’est pas une gonzesse et qu’on en a une belle paire en démonstration devant des dames. On voit d’ici Reynders raconter à Vrebos l’histoire du chat botté et tirer le meilleur parti de ses erreurs successives, pour en faire un conte de fée !
On est aujourd’hui arrivé à un tel dégoût dans ceux qui persistent à patauger dans cette merde, qu’on ne sait plus comment se boucher le nez devant le spectacle des entrepreneurs, des éminences de tous partis et des sommets d’intelligence de ce gouvernement de penseurs de la « Fric Parade ».
C’est qu’ils veulent attirer tout le monde, ces marlous !
Pas besoin d'être entrepreneur pour adopter le bon état d'esprit tout au long de sa carrière professionnelle. Tu es « chômistes » à La Poisse, village des Ardennes juste à côté de la maison de campagne de Guy Lutgen. On t’arrache un job en qualité de transvaseur d’huile de friture derrière un garage à Montzen (1100 € par mois à 40 heures semaine). Si tu n’as pas compris que c’était la chance de ta vie et qu’à partir de là tu peux remplacer Reynders, faire une conférence au club Lorraine ou devenir conseiller bancaire à la place de Callataÿ, tu mérites d’être sanctionné pour avoir regimbé sur l’approche d’un filon qui irait jusqu’à te faire voyager en Falcon, ou baiser ta femme au frais de l’Etat derrière les colonnes de marbre blanc du Taj Mahal.
La méthode "fail management" ("management de l'échec"), au point où on est, devrait faire partie du programme scolaire dès la maternelle.

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L’exemple de Charles Michel est à épingler. Son père se désolait, enfant, il ne savait rien faire. Coup de génie du papa, tu fais avocat, tu ne plaideras jamais, ton destin c’est d’être premier ministre. Tu tomberas quelques fois, tu seras bourgmestre d’une ville merdique à force de courbettes chez les commerçants du quartier chic, mais chaque fois tu te relèveras et, crois mon expérience, tu t’en mettras dans les poches avec l’admiration des moches en plus.
L’échec est l’un des scénarii possibles au commencement de chaque projet.
Tu as entendu parler de Reynders quand il était au chemin de fer, mis en selle par Jean Gol ? Non. Personne. Même pas à la SNCB. Personne ne s’est aperçu qu’il y avait son bureau.
D’une sinécure, il aurait pu faire une grande chose. Échec. Bon. Est-ce que cela l’a empêché de rebondir ailleurs, de fourrer son nez dans la finance dont il n’avait pas la moindre idée ?
Concrètement, cela consiste non pas à se préparer à échouer mais à prévoir des alternatives à chaque projet professionnel.
Des "plans B", ce n’est pas ce qui manque dans les fardes. Bacquelaine en est au plan « P » comme bonne planque. Avant cela il a eu tous les autres de « A à O ». Il en a même conservé quelques-uns, dis donc, qui lui rapportent encore !
Et puis, quand on est viré de partout, haï dans son propre parti, on peut toujours devenir expert. Il y a des experts pour tout, de nos jours, même devenir formateur en expertise dans le domaine où tu as fait faillite !
L’idée n’est pas de se désinvestir mais d’être capable de prendre une certaine distance affective vis-à-vis de son travail en ne se faisant pas fermière mettant tous ses œufs dans le même panier.
Ah ! la distance de l’affect dans ce qu’on fait… très important. Seuls les imbéciles adorent ce qu’ils font depuis si longtemps qu’ils ne font même plus la distinction entre coucher avec bobonne ou visser le trente millième boulon sur une palpeuse dont ils ne savent même pas à quoi elle servira !
Le tout n’est pas d’aimer ce qu’on fait, mais de dire avec force et persuasion qu’on aime ce que l’on fait et que c’est un des gages de la réussite. Voyez comme ils le disent avec passion qu’ils aiment les gens, parce qu’ils aiment ce qu’ils font. En vous parlant d’amour, distraitement, ils vous prennent le pognon que vous avez gagné honnêtement, mais ce n’est pas pour eux… non… la grandeur de la Belgique, son redressement… faire avancer les choses…
Quand Charles Michel décomposera-t-il les différentes causes de son échec ? Vous pouvez toujours attendre. Il n’a pas besoin de passer aux aveux pour rebondir.

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