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Un mec sans langue de bois.

Nous voilà dans une relation étroite entre l’idéologie bourgeoise et l’opinion, quand il est fait grief à Jean-François Tamellini, le remplaçant de Marc Goblet à la FGTB, d’user de termes excessifs à l’encontre du pouvoir politique et économique.
Je ne reproche pas aux journalistes politiques de collationner « les injures » et les « propos diffamatoires » de Tamellini, ni de renvoyer à l'initiative citoyenne "Moi, je travaillerai", qui s'oppose aux grèves et défend le droit au travail, la lecture édifiante d’un florilège des morceaux choisis du remplaçant, je reproche aux journalistes de manquer de culture et d’être ignorants des sens proposés des dictionnaires à certains mots valises employés par Tamellini.
Que cette même presse ait pris le parti de défendre la démocratie liée au libéralisme en ignorant le contexte actuel dénoncé par une autre presse (1) qui y voit une démocratie malade du libéralisme, c’est l’autre face du problème, puisque la presse dévouée au pouvoir jette l’anathème à son tour, parfois en mots tout aussi violents, sur ceux qu’elle recouvre de la même opprobre de populistes.
La Raison employée par la bourgeoisie pour se donner des connaissances théoriques et pratiques aboutissant à l’idéologie libérale, se conçoit tout aussi bien en dehors du rationnel, que la philosophie de Marx, dans la société de classes qui développe ses convulsions devant nous.
On ne voit que trop bien pourquoi la presse n’établit pas un juste équilibre entre elles. Cette presse en Belgique est au service du système cadenassé par une oligarchie qui ne laisse imprimer que la « bonne parole ».
Lorsque Tamellini emploie pour désigner les gens du gouvernement le mot « voyou », terme que Richard III utilise également pour les mêmes raisons, il conviendrait de se référer aux sens 2 et 3 des dictionnaires et pas au sens premier (Gamin des rues, déluré et mal élevé) soit « avoir des procédés de voyou » ou encore « qui est digne d’une canaille ». Canaille serait même de loin le mot juste (une personne digne de mépris), si ce n’est que l’usage en a été perdu dans ces temps de perte de vocabulaire.
Charles Michel est une canaille parce qu’il n’est pas au service des pauvres, quand il distrait les moyens de l’État par l’impôt à d’autres fins et qu’il le sait.
"Ecervelés", "branquignole", "menteurs pathologiques", "incompétents notoires", "pantins", "pingouins", "copains de nazis", écrit Tamellini. On ne va pas refaire le coup du dictionnaire, sinon de finir la journée dessus. À ce propos, le journaliste 2016 vit la torture du caméléon qui doit se fondre dans le décor. Si c’est un amoureux des mots et des formes, il doit être bien malheureux, obligé de calquer sur la pensée unique la suppression des mots pastels qui nuancent encore le destin économique de ce qui reste de la démocratie.

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Tamellini, en vrai enfant du peuple, n’est pas de ce monde là. Il ne sait pas l’art de parler pour ne pas dire grand chose et apprendre aux autres tout ce qu’ils savent déjà.
Avec une licence d’avocat en poche, il se serait bien gardé de dire ce qu’il pensait. Et la presse, avec quelque goût pour l’enquête parallèle, aurait pu vérifier si Tamellini dit vrai.
"C'est la FEB qui écrit les textes du gouvernement", assure-t-il sur les ondes de la RTBF. "Je peux le prouver. C'est le cas pour les pensions".
Que dire de mieux ?
Réponse des intéressés à laquelle la presse ajoute son petit grain de sel en empathie anti populiste « Une provocation qui n'est pas passée inaperçue auprès des organisations patronales. "Tamellini est dans la droite ligne de ce que fait toujours la FGTB: taper sur tout ce qui propose un développement économique", rétorque Vincent Reuter, Administrateur-Délégué de l'Union wallonne des Entreprises dans le journal L'Echo. »
Si c’est Reuter qui le dit !... Par contre un qui aurait mieux fait de la fermer, c’est le patron de Pairi Daiza, Eric Domb : "Ce genre d'affirmation, c'est du populisme, qu'il soit de droite ou de gauche". Quand on vit des visiteurs pauvres et riches du parc, commercialement, cela s’appelle une maladresse.
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1. Essentiellement la presse française contestataire. Il y a longtemps que les capitaux belges ne s’investissent plus dans ce genre d’informations. La démocratie libérale paie ses bouffons, pas ses détracteurs.

Commentaires

Demander de pratiquer la délation, la dénonciation est digne d'un parti nazi, Tamellini n'a fait que d'apposer la véritable étiquette que la droite mérite. Surtout quand une certaine Christine voudrait ouvrir un débat sur le burkini tandis que 3 mois plutôt elle ne savait pas ce que c'était (comme tout le monde d'ailleurs), c'est une manoeuvre similaire au parti nazi que de vouloir rendre responsable un groupe de la société.

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