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Westphael contre Wesphael.

C’est reparti comme dans Kramer contre Kramer sauf qu’ici on verra bien si Westphael tiendra le coup contre Westphael. Le jeu consiste pour lui à rester calme montrer une image de victime aux jurés. Ce ne sera pas facile.
Les petits potins des faits divers ont fini par avoir ma résilience à l’entraînement général dans l’affaire Bernard Wesphael–Véronique Pirotton.
Tous les journaux ont leur petite idée là-dessus. L’opinion est partagée entre coupable et non-coupable. Je ne me suis jamais rien interdit dans ce qui retient mon attention, il n’y a pas de raison, que je ne pousse pas ma roucoulante dans ce dont on parle partout.
Il me souvient même de l’avoir déjà fait « à chaud » au lendemain des faits qui préoccupent l’opinion aujourd’hui. Cette chronique là je la regrette. Les coups de cœur sont mauvais. On ne réfléchit pas trop dans l’immédiat. Les convictions poussent comme des champignons. On voit le chapeau, on ne s’inquiète pas du rhizome. La seule chose intéressante qui apparait en conclusion, c’est la dangerosité d’une conviction fondée sur les apparences.
Il faut dire aussi qu’on se laisse emporter par la défense de la mémoire d’une victime qui était aussi une jolie femme. On s’indigne de l’insistance quasiment sadique de l’amant pendu deux jours au téléphone et du manque de fair-play de Wesphael qui tient pour nul la volonté de son épouse de s’isoler un week-end pour réfléchir à sa situation et qui n’a de cesse de l’aller rejoindre pour la tourmenter davantage.

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Ils m’ont tout l’air de deux prédateurs, gros amateurs de sexe, à l’affût d’une femme tourmentée et faible, ces deux là ! L’accusé qui selon les faits consignés dans le dossier, entre deux séances de reproches, lui fait l’amour au moins deux fois, ce qui laisse supposer de la part de Véronique un goût fort pour la baise quoique son partenaire lui répugne, ou une sorte de viol perpétré par un violent qui joue les agneaux devant la police l’heure d’après.
Le psy qui adore sa patiente, couche avec elle, ce qui est déontologiquement formellement interdit, mais refuse de sacrifier sa tranquillité en se mettant en ménage avec une femme dont professionnellement il a abusé, alors qu’elle le lui a demandé. Ensuite, celui qui préfère le célibat se répand en considération violente sur le mari, comme s’il n’était pas responsable du « coup de tête » de sa maîtresse, qui ne l’est plus, mais qui le redeviendra bientôt. Voilà un comportement curieux, pour un psy ! Quand on pense que ce type s’affiche dans les médias et se vante presque d’avoir eu des relations sexuelles avec la victime, il faut être en Belgique pour voir ça !
On n’a pas affaire à des gentlemen.
La douce Véronique ne se débattait pas entre deux enfants de chœur, mais plutôt entre deux sacrés égoïstes, imbus d’eux-mêmes et gravement atteint d’une maladie histrionique.
Le reste appartient à la conscience des personnes habilitées à donner un avis selon la loi sur l’affaire. Bernard Westphael est-il coupable ou innocent ?
Si notre homme est coupable, c’est un joueur qui espère repartir innocent du tribunal en clamant son innocence ; car, il ne faut pas l’oublier, c’est un politique qui veut rebondir dans la seule chose qu’il sait faire : représenter les électeurs moyennant un salaire. Il n’a pas les 28 ans de parlementarisme de Laurette Onkelinx au compteur, mais c’est le seul moyen pour lui et pour beaucoup d’autres de se faire du blé, sans donner l’impression de s’enrichir.
Ces personnages bien placés grâce à qui les élit, savent qu’on leur passe tout, sauf une chose : être pris en flagrant délit de certains mensonges. Certes, ils mentent tous, plus ou moins, forcés par les circonstances de leur réélection de faire croire qu’avec eux tout irait mieux, mais clamer son innocence, puis se dire finalement « si j’avoue que je l’ai étranglée dans un moment de colère alors qu’elle me criait à la face que j’étais un sale cocu, cela va chercher dans les cinq ans avec sursis partiel, en comptant la préventive, je sors de prison dans six mois». Ça, le politique ne le peut pas, sinon trouver autre chose pour gagner sa vie et abandonner l’espoir d’atteindre les 28 ans de carrière de la passionaria du PS.
De là à imaginer un entêtement dans une défense contre laquelle tous les faits démontrent le contraire, le voilà bien le politicien dans sa superbe obstination.
Bon, voilà que je condamne implicitement celui qui clame toujours son innocence, pour la seule raison qu’il fait de la politique et que c’est son seul métier.
Mais, c’est plus fort que moi. Faire de la politique dans une situation de décadence d’une démocratie à bout de souffle est, selon moi, déjà condamnable. Parce que ces gens savent très bien où l’on va et que c’est en partie à cause d’eux qu’on y va.
Est-ce suffisant pour condamner un homme ?
Évidemment non. Reste le profil, le présupposé intuitif qui est à la base de quasiment toutes les condamnations d’innocents. On se rappelle l’affaire d’Outreau qui brisa la vie de quelques citoyens innocents, pour en faire des parias.
Oui, Wesphael a l’air d’un faux cul, d’un faux calme, d’un faux de tout ce qu’on veut. Son rival ne vaut pas mieux. Sa psychologie à la noix en a fait un fouteur de merde.
Préjugé défavorable parce qu’ils font de la politique l’un et l’autre à leur manière et qu’ils n’ont eu dans leur comportement aucun respect des femmes à travers celle qui n’est plus ?
Va savoir ?

Commentaires

Article très pertinent!

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