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L’opinion par téléphone.

Une enquête Ipsos auprès de 2.465 répondants, réalisée du 19 au 25 septembre, portait sur les tendances des partis à la hausse ou à la baisse.
On peut penser ce que l’on veut des sondages, ils sont quand même un indicateur, certes à la grosse louche, mais pas dénué d’intérêt.
Ce qui ressort de celui-ci, c’est la hausse du PTB en francophonie.
Di Rupo ferait bien de se méfier, son PS est en train de prendre le chemin de son homologue français, vraisemblablement atteint du même mal.
C’est tout bêtement le divorce entre la base votante et la direction élue.
Comme le PS français, le PS belge paie les années de gestion du pays dans une perspective qui n’est pas socialiste, mais libérale.
C’est bien connu, le défaut de la gauche c’est de prendre le pouvoir dans une démocratie bourgeoise et de n’en point pouvoir sortir.
Mais outre les désillusions que cela implique, un facteur nouveau et pernicieux s’est introduit dans ces deux partis créant une disharmonie qui n’est pas prête de s’éteindre.
Alors qu’on ne cessait de demander des sacrifices au monde du travail, ceux qui le lui demandaient, entendaient bien conserver leurs privilèges établis par eux-mêmes dans leurs fonctions électives.
Si bien qu’aujourd’hui, non seulement le PS s’est coupé idéologiquement des masses par des programmes adaptés au monde bourgeois, c’est-à-dire ceux de la social-démocratie, mais en plus les chefs se sont établis dans ce monde bourgeois qu’ils devaient combattre, par leurs rémunérations, leurs avantages et leurs à-côtés fructueux.
C’est tellement vrai et apparu dans la crudité des faits que le monde du travail assiste éberlué à cette résistance des milieux parlementaires pour établir enfin des règles pour le non-cumul des mandats et le nombre limité de renouvellement de ceux-ci.
On devrait rappeler à tous ces gens dans les ors et le faste des cabinets qu’on a changé d’époque !
Parfois, à l’occasion de certains faits divers touchant ce milieu privilégié, on est frappé des indemnités de départ, celles de José Happart de la présidence du parlement wallon a défrayé la chronique. À l’occasion du procès Wesphael (1), on apprend qu’outre 50.000 € retenus pour cause d’indemnités possibles des parties civiles, cet ancien parlementaire a bénéficié pendant deux ans d’une allocation proche de 2.500 € mensuel, et encore entre Happart et lui, d’autres se sont logés dans des tarifs qu’un licencié futur d’une banque ou ceux de Caterpillar n’auront évidemment jamais.

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Comment dans ces conditions peut-on défendre des administrés vivant avec moins de mille euros par mois ? Comment dans le besoin, ceux-ci peuvent-ils voter pour des partis politiques qui poursuivent, sans état d’âme l’approfondissement du gouffre qui sépare désormais le peuple de leurs représentants ?
La démocratie si chancelante partout en Europe et, pour ce qui nous préoccupe, si désastreuse en France puisque les huit dixièmes des ouvriers et des exclus du système votent à présent pour le parti de Marine Le Pen, nous avons cette chance que les partis qui paraissent être les plus proches du Front National en Belgique sont, heureusement, dirigés par des maladroits, voire des illuminés (2).
Que le PTB reçoive les déçus du socialisme libéral, ce n’est que justice.
Cependant, il faudra attendre que ce parti et ses confrères européens croissent et prolifèrent partout avant de pouvoir chasser le parasitisme actuel qui pollue le pouvoir. Sinon, si c’est pour faire comme le PS, confronté au Dieu dollar, changer de répertoire et s’engager dans des compromis avec la bourgeoisie dont le peuple ne veut plus, cela ne sert à rien…
Mieux même, la chute du PS risque de renforcer la position du MR. Pour les uns, c’est tant pis, puisque le PS et le MR chassent les mêmes électeurs avec le même zèle pour défendre le système économique. Pour les autres, c’est dommage, car il existe encore quelques petites différences. Le MR, seul parti francophone au pouvoir avec les Flamands, montre qu’il est bien pire que s’il avait dû partager la conduite des affaires avec le PS.
Le débat n’est pas clos. Il est faussé par la crainte qu’à l’électeur de faire pire s’il lâchait le PS.
Voilà pourquoi la claque que ramasse le PS dans l’opinion n’est pas si retentissante.
Ce faisant, l’attentisme est une position intermédiaire.
Il est toujours meilleur de vider l’abcès au plus vite et de renvoyer dans leurs foyers les belles carrières qui se sont faites dans le PS au détriment du monde du travail.
C’est mon opinion, ce n’est peut-être pas la vôtre ?
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1. Wesphael est un tout petit indemnisé et se trouve dans la catégorie la plus basse des privilégiés. Mais son cas est particulier, puisqu’en qualité d’ex leader du parti de gauche, il avait prôné un retour des revenus excédent ceux d’un employé moyen dans la caisse du parti, comme Raoul Hedebouw, président du PTB, le fait pour le sien.
2. Le sondage montre aussi une poussée de La Droite, le parti d'extrême droite, qui monte à 4,3% (+ 2,4%) avec un Parti populaire à 6%.

Commentaires

Petite rectification mon cher Duc, Raoul est le porte-parole du parti et c'est Peter Mertens qui en est le Président.

Vous avez raison, cher ami, mais cette confusion des rôles me place aussi dans la catégorie des observateurs neutres et l'éloge que j'adresse ainsi au PTB n'en est que plus impartial.

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