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Des gnomes et des hommes.

Depuis que la tranche de lard avec laquelle on mange l’œuf du matin n’est plus vraiment du cochon, mais un compromis entre la sciure de bois et une vague couenne avec quelque chose au bout, cette foutue idée de produire au plus bas coût et en grande série, si elle enrichit quelques-uns, détruit chez tout le monde le goût des bonnes choses et des affaires bien faites.
Ainsi s’est perdu le travail réfléchi de l’artisanat du coin de la rue, à la politique des grands temples de la Nation.
La preuve : nos partis ont été travaillés par la barbouzerie et le profit de situation, au point de dégoûter à peu près toute la population, et pas qu’en Belgique; ainsi en Amérique, près de la moitié du corps électoral aura voté pour un voyou, méprisant les femmes, comme les hommes d’affaire qu’il aura roulé.
De l’assiettée du matin, au bulletin de vote, tout ce qui raisonne encore aura en fin de journée comme le sentiment qu’il vit dans un monde d’ersatz, y compris lui-même, quand il verra dans le miroir comment les circonstances l’ont fabriqué.
Pour en arriver à cette ultime ignominie, il aura fallu cinquante années de publicité mensongère, une kyrielle de prédateurs se présentant comme les redresseurs de tort d’une société exploitée, un fantastique dédoublement de la personnalité en mettant aux nues les joies du travail de la journée et une formidable envie de dégueuler le soir sur une ignoble répétitivité des tâches et une vie gâchée.
Là-dessus, les fins connaisseurs du monde de l’après-demain nous convient à l’effort en plus, l’abnégation supplémentaire, le sursaut national nécessaire, pour conserver ce que nous considérons déjà comme une merde, la société dans laquelle nous pataugeons et que les Chinois veulent nous ravir depuis l’autre côté du monde, puisqu'on leur vend, à eux aussi, notre manière de vie comme un progrès !
Seul l’embarras du choix empêche à mettre des noms, dénoncer des combines, démontrer que des marques d’apéritif usent de la pisse de chameau pour leur extra dry, montrer du doigt des salonnards achevant leur quinzième mandat d’homme public, s’offusquer d’une annonce selon laquelle les pensions les plus basses seront augmentées de 27 € 95, etc...
Trop, il y a trop de grands appétits à la curée, tandis qu’il est question dans le Robert de supprimer des mots trop peu souvent employés, comme altruisme, solidarité, dévouement, etc.
Le plus déroutant c’est que la multitude est comme dans un zoo marin où l’on voit derrière les vitres de grands aquariums, des squales magnifiques nager de façon paisible, assurés du repas du soir. La voilà fascinée et conquise. Et elle se voit déjà à la parade faire des loopings dans l’eau de mer à dix-neuf degrés, comme toutes ces bêtes féroces dont elle admire la denture.
Hélas ! jamais elle n’y sera. Elle se contentera de nourrir le circuit de son travail acharné. Tout au plus se paiera-t-elle un ticket d’entrée du zoo, avec défense de toucher les bêtes en représentation.

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L’œuf est avalé et la sciure de bois qui va avec.
Il est temps d’aller bosser.
C’est quand même curieux qu’une radio en panne, distillant d’habitude les conneries du 7 à 8, peut vous faire gamberger !
Ils ont bien raison nos petits génies de la démocratie active, de garder impeccablement en état de marche tout le matériel Hifi, ordi branché, boutons du son dans les oreilles, cœur léger et conneries à dégoiser.
Dès qu’un court-jus nous tombe dessus, ce ne sont pas leurs centrales, mais nous qui pétons les plombs !

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