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L’État voyou : c’est fait !

À propos du refus de Francken de délivrer un permis de séjour à une famille syrienne, « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL), Richard Miller, diplômé en philosophie, ne l’est pas en courtoisie. Rare de rencontrer un aussi mauvais perdant, coupant tout le monde, empêchant la députée socialiste sur le plateau de prononcer quelques mots sans qu’il ne les interrompe. La pauvre est restée le doigt levé, comme à l’école, Miller venait une fois de plus de la couper. Qui dira jamais l’avantage des hommes d’éructer d’une voix grave et de couvrir les fluets organes féminins !
Seul le patron de la Justice de Bruxelles a réussi à couper le sifflet du grossier philosophe et l’a laissé patauger dans ses contradictions.
Richard Miller, dont la mission était de tirer l’épingle du jeu d’un MR et sauver la mise de son patron Charles Michel, a plutôt raté ses objectifs.
Ce conflit est le dernier en date attestant de la grande faiblesse du MR, embarqué dans un gouvernement en qualité d’otage, d’une Flandre dominatrice et impérieuse.
L’affaire tourne en bataille d’avocats, là où Olivier Maingain excelle.
"Charles Michel n'a même plus la volonté des pères du libéralisme qui savaient que le pouvoir judiciaire est l'ultime garant de la dignité humaine, des libertés et des droits fondamentaux".
Une vive polémique sur les fondements de l'Etat de droit, suscitée par la N-VA, tourne au calvaire pour un premier ministre qui n’ose désavouer la N-VA et redoute de démissionner Théo Francken, par un coup de force qui serait pour lui la fin des illusions de son gouvernement et une grande incertitude pour une Belgique ingouvernable. Des élections anticipées auraient des conséquences incalculables.
Cependant faut-il abdiquer son honneur, trahir le Droit, souffrir tout de Théo Francken ?

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Quand on voit la minceur de l’affaire au départ, alors qu’on règle par centaines des histoires bien plus louches, s’arcbouter sur quatre malheureux, c’est avant tout une indécence…
En attendant, le MR patauge, joue la mauvaise foi et envoie au casse-pipe des gens de l’acabit de Richard Miller, grande gueule, mais pris de court dans une affaire dont il sent bien que les arguments contraires sont meilleurs et plus justifiés que les siens !
Le silence de Charles Michel en dit long sur les rapports de force entre les partis dans ce gouvernement. Les propos de Bart De Wever selon lesquels tout le litige porte sur un magistrat « francophone », non seulement sont intolérables, mais en plus rallument le feu sous la marmite linguistique, bien avant l’heure convenue entre les compères du MR et les autres partis du gouvernement, tous flamands.
Maingain s’en prend à cœur joie. C’est bon de mettre une cause pareille à son actif, parole d’avocat ! Elle paraitrait même entendue, si derrière ne se profilait le troisième acte d’une pièce sur le Fédéralisme mutant en confédéralisme, avec des réparties qui sentent le baisser de rideau.
Premier ministre fantôme d'un État en perdition, Charles Michel cautionne par son silence Theo Francken, "l'ami du Vlaams Belang" et, ce faisant, plonge son parti dans la confusion et quelque part dans le déshonneur !
Maingain, toujours lui, voit dans l’abdication en rase campagne du MR l'"appropriation de la Belgique par la Flandre" la réforme de la politique scientifique et spatiale qui est une "mise à sac des entreprises wallonnes", l'"abandon du rail en Wallonie", l'externalisation de pans entiers de la Défense dont DéFi craint qu'elle ne profite à la Flandre, l'atteinte au rayonnement des institutions culturelles à Bruxelles.
Et revoilà le confédéralisme en plein milieu de la législature où - juré sur l’honneur - on ne parlerait que d’économie. Il est vrai qu’à ce niveau, la situation qui allait être redressée par les ministres de la N-VA en trois coups de cuillère à pot étant mauvaise, autant faire porter l’échec sur les francophones et soustraire la N-VA au bilan désastreux.
Ainsi donc, façon de conclure, le CD&V et la N-VA mettent en place la machination qui va conduire au confédéralisme.
Après Tintin Kubla au Congo, De Decker au Kazakhstan et cette famille d’Alep dont on va finir par avoir la mort sur la conscience, nous voilà bons pour la suite des combines, sans même que Charles Michel se fasse entendre. C’est tout le sens de l’État qui fout le camp et le pays se voit soudain emberlificoté dans des combines de gangsters.

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