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Renoncez !...

Ouverture de la grande quinzaine du renoncement.
Sous le signe « Vous n’avez plus voulu de moi, je m’en vais, parce que moi aussi, je n’ai plus envie de vous », ne les retenez plus, c’est fait, ils s’en vont.
Renoncer, croit-on, c’est baisser les bras, se résigner. Et si c’était, au contraire, le prix à payer pour que se révèle notre véritable désir ? Pour le savoir, il faut apprendre à renoncer.
C’est Mazzu l’entraîneur de foot qui n’a plus envie d’entraîner, après avoir vu le match Charleroi-Standard. Les supporters aussi n’ont plus envie de voir un match, au point qu’ils lancent sur le terrain tout ce qu’ils ont sous la main. Voilà qui tombe bien, je n’ai jamais trouvé intéressant que l’on payât autant pour voir des adultes se disputer un ballon.
Ce déferlement de haine entre le Hainaut et la Principauté n’est pas nouveau. Dans la hâte des amalgames, on associe deux communautés qui n’ont jamais été proches, au point que le wallon de Liège est incompréhensible au parler wallon de Charleroi et vice versa. Deux destins différents, dans deux cultures différentes, il a fallu un match de foot pour s’en rendre compte et quoi de mieux que des énergumènes échauffés par l’alcool et la rivalité pour le rappeller à l’élite bedonnante, nos grands intellectuels aussi jobards que les lanceurs de pétards : seul point commun, la haine.
Quant aux politiques, le renoncement refuse du monde.
Matteo Renzi renonce à gouverner l’Italie et propose sa démission au président italien, lequel n’a pas encore renoncé à diriger l’Italie, comme son collègue Hollande, le peuple français.
La quinzaine avant, c’était deux supers cracks des Républicains, Sarkozy et Juppé, qui renonçaient par KO debout des poings du challenger François Fillon. Une seule leçon : si vous voulez rester et non pas renoncer en politique, surtout ne faite jamais de référendum et ne participez jamais à une primaire dans votre parti. .

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Aux States, Clinton a été démissionnée contre son gré par Donald Trump qui le sera peut-être par toutes les conneries qu’il prépare avec l’enthousiasme du parfait plouc milliardaire.
Plus léger, le chanteur Stromae a confié au magazine « Les Inrocks » qu’il n’a plus envie de chanter. Personnellement, j’en suis ravi. Je n’ai jamais eu envie de l’entendre.
Dans le reste de l’actualité, parmi ceux qui n’ont pas envie de Ségolène Royal, on peut citer Jack Lang qui a fait tout ce qu’il a pu contre Ségo pour ne pas qu’elle gagne la présidentielle de 2007. Son copain Fabius n’en avait pas envie non plus. C’est ainsi que Jack Lang s'est demandé si Ségolène Royal n'avait pas forcé sur le rhum cubain pour expliquer sa sortie controversée sur le régime cubain à l’occasion de la mort de Fidel Castro.
C’est fou comme le monde occidental s’est souvenu qu’il n’avait pas envie de Fidel Castro à l’occasion de sa mort. Au point qu’on se demande si cette haine ancienne et recuite n’est pas tombée à point pour sauver de la haine toutes les dictatures qui ont du pétrole sous leurs pieds ? Fidel Castro aurait été leur bouc émissaire !
D’après un fin connaisseur, la peur que l’on éprouve pour un homme est proportionnelle à la peur initiale que l’on a pu éprouver, jadis quand enfant, les parents faisaient passer Fidel pour un voyou sanguinaire, à seule fin de préserver d’autre voyous occupés à se faire des thunes sur le travail des autres.
Bien sûr, cette génération de parents ânonnait des idées qu’on lui disait être les bonnes et dont elle ne croyait pas grand-chose ; mais l’important c’était qu’elle les exportât à leurs enfants pour que ceux-ci les croient sans aucune difficulté, venant d’une source aussi vénérée.
On voit bien parmi les reporters de la presse belge, comme ce sentiment de l’enfance est resté vivace, au point de surpasser les maîtres de l’économie qui avaient lancé ces bouteillons pour assurer la pérennité de leur système économique.
Cette pire ordure de Fidel Castro aura finalement démissionné à leur grand plaisir, mais les laissant vide de toute haine. C’est embêtant, puisqu’il n’y a que la haine qui les fait vivre !
Il reste à dire un mot de tous ces obscurs qui aimeraient renoncer à se lever tôt matin pour faire un boulot de merde avec un salaire adapté, mais ils ne le peuvent pas pour des questions que Charles Michel appelle de principe et qui ne sont en réalité que la triste contrainte d’une obligation nécessaire à leur survie, et indispensable aux oisifs à grande capacité dépensière, respectés et maîtres de leur temps.

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