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Un trou de mémoire.

Ce qui trouble aujourd’hui le paysage politique tient en une seule constatation : les électeurs ont retrouvé la mémoire, cette qualité qui fait rempart à l’oubli, afin de se rappeler toutes les promesses des candidats dans leurs discours électoraux.
Du coup les postures, les déclarations, les propositions anciennes reviennent à l’esprit, ajouter à cela une crise de jeunisme et de changement, et vous aurez le secret de l’hécatombe actuelle, qui pourrait très bien gagner la Belgique, après avoir porté le fer en France.
De là à comparer les ukases d'hier aux réalités présentes, force est de croire que Charles Michel ne se relèvera pas de ses prises de position contre la N-VA, avant de former un gouvernement… avec la N-VA dans les principaux ministères.
Le libéralisme à la papa ne se relèvera pas non plus, surfant sur l'illusion que la Belgique pourrait se redresser par l’effort. Nous n’y avons gagné qu’une inflation d’un demi point supérieure aux pays voisins et un appauvrissement des classes sociales déjà exposées.
À moins que l’opinion de droite soit encore sous le coup d’une anesthésie générale qui fait douter qu’elle ait bien pris conscience que l’affaire Chodiev ne concernait pas qu’Armand Dedecker, mais l’ensemble des pontes du MR.
L’économie mondiale va au fiasco. Les peuples ne méritent pas cela. Dans quelques années, l’opinion en sera revenue : le système capitaliste est aussi, sinon plus dégueulasse que n’importe quelle dictature, fût-elle dite du prolétariat.
D’une manière générale, l’opinion veut le scalp des vieilles gloires à gauche, comme à droite, pour la simple raison qu’un représentant du peuple effectue une mission et pas un travail et par conséquent ne peut pas s’approprier cette mission et l’étendre indéfiniment comme un travail avec une pension, très au-dessus de la moyenne, comme chacun sait, pour couronner le tout.
J’ignore comment les journaux s’arrangent pour nous fournir des statistiques donnant le MR en augmentation ? Il est vrai que ce qui est un délit en période électorale, n’est pas adapté aux magouilles des instituts de sondage et des journaux pour faire passer les élus de leur cœur au-dessus de la réalité de terrain.

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Les duretés nouvelles soi-disant pour lutter contre les abus de certains chômeurs et de certains malades et invalides n’ont en rien diminué les déficits publics, fait baisser le chômage et permis des bonus dans les remboursements de l’INAMI. Il s’agit bien de mesures de rétorsion d’une classe au pouvoir sur une autre qui ne l’est pas, dans le but de montrer à une certaine clientèle électorale de droite, que ce gouvernement est ferme dans ses intentions de redressement. Cela se traduit dans les dits milieux par « Michel redonne enfin de l’espoir à la bourgeoisie traditionnelle ».
Il s’agit aussi de jeter de la poudre aux yeux à la Commission européenne, quoique celle-ci, au sujet du dépassement des déficits des pays de la zone euro, soit dépassée par les événements. Son laxisme à cet égard fait sourire tout le monde.
Il est vrai qu’à ce niveau, personne n’a jamais prêté attention à la Belgique. Et ce ne sont pas les sottises de Didier Reynders, à son interview d’Austin aux USA, qui changeront grand-chose.
Nos députés et ministres devront prêter plus d’attention à l’avenir au drame qui se noue au ras des pâquerettes, dans cet univers de la rue que ces élus ne connaissent pas. Refuser de dire la vérité de la situation procède de deux attitudes discriminatoires et que les électeurs ne supportent plus. La première est sans doute la plus répandue, ils ne la connaissent pas et s’en moquent. La seconde est celle du cynique qui sait parfaitement de quoi il retourne et fait semblant d’ignorer tout.
Malgré l'état déplorable des lieux, la situation n'est cependant pas définitivement perdue. Cette majorité de droite est mal adaptée pour produire par l’exemple un effort collectif, qu’elle appelle, un peu comme un chef d’entreprise qui après avoir licencié la moitié de son personnel, espère que ceux qui restent feront le double de travail.
La gauche ne parle plus d'austérité.
Encore deux années et demie à souffrir, avec l’espoir que d’ici-là, les électeurs n’auront pas à nouveau perdu la mémoire !

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